LIVRE 2005 - page rieuse - Free

« L’homme qui utilise la peur pour battre
un adversaire a tendance à le mépriser.
[... Contrairement aux imbéciles ou aux]
lâches, pense-t-il [..., les] hommes de sa
trempe, eux, savent faire face ! Ce raisonnement
viril, on le retrouve aussi
chez les mafieux, les proxénètes, les racketteurs.
Ils utilisent la peur comme instrument
de leur domination sur les individus.
Eux n’ont pas peur – la preuve : ils
bravent la police, la prison, la mort. [...
La] peur ne fonctionne que si la menace
est crédible. [... Et] la loi du silence permet
aux mafieux de perdurer
». [14]
On fait appel à différents
réseaux, comme les
réseaux « Pasqua [Voir
« Hisse Pasqua », p. 147]
[...]. La sociologie très
spécifique de ses réseaux
a longtemps été bien
utile, dans les coups tordus
notamment. » [15]
On peut comprendre
alors un peu mieux la
possibilité de compromissions,
de prises de position
inattendues de politiques
ou d’intellectuels
semblant comme
« retournés ». A l'instar de Lascorz [Voir
« 1 modèle à surpasser », p. 156], certains
avaient trouvé comment faire des
« renégats », même avec d’anciennes
« vedettes » de la contestation.
« Or, quand on fait de la sociologie, on
apprend que les hommes et les femmes
ont leur responsabilité mais qu’ils ou
elles sont grandement définis dans leurs
possibilités ou impossibilités par la structure
dans laquelle ils sont placés et par la
position qu’ils occupent dans cette structure.
Donc on ne peut se satisfaire de la
polémique contre tel [... ou tel]. Chacun
a ses têtes de Turcs. [... Mais il] faut voir
Tournée Générale 16
[..., pour chaque cas exemplaire montré,]
qu’il n’est qu’une sorte d’épiphénomène
d’une structure, qu’il est à la façon
d’un électron, l’expression d’un champ.
On ne comprend rien si on ne comprend
pas le champ qui le produit et qui
lui donne sa petite force. » [16]
Cette manière d'apparaître déterminé
(« l'habitus » de Bourdieu) dépasse effectivement
la question classique de faire la
part de l’intentionnalité consciente et la
part de la routine et des accommodements.
On peut, par ailleurs, apparaître
toujours bien intentionné
; et, en route pour
réunion philanthropique,
écraser un groupe d'orphelins
qui traverse la
rue. Juger un des acteurs
peut être délicat, et parfois,
on conclue : Au
mieux, c’est un imbécile,
au pire c’est un escroc
[Voir « Les faucons, de
vrais salauds ? », p. 585].
Nous allons plus loin
entrer dans une vision
radicale où tous les
groupes ou partis apparaissent
entachés d’affaires
et de liens, d’alliances
objectives, etc. avec l’extrême
droite, le parti privilégié des services spéciaux,
des mercenaires et de l’esclavagisme.
Nous verrons les nervis du grand
capital liés au Parti “Communiste” “soviétique”
[Voir « Vodka Cola », p. 558], puis
à l’islamiste intégriste honni [Voir « L'ami
Ben Laden », p. 563], mais aussi avec
des “socialistes”, des trotskistes, bien sûr
dans les partis de droite, ainsi qu’avec
tous les mafieux sinistres de l’Intérieur.
Ainsi devient concevable la façon dont
devra se constituer l'organisation de la
Cité que fondera « le Prince » : « Je
compterai un organe dévoué dans