LIVRE 2005 - page rieuse - Free

giscardien] a appelé les rédactions : “Il
faut, leur a-t-il dit en substance, insister
sur le fait qu’on a voulu tuer Giscard.”
[…] Deniau affirmait [en privé] que cette
bombe “ferait gagner des points au
Président”. Et les ministres Alice
Saunier-Seïté et Jacques Dominati déclaraient
à certains journalistes : “Quand
Mitterrand, Marchais et Chirac sont
venus en Corse, il n’y a pas eu d’attentat.
Cela prouve que, pour les extrémistes,
l’homme à abattre, c’est Giscard.” » [1]
L’abattre, c’est, en tout cas, ce que firent
les électeurs quelques jours plus tard…
[1] : (Jérôme Canard, « Le mystérieux attentat d’Ajaccio.
Des consignes peu observées », Le Canard enchaîné,
22/4/1981, p. 3)
M A L D E S G A U C H I S T E S
« Mai 1968 est une sorte de mai 1958
à l’envers : ce ne sont pas les stay
behind et l’extrême-droite qui sont les
fers de lance des manifestations, mais
leurs adversaires. » [1]
« En 1968, à la demande de Raymond
Marcellin, qui vient de s’installer au ministère
de l’intérieur, la DST sélectionne
quelques dizaines de fonctionnaires pour
former le SUBAC (SUBversion-ACtion).
Objectif, espionner tout ce qui bouge :
hommes politiques, syndicalistes, militants
divers et, accessoirement quelques
journalistes » [2]. Le « pouvoir affolé se
tourne une nouvelle fois vers ceux qui
savent si bien se rendre indispensables
pour animer les réseaux mis en place :
Franco de porc 194
Michel Debré, Me Pierre Lemarchand et
consorts. C’est avec ces hommes, [...]
Jacques Foccart, [...] et leurs séides que
la France prépare ses stades 5 ans avant
le Chili du général Pinochet ! [Voir
« StadeS de France », p. 151]
Le 13 mai 1968 [le jour de la grève générale],
une réunion extrêmement importante
se tient [...] à Paris [... avec] Jacques
Foccart [...]. C’est au cours de cette réunion
qu’est accepté le ralliement à la cause gaulliste
de divers groupes d’extrême droite et
de certains de leurs animateurs. » [3]
« Durant les événements de mai 1968, [les
anciens du fameux 11 e Choc] donnent des
cours accélérés de contre-guérilla urbaine
aux nouvelles recrues du Service d’Action
Civique. [...] La crise de mai 1968 permit au
S.A.C. de se mettre à nouveau en valeur ;
mais [...] on avait laissé pénétrer au sein du
sérail des hommes indociles. » [4]
En effet, la « grande peur de mai 1968 a
mis fin à la rupture que la guerre
d’Algérie avait crée entre la droite au
pouvoir et l’extrême droite. [...] La “sainte
alliance” contre la “chienlit” voit ainsi,
le 30 mai 1968, défiler côte à côte, sur
les Champs-Elysées, gaullistes, anciens
collabos et partisans de l’Algérie française,
et même, à côté des croix de
Lorraine, quelques croix celtiques brandies
aux cris de “Cohn-Bendit à Dachau”.
Le fossé est définitivement comblé
quelques jours plus tard par l’amnistie
des derniers O.A.S. et le retour des
“grands” exilés : Bidault, Soustelle,
Sergent, etc. » [5], « à l’occasion des
cérémonies du 18 juin. » [6] Et depuis
« 1968, sur l’initiative de de Gaulle, une
gerbe de fleurs est déposée, chaque 11
novembre sur la tombe de Pétain » [7].
En 1988, on constate : « Rien, depuis
vingt ans, n’a été recouvert de tant de
mensonges commandés que l’histoire
de mai 1968. D’utiles leçons ont pour-