LIVRE 2005 - page rieuse - Free

mêle la corruption des ministres, les
“magouilles” de Jean-Christophe
Mitterrand, […] des fils Pelat, les trafics
autour du circuit de [Magny-cours], des
pots-de-vin liés à la vente des missiles
Mistral à l’Afrique du Sud, les écoutes
téléphoniques de Gilles Ménage […], les
scanners offerts par Roland Dumas à sa
ville mais payés par les Syriens, les liens
coupables du président
avec René Bousquet [avec
qui Grossouvre organisa
Gladio en France et aussi
bien le financement de
Mitterrand, mais qu’il
déclarera n’avoir vu qu’une
fois en refusant de lui serrer
la main !], […] jusqu’au
“magot présidentiel” dissimulé
dans des coffres
suisses » [7].
« Il est retrouvé mort par
balle le 7 avril 1994 dans
son bureau du palais de l’Élysée.
L’enquête judiciaire, écourtée, conclut
au suicide » [1] ; « n’avait-il pas toujours
fricoté dans les ventes d’armes ? » [4]
Notons « la date de la mort [… de ce]
conseiller spécial de Mitterrand en matière
de services spéciaux et de politique
africaine. C’était le 7 avril 1994,
quelques heures après l’attentat qui
coûta la vie au chef d’Etat rwandais. Au
même moment où le génocide commençait
à Kigali. » [8]
« Plusieurs témoins ont assuré que
François Durand de Grossouvre était
opposé à une opération de durcissement
à Kigali. Ceux qui, à l’Élysée et au
sein des services, se heurtaient à lui
interprétèrent son opposition comme
une inféodation aux États-Unis, dont il
était le contact officieux à l’Élysée. Des
proches de François Mitterrand […] ont
intempestivement tenté d’accréditer la
thèse du suicide en évoquant la sénilité
Franco de porc 192
du défunt, argument qui a été formellement
démenti par son médecin personnel.
À l’inverse, son ami, Paul Barril, a
soutenu la thèse de l’exécution [9]. Aux
obsèques du défunt, sa famille refusa
que le président Mitterrand se tienne à
ses côtés » [10].
« Aucune lettre, aucun mot d’explication
n’a été trouvé » [11] « Personne n’a
entendu de coup de feu
dans le palais. Aurait-on
abattu le conseiller avec
un silencieux ? [… Des]
gendarmes de la présidence
ont fouillé en douce
son appartement de fonction,
avant que la police
judiciaire perquisitionne.
[Son fils] Patrick de
Grossouvre s’étonne de
n’avoir « jamais retrouvé
un manuscrit de souvenirs
que [son] père avait mis en
chantier ». Après enquête préliminaire,
le parquet n’a pas jugé bon d’ouvrir une
information judiciaire. […]
« Le rapport de police qui liste le mobilier
du bureau […] omet de mentionner le
coffre-fort où il rangeait les notes qu’il
adressait à Mitterrand. Il n’y a pas eu
d’expertise balistique et l’on ne sait pas si
la balle logée dans le plafond a bien été
tirée par son arme. Le rapport d’autopsie
précise que le corps présentait “une luxation
avant de l’épaule gauche et une
ecchymose à la face”. [… Or], il a été
retrouvé assis dans son fauteuil. Le rapport
note que la luxation doit être la
conséquence du tir. […] Un médecin
légiste [… dit] que ce genre de trace
[est] souvent la conséquence d’une torsion
arrière du bras. » [12] Disparues
avec Grossouvre « ses mystérieux et
cruels Mémoires. Il les préparait, disait-il
depuis un an. » [7]