LIVRE 2005 - page rieuse - Free

té du Président de la Tchétchénie, le
général Doudaïev, et celle des personnels
étrangers - environ 400 - qui
seraient amenés à travailler en
Tchétchénie après la signature du
contrat. Le Gouvernement français
n'ayant pas souhaité participer à ces
contacts, il a été signifié à Bernard
Courcelle de ne plus s'occuper de cette
affaire. Celui-ci ayant persisté dans ses
intentions, la DPSD a alors [officiellement]
rompu toute relation avec lui.
Bernard Courcelle a assuré la sécurité du
général Doudaïev lors de sa visite au
salon du Bourget en juin 1993. Un
contrat de sécurité a été signé à cette
occasion entre le Gouvernement tchétchène
et le Groupe Onze France.
Bernard Courcelle s'est alors rendu en
Tchétchénie avec son beau-frère
Christian Bègue, son frère Nicolas [...]. Il
aurait alors perçu 20 000 dollars pour
ses services. » [2] A noter que « Bernard
Courcelle a recruté des mercenaires
pour aller en Tchétchénie en utilisant
des lignes téléphoniques du Front
National et avec l'aide de [...] personnes
à contacter au siège du Front National
dans cette opération. » [2]
« Le 12 mars 1996, Bernard Courcelle se
rend à Grozny accompagné d'une petite
équipe appartenant à une société de
production télé, Galaxie (qui vendra à
l'émission "Envoyé spécial" (France 2) un
reportage sur la résistance tchétchène)
» [3] réalisé « jusque dans la cachette
secrète du général Doudaïev. Souci
documentaire en faveur de la cause
tchétchène ou simple couverture ? [... Il]
a évoqué avec un adjoint du Président
Doudaïev, le général Bassaïev, la possibilité
de vendre des armes à bas prix à
l'armée tchétchène. » [2]
Les « Tchétchènes dépêcheront un émissaire
en France afin de traiter la proposition
de services évoquée par Courcelle :
Franc du Collier 180
l'aide de camp Ilia Mustapha arrive à
Paris à la mi-avril 1996. L'émissaire tchétchène
loge chez Bernard Courcelle,
dans les Hauts-de-Seine. » [3]
« Il aurait ainsi mis en relation Ilias
Akhmadov, dit Mustapha, envoyé du
gouvernement tchétchène, avec le mercenaire
belge Marty Cappiau qui a installé
une société de vente d'armes en
Croatie, Joy Slovakia » [2], « qui doit fournir
armes et missiles aux Tchétchènes.
Ilia Mustapha crée une société écran en
Suisse, Fordfield, qui effectuera deux
virements sur le compte de Joy Slovakia,
pour un montant total d'un million de
dollars (Cappiau s'engage par lettre à
rembourser la somme en cas de nonlivraison).
Mais les Tchétchènes ne verront jamais
la couleur des armes promises - et
payées. Mustapha sera baladé de la
Croatie à l'Ouganda en passant par la
Pologne, la Roumanie et la Bulgarie. À
chaque escale, les armes sont curieusement
inaccessibles. [...]
Bernard Courcelle contestera être partie
prenante dans cette escroquerie : "J'ai
mis en contact des gens ; l'un d'entre
eux était plus malhonnête que les autres
et s'est enfui avec une somme importante
d'à-valoir sur une vente de matériel
sensible qui n'a jamais eu lieu." [4] » [3]
« Bernard Courcelle a-t-il touché une
commission dans cette affaire ? Toujours
est-il que celle-ci a sans aucun doute
terni sa réputation aux yeux de Jean-
Marie Le Pen. » [2]
[1] : (Stéphane Ravion et Pascal Henry, dans Le Vrai
Journal, Canal +, 14/12/1997, repris par Le Canard
enchaîné et Libération)
[2] : (La Commission d'enquête, d’après le ministère de la Défense,
http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/dps/r1622p02.asp
cité in « Une figure du Département protection sécurité (DPS) :
Bernard Courcelle », Notes d'information du Réseau Voltaire,
1/9/1999)
[3] : (« Bernard Courcelle : de la DPSD au DPS », Notes
d’Information du réseau Voltaire, 1/3/1999)
[4] : (Entretien avec Rivarol, 5/2/1999 ; Stéphane Ravion et Pascal
Henry, op. cit.)