LIVRE 2005 - page rieuse - Free

« Les tenants du […] pouvoir [...] préfèrent
le calme, plus propice à leur
prospérité. […] Mais s’ils sentent leurs
privilèges vaciller, leur puissance
menacée, ils possèdent une parade :
faire créer artificiellement par leurs
gardiens de l’ordre un désordre provisoire,
[…] de façon à rétablir l’ordre
plus facilement. C’est-à-dire à utiliser la
provocation. Les challengers fascistes
[…] sont utilisés par [le régime en
place] ; ils tâchent d’instaurer le plus de
confusion possible […] et poussent enfin
au désordre en vue de l’installation d’un
ordre supérieur, d’essence mystique, de
forme pyramidale, qui aboutisse à une
fusion de l’individu dans un Etat unifié.
La provocation est leur arme favorite et
permanente. » [1]
Il y a « un mode de gestion analogue, aux
Etats-Unis et en France, des viviers de miliciens
et mercenaires d’extrême droite.
» [2] Dans les guerres provoquées et
les coups de force, ils servent l’Etat qui
n’en finit pas de néocoloniser [Voir
« Foccart t’a joué », p. 129]. « Quelle guerre
? Mais n’importe laquelle. Je n’ai pas lu
les journaux ces temps-ci ; mais je suppose
qu’il y a bien une guerre quelque part.
Il y a toujours une guerre. » [3]
La CIA et ses mandants ont toujours
aimé les éléments nationalistes (« il suffit
de leur suggérer, très habilement, qu'ils
agissent dans l'intérêt de leur
patrie » [4]) et peu leur chaut qu’ils
disent « US Go home ! » « Il n’y pas qu’en
Afrique que les suppôts du colonialisme
s’abritent sous les diatribes anticoloniales
: en France, certains agents ou
alliés de l’Otan comptaient parmi les plus
virulents pourfendeurs de l’impérialisme
américain. » [5]
S’il existe un haut pourcentage de partisans
de l'extrême droite parmi les policiers,
les militaires ou les gendarmes, il
en est de même dans les milieux
mafieux. « Il est classique de voir à
chaque moment de crise le milieu collaborer
avec l’extrême droite ou le fascisme.
A l’exception de quelques Corses, ce
fut en France le même milieu qui fournit
les éléments de base les plus importants
de la Gestapo pendant l’occupation hitlérienne.
» [6]
« Ce n’est pas le moindre des paradoxes
de voir ces partis d’extrême droite – qui
envoient dans des assemblées démocratiquement
élues des gens aux casiers
judiciaires pas vraiment vierges – passer,
dans une partie non négligeable de
l’électorat, pour des formations
"pures". » [7] Il s’agit réellement d’une
pseudo-opposition.
Une pseudo-opposition milliardaire ; et
on ne prête qu’aux riches. « Le MNR de
Bruno Mégret et le FN seraient [en 2004]
les deux partis les plus endettés [8] [...],
avec des déficits atteignant respectivement
2,7 et 1,2 million d’euros. » [9]
[1] : (Bernard Thomas, « Les Provocations policières »,
Fayard, 1972, p. 53)
[2] : (François-Xavier Verschave, « Noir Chirac », Les
Arènes, 3/2002, p. 44)
[3] : (F. Scott Fitzgerald, « Tendre est la nuit », livre I, 6,
trad. M. Chevalley, Stock)
[4] : (Le PDG de "GTI", dans le film de Henri Verneuil,
« Mille milliards de dollars », 1981)
[5] : (François-Xavier Verschave, op. cit., p. 34)
[6] : (Françoise d’Eaubonne, « Dossier S… comme Sectes.
Voyage chez les marchands d’Absolu et d’Alternative.
Gourous et Gouroufiés », Alain Moreau, 3/1982, p. 217 n. 1)
[7] : (Philippe Brewaeys et Jean-Frédérick De Liège, « de
Bonvoisin et Cie . De Liège à Bruxelles, les prédateurs de
l’Etat », EPO, 1992, p. 271)
[8] : (Journal officiel, 18/9/2004)
[9] : (Le Canard enchaîné, 29/9/2004, p. 2)
181 Franc du Collier