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[... Or], l'entreprise Luchaire fut impliquée<br />

dans "l'Irangate français" pendant<br />

les années quatre-vingt. Sous couvert de<br />

faux certificats de destination finale<br />

(Portugal, Brésil, Israël...), des navires<br />

remplis d'armes furent affrétés par la<br />

France afin de rallier l'Iran. Dès 1983, de<br />

grandes quantités d'armes sont ainsi<br />

acheminées clandestinement [6].<br />

[... A l’époque], Paris fait l'objet d'un<br />

double chantage de la part de la<br />

République islamique d'Iran : des ressortissants<br />

français sont retenus en otages<br />

au Liban par des groupes islamistes téléguidés<br />

par Téhéran, tandis que des<br />

attentats à l'explosif ensanglantent la<br />

capitale française. [... L'Iran] entend faire<br />

respecter par Paris le contrat Eurodif,<br />

signé en 1974. À l'époque, le Shah avait<br />

accordé à la France un prêt d'un milliard<br />

de dollars dans le cadre de la construction<br />

de la centrale nucléaire du Tricastin,<br />

sur le site de Pierrelatte. En échange,<br />

Téhéran (qui devenait actionnaire<br />

d'Eurodif) devait avoir accès à 10 % de<br />

l'uranium enrichi à Pierrelatte. Mais, Paris<br />

considéra que la Révolution islamique,<br />

conduite par l'ayatollah Khomeiny en<br />

1979, remettait en cause ce contrat, et<br />

bloqua toute livraison d'uranium enrichi.<br />

Différents clans s'opposèrent alors en<br />

France, certains refusant de céder au<br />

chantage iranien, d'autres préférant<br />

transiger [7] [Voir « Besse de régime »,<br />

p. 211].<br />

La DPSD a commencé à s'intéresser dès<br />

le 25 janvier 1984 à d'éventuelles exportations<br />

illégales d'obus fabriqués par la<br />

société Luchaire vers l'Iran [...]. Si l'appartenance<br />

de Bernard Courcelle à la DPSD<br />

était confirmée - l'information, plusieurs<br />

fois publiée, n'a [...] fait l'objet d'aucune<br />

demande de droit de réponse ou de rectificatif<br />

-, il ne serait pas fantaisiste de<br />

considérer que celui-ci appartenait enco-<br />

re à ce service secret lorsqu'il exerçait ses<br />

fonctions chez Luchaire. » [4]<br />

« Après que l'affaire eut été révélée par la<br />

presse, le contrôleur général des armées<br />

Jean-François Barba sera chargé de rédiger<br />

un rapport sur l'affaire Luchaire. "À<br />

la question de savoir si le cabinet du<br />

ministre de la Défense a pu couvrir et<br />

aider les exportations de la société<br />

Luchaire vers l'Iran, Jean-François Barba<br />

n'apporte pas de réponse claire" [8] [...].<br />

Cependant, le général Barba cite deux<br />

témoignages de poids. Celui de l'amiral<br />

Lacoste, responsable de la DGSE au<br />

moment des faits, qui lui affirme que<br />

Jean-François Dubos, chargé de mission<br />

auprès de Charles Hernu, lui aurait dit :<br />

"Pas vu, pas pris !" D'autre part, le général<br />

Armand Wautrin, patron de la DPSD,<br />

lui a confié qu'en 1984, alors que Jean-<br />

François Dubos lui avait demandé de<br />

"lever le pied" dans le cadre de l'enquête<br />

menée par son service sur Luchaire, le<br />

conseiller du ministre aurait ajouté :<br />

"Vous comprenez, Luchaire alimente les<br />

caisses du Parti socialiste" (propos que le<br />

général Wautrin niera par la suite avoir<br />

tenu [...]) [8]. [...]<br />

Après la victoire de la droite parlementaire<br />

aux élections législatives de mars<br />

1986, les livraisons d'armes à l'Iran continuent.<br />

[... Et] "c'est par le canal de la<br />

République fédérale islamique des<br />

Comores que la France a livré, au cours<br />

de cette période, des armes à l'Iran" [9].<br />

[...] À l'époque, l'archipel des Comores<br />

est tenu par les hommes du mercenaire<br />

français Bob Denard [voir « Foccart t’a<br />

joué », p. 129], qui encadre la garde présidentielle<br />

(GP) du président comorien<br />

Ahmed Abdallah.<br />

[... Et] "les mercenaires [de Bob Denard]<br />

assiègent, souvent, l'aéroport international<br />

de Moroni-Hahaya la nuit, autorisant<br />

les avions sud-africains à faire escale et à<br />

177 Franc du Collier

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