LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Le « Service d'Action Civique (SAC) [...]
est issu en 1958 du Service d'ordre du
Rassemblement du Peuple [Français]
[RPF], lointain ancêtre du RPR » [1], qui
était déjà réputé : « le Service d'Ordre du
RPF est le meilleur bastion contre toute
tentative de force de l’extrême
gauche » [2]. Le général-président lui
« avait donné une totale indépendance
juridique [... par rapport au RPF.] Le "service
d'ordre" [...] recrutait des militants
anticommunistes que l'expérience de la
Résistance avait déculpabilisés face à
d'éventuelles transgressions de la loi.
De nombreux adhérents du "service
d'ordre" n'étaient pas membres du RPF
et préféraient militer dans des partis ou
groupuscules d'extrême droite. [...] Il
participa activement au "complot du 13
mai 1958" [Voir « De Gaulle, le généralprésident-putschiste
», p. 109].
Jacques Foccart le réorganisa, en
décembre 1959, sous l'appellation
Service d'action civique (SAC). [...] Les
hommes du SAC furent utilisés en métropole
pour " casser du gauchiste ", et [...]
pour encadrer les forces militaires ou
policières locales. Une partie d'entre eux
furent intégrés parmi les stay-behind de
l'Alliance atlantique. » [3] « Le paramètre
de la clandestinité est indissociable de
cette lutte où les communistes ont remplacé
les nazis dans le rôle des
méchants.
Ce combat a pour corollaire l'illégalité
des moyens financiers et matériels mis
en œuvre, puis le glissement progressif
vers l'esprit mafieux. » [4] Le SAC, « police
secrète créée en marge du parti gaul-
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liste [servit aussi notamment] pour lutter
contre le terrorisme des partisans de
l'Algérie française. » [5]
« Le SAC se veut [...] une sorte de garde
prétorienne [...] du Général [de] Gaulle
[...]. Il bénéficie ainsi d'une sorte de label
officiel qui lui permettra d'avoir [... des]
entrées dans l'appareil d'État ainsi que
[la] complicité active et passive une partie
de la [hiérarchie] policière. Cette
proximité du pouvoir expliquant également
l'attrait que le SAC va provoquer
chez des truands en mal d'impunité.
» [1] « L’Etat a toujours recruté ses
troupes de choc dans le sous-prolétariat,
ce que Marx appelait le Lumpenproletariat
(cf. les décembriseurs, les Cent-
Noirs) : truands, proxénètes, etc. [...] De
tels gens sont plus royalistes que le roi,
parce que leur position est plus précaire.
[...] Ainsi [...], les gouvernements entretiennent
la délinquance que la société
produit. » [6]
Les spécialités du SAC ? « La collecte [...,
la] centralisation et l’exploitation du renseignement
[... ; la] collaboration avec
les services secrets étrangers [... ; l’espionnage]
politique [... ; les actions],
provocations et répression contre la
gauche [... ; le] chantage [... ; le] trafic
d’armes [... ; le] trafic de drogues [... ; le]
banditisme tous azimuts [... ; les
meurtres] en tous genres [... et bien sûr]
la délinquance en col blanc. » [7]
« Mais les événements de mai 1968 vont
faire vaciller le pouvoir [Voir « Mai, sois
sans twist ! », p. 194], l'onde de choc
finissant même par déboulonner le
Général de Gaulle en 1969. Dès lors le
SAC [… devient] un prestataire de [services]
auprès du mouvement gaulliste
(UDR puis RPR), et d'un certain patronat
de choc (Peugeot, Citroën...).
Combattant par tous les moyens les partis
et organisations de gauche, [...] le