LIVRE 2005 - page rieuse - Free

« Toutes les
petites filles
et jeunes
filles disparues
en
Belgique, et dont les visages étaient
reproduits à des milliers d'exemplaires
sur des avis de recherche, avaient
donc été enlevées par un même pervers,
aidé d'une poignée de complices.
Surprenant, [... mais au] fur et à mesure
que l'enquête avance, [...] il apparaît [...
que la] petite bande à Dutroux ne serait
que la partie émergée d'un iceberg
pédocriminel constitué en réseaux et rassemblant
du beau monde. La presse fait
ses choux gras de cette perspective, la
presse à sensation fait son boulot (elle
exagère), et le pays est en émoi. » [1]
« Le juge Connerotte avait été élevé au
rang de héros en Belgique, après avoir
retrouvé en six jours Laetitia Delhez,
âgée de 14 ans, libérée vivante le 15
août 1996 de la cave de Dutroux à
Marcinelle avec Sabine Dardenne, 12
ans. [...] "Dutroux est un homme qui
pense à tout [...” résume le juge
Connerotte]. Manifestement, les caches
étaient construites de manière à ne pas
pouvoir être décelées.
C'était d'un professionnalisme
effrayant." Il a raconté la réaction de
Sabine et Laetitia à l'ouverture de la
geôle de Marcinelle. D'abord apeurées
d'être livrées à la "bande" dont
Dutroux leur a affirmé vouloir les protéger,
"elles ne veulent pas sortir".
"Ensuite, elles remercient Dutroux.
C'est absolument épouvantable : elles
l'embrassent." Un "conditionnement"
qui rappelle à M. Connerotte le "mode
Franc du Collier 168
opératoire des proxénètes pour asservir
les prostituées". » [2]
« La première vraie polémique intervient
avec le dessaisissement du juge
Connerotte [...] : voilà un homme qui
obtient des résultats là où tout l'appareil
judiciaire pataugeait depuis des années,
et c'est lui que l'on sanctionne ? » [1]
« Son dessaisissement le 14 octobre
[1996], pour un "dîner spaghetti" avec des
proches de Laetitia, avait suscité la colère
de la population et accentué la mobilisation
de l'imposante "Marche blanche" en
mémoire des enfants disparus, qui avait
rassemblé 320 000 personnes six jours
plus tard à Bruxelles. » [2]
Il fallait absolument se débarrasser de ce
juge gêneur. On avait donc nourri la
confusion. « Au cours de l'affaire
Dutroux-Nihoul, en Belgique, [Jean
Nicolas] a publié un opuscule, "Les
pédophiles sont parmi nous", mettant
notamment en cause le vice-Premier
ministre Elio di Rupo et le juge
Connerotte. L'ouvrage est cosigné avec
Georges Frisque, un associé de Jean-
Michel Nihoul. Il se trouve que Georges
Frisque et Jean Nicolas avaient, par le
passé, été inculpés pour escroquerie,
dans des affaires différentes, par le
même juge Connerotte. Pour financer
cette édition, une souscription a été
ouverte par la revue nazifiante Le
Bastion de Marguerite Bastien (députée
du Front national de Belgique). Les
imputations contenues dans l'ouvrage
ont déstabilisé la Belgique jusqu'à ce
qu'elles soient infirmées par la Cour de
Cassation, le Comité P (Inspection générale
de la police), et la Commission d'enquête
parlementaire. Poursuivi en diffamation,
Jean Nicolas a alors choisi
comme avocat le défenseur de Marc
Dutroux, M e Julien Pierre, qui a obtenu
le dessaisissement du juge Connerot-