LIVRE 2005 - page rieuse - Free

argentins. Quand ces derniers installent
leur junte sanglante en 1976, ce sont les
leçons françaises qu’ils appliquent. » [4]
De même, le « tortionnaire en chef de la
bataille d’Alger, Paul Aussaresses, a été
invité à enseigner la guerre subversive
aux USA [instructeur des Special
Forces], au début de la guerre
du Vietnam. Outre-
Atlantique, la praxis contrerévolutionnaire
française a
suscité un véritable
enthousiasme. L’un des
meilleurs "élèves" d’Aussaresses
à la CIA, Robert
Komer, s’illustra comme
ambassadeur à Saigon. Ce sera
l’opération Phœnix : 20 000 morts,
des dizaines de milliers de détenus sans
procès et de torturés [Voir « Revoilà
Phœnix », p. 542]. Aussaresses, haut
gradé du dispositif stay behind, deviendra
attaché militaire au Brésil entre 1973
et 1975, peu avant le plan Condor. » [5]
[Voir « On scanda : “Le fascisme ne passera
pas” ? Mais l’opération Condor
passa », p. 550] Il « reconnaît de son
propre aveu "avoir enseigné ‘la torture
et les techniques de la bataille d'Alger’
aux militaires brésiliens, lorsqu'il était
attaché militaire auprès de l'ambassade
de France au Brésil, de 1973 à
1975." [6] » [7]
Passage d’une carrière. Un modèle à
suivre, que dis-je, un paradigme : « Le
général "O" demeure une figure de référence
pour la haute barbouzerie tricolore
: En 1999, "lorsqu'il a fêté ses 80 ans,
tout le gratin des services secrets français
lui a organisé une réception dans un restaurant
de la rue Saint-Benoît à Paris. Ce
fut un des plus beaux rassemblements
de barbouzes qu'on [n’ait] jamais
vus". [8] » [2] Normal : « Paul
Aussaresses, figure de proue de la torture
systématique en Algérie, puis son pro-
pagandiste en Amérique latine, est resté
au long de sa carrière une icône intouchable
des barbouzes néogaullistes [...
après] avoir été couvert par François
Mitterrand. » [9]
On peut le sortir pour produire un signal
fort : Deux « généraux, Jacques
Massu et Paul Aussaresses -
principaux chefs militaires
de la bataille de 1957 - se
décident à avouer des
exécutions sommaires et
des actes de torture
pendant la guerre
d'Algérie [10] ». [11] Mais
le méchant vieux monsieur,
qui avoue 24 exécutions
sommaires [12], a été bien
puni : « Le général Paul Aussaresses a été
condamné le 25 janvier [2002] à 7 500
euros d’amende pour apologie de
crimes de guerre. » [13] Confirmé en
appel [14] Na !
[1] : (François-Xavier Verschave, « Noir Chirac », les
Arènes, 3/2002, p. 34)
[2] : (François-Xavier Verschave, op. cit., p. 216)
[3] : (Cf. entre autres [4])
[4] : (Pierre Abramovici, « Argentine. L'autre sale guerre
d'Aussaresses », Le Point, 15/6/2001)
[5] : (François-Xavier Verschave, op. cit., p. 45)
[6] : (Noël Mamère, Martine Billard et Yves Cochet, « Proposition
de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête
sur le rôle de la France dans le soutien aux régimes militaires
d'Amérique latine entre 1973 et 1984. », Assemblée nationale,
10/9/2003, ensuite rejettée : http://www.assemblee-nationale.fr/12/rapports/r1295.asp)
[7] : (Paul Labarique, « L'armée s'en prend à la population
civile irakienne. Opération "Marteau de fer" », p. 4,
Voltaire, 12/12/2003, http://www.voltairenet.org/article
11560.html)
[8] : (Louis-Marie Horeau, « La vilaine histoire d'O », Le
Canard enchaîné, 9/7/2001)
[9] : (François-Xavier Verschave, op.cit., pp. 270, 306 n. 2)
[10] : (Le Monde, 23/11/2000)
[11] : (Réseau Voltaire, « Le Livre noir (1998-2001), "droite
extrême droite, les amitiés particulières" - Philippe de
Villiers », (RV Dossier 5/0032), 2/2001, http://www.voltairenet.org/article7486.html)
[12] : (Libération, 24/11/2000)
[13] : (Billets d’Afrique, n° 100, 2/2002, http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=152)
[14] : (Brigitte Vital-Durand, « Aussaresses condamné en
appel. La justice confirme l'amende pour “apologie de la
torture” », Libération, 26/4/2003, p. 18, cité in
http://www.denistouret.net/constit/Aussaresses.html)
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