LIVRE 2005 - page rieuse - Free

du souverain [Hassan II], la France craint
que le prince Sidi Mohamed ne soit pas
officialisé comme héritier […].
Simultanément dans sa dernière livraison,
le mensuel Maintenant publie [6] la
déposition de Jacqueline Hémard
devant la justice américaine. Cette
citoyenne française, belle-fille du fondateur
du groupe [Pernod Ricard] affirme
que sa vie est en danger en France. Elle
accuse Charles Pasqua d'être un des parrains
de la drogue. » [7]
Les réseaux peuvent en effet compter
sur plusieurs hommes-clés. « Né au
Maroc, Michel Roussin [Voir « Ça sent le
Roussin ! », p. 132] a été un parfait intermédiaire
avec le royaume chérifien.
Charles Pasqua y évoluait aussi parfaitement
à son aise, depuis l’époque où le
Sdece, le SAC (Service d’action civique)
et ses amis corses y avaient installé, avec
la bénédiction du roi et la couverture de
Pernod-Ricard, des laboratoires de transformation
de la cocaïne. C’est du moins
ce dont l’accuse depuis [... 1996]
Jacqueline Hémard, sans que cela ait
donné lieu à la moindre plainte en justice.
[D’ailleurs,] Hicham Mandari, ancien
"conseiller spécial" du Roi, affirme avoir
vu une instruction du Palais à la gendarmerie,
ordonnant de ne jamais interpeller
un camion Pernod-Ricard.
Aujourd’hui encore, la production de
cannabis rapporte chaque année 2 à 3
milliards d’argent sale au Maroc. Le
Palais contrôle l’essentiel de la filière (Cf.
les enquêtes de l’Observatoire géopolitique
des drogues – qui entraînèrent sa
disparition, par suppression des subventions
[...]). Ceci sans compter les drogues
dures. [... D'un autre côté, pour] la campagne
présidentielle [française] de
1995, Hassan II aurait apporté l’équivalent
de 54 millions d’euros [8]. Après
l’élection, la première visite officielle de
Jacques Chirac a été pour le Maroc. » [9]
« A la suite de [la] déposition [de
Jacqueline Hémard] et des vérifications
d'usage, le gouvernement des États-Unis
lui a [chose rarissime] accordé l'asile politique.
Dans les milieux proches des "services
français", on souligne la mauvaise
manière de leurs homologues américains
qui contrôlent déjà le marché mondial
de la cocaïne et ne supportent plus
le contrôle français des marchés de l'héroïne
et du cannabis. » [7]
C’est aussi ce que dit aussi le fâcheux
"porte-plume" du super-gendarme Barril,
Jean-Paul Cruse, « qui en connaît luimême
un rayon » [10] : « La guerre de
l’héroïne n’oppose en réalité, à ce
moment, que les "services" rivaux des
puissances de premier plan, et la France
n’entend pas abandonner aux excellents
alliés américains ces routes de l’opium
brun, raffiné en poudre blanche, devenues
aussi, qu’on le veuille ou non, des
routes stratégiques du renseignement et
de l’action secrète. » [11]
Le commanditaire est présenté comme
un rival ; mais les USA sont en fait conciliants.
« Le réseau stay behind a ainsi
toujours protégé le narcotrafic de ses
alliés, depuis les cubains anti-castristes
jusqu’aux talibans afghans [Voir « Fumeux
? C’est de l’afghan ! », p. 598]. [...]
Dans la mouvance de la mafia sicilienne,
la mafia corse a tenu un rôle analogue.
Elle ne pèse évidemment pas autant que
l’italienne, mais elle a joué un rôle clé
dans le financement de la guerre
d’Indochine. Elle est l’un des piliers de la
Françafrique foccartienne, léguée à
Jacques Chirac. » [12] Les recettes restent.
Est-ce encore là un pyromane incendiaire
? En 1970, Charles Pasqua fait adopter
une loi très répressive pour les
consommateurs de stupéfiants illicites.
« La Convention unique, pierre angulai-
149 Franc du Collier