LIVRE 2005 - page rieuse - Free

[...] qui se présentent comme des religions
minoritaires mais dont les activités,
au caractère commercial souvent évident,
sont régulièrement condamnées
par les tribunaux. Au nom de la défense
de la liberté religieuse, Washington vise
à obtenir leur impunité. Cette connivence
avec des réseaux qui virent le jour
dans un creuset où convergeaient "nouvelle
droite" [Voir « GRECE : la patte », p. 214]
et "néoconservatisme", le tout au nom
de l’anticommunisme, entend imposer
dans les esprits l’ultralibéralisme et l’inégalitarisme,
socles prétendus de la
société. » [12]
« Les sectes attirent un public plus manipulable
que la franc-maçonnerie. Elles
brassent des sommes d’argent énormes,
les transfèrent d’un pays à l’autre telles
des multinationales : un bon appoint
dans la stratégie financière atlantiste. En
Asie, la secte Moon "a été créée par les
services secrets coréens (KCIA) comme
sous-traitant des services américains
(CIA)" [13]. La Scientologie, qui expérimente
des techniques avancées de
manipulation mentale [14], est vivement
promue par les Etats-Unis » [1]. De
même, le Vatican sert de QG à la CIA
pour les opérations italiennes.
La « Scientologie et Moon ont rapidement
passé des accords. Depuis le milieu
des années 1990, ils mènent conjointement
leurs actions pour la liberté religieuse
tant en Europe qu’aux Etats-
Unis. » [12] L’union des sectes fait leur
force. A « coups de procès, la Greater
Grace [structure se disant "évangélique"]
et la Scientologie ont réussi à mettre en
faillite la principale organisation d’aide
aux victimes des sectes fondée dans les
années 1970 : la Cult Awareness
Network... Pour enfin la racheter devant
l’équivalent américain d’un tribunal de
commerce [15] ! [...]
Depuis 1993, la très puissante adminis-
Franc du Collier 160
tration américaine des impôts sur le revenu
(IRS) a accordé à la [Scientologie] le
statut de religion à part entière, l’exonérant
ainsi d’impôt. Durant les vingt-cinq
années précédentes, l’IRS lui avait refusé
systématiquement les exonérations fiscales
dont bénéficient les institutions religieuses.
[...] La Scientologie [a semble-til]
mené une véritable guerre contre l’administration
fiscale [... avec] plus de 50
procédures judiciaires [... et] en embauchant
des détectives privés pour enquêter
sur la vie privée des hauts fonctionnaires
de l’IRS. L’un d’entre eux [...]
aurait collecté des informations sur des
responsables qui manquaient des
réunions, buvaient trop ou avaient des
liaisons extraconjugales... [16] L’octroi
de l’agrément à la Scientologie bénéficia
d’une procédure hors norme, court-circuitant
les cercles de décision habituels, à la
demande expresse du directeur de l’IRS...
Aux 300 millions de dollars de bénéfices
engrangés par la Scientologie chaque
année, à ses techniques d’infiltration et
d’intimidation, à sa reconnaissance par
l’IRS, se sont ajoutées d’autres synergies
lui permettant d’asseoir son influence au
plus haut sommet de l’Etat américain.
» [12]
De son côté, ratissant large, « la secte
Moon, propriétaire d’un des principaux
titres de la presse quotidienne [US], le
Washington Time, a ouvert les colonnes
de sa publication, pourtant très conservatrice,
à Mme Hillary Clinton, qui,
chaque semaine, y publie un billet d’humeur.
On ne compte plus les sénateurs
et les membres du Congrès "subventionnés"
par Moon. [... Deux] présidents des
Etats-Unis ont honoré régulièrement les
conférences organisées par le Révérend
Sun Myung Moon : MM. George Bush
(père) et Gerald Ford. » [12]
Les techniques ont été travaillées. La
« multiplication des attentats-suicides [...