LIVRE 2005 - page rieuse - Free

avec une précision étonnante, suivant
pas à pas la rébellion [algérienne] dans
ses retranchements les plus secrets, une
organisation plus complète se forma à
Alger même, la CATENA [Comité Anti-
Terroriste Nord-Africain]. Cette société
[...] noyauta tous les secteurs politiques
et économiques européens et devint,
peu à peu une force redoutable [...]
dont le but était le maintien inconditionnel
de l’empire français » [2]
En fait, reprise « à l’occasion de la guerre
d’Algérie, l’appellation "Main rouge"
va servir de terme générique à toute une
série de réseaux terroristes (successivement
appelés C.A.T.E.N.A., Therma,
F.A.N.A., etc.) créés par le S.D.E.C.E.
[Service de Documentation Extérieur et
de Contre-Espionnage, ancêtre de la
D.G.S.E.] pour tenter de démanteler les
réseaux F.L.N. [Front de Libération
Nationale] en métropole et dans plusieurs
pays européens [...]. Il s’agit d’éviter
au gouvernement français d’être
mêlé directement à des affaires trop souvent
criminelles. » [3]
« "La Main Rouge" [...] dissimulait l'action
homicide des services spéciaux français
placés sous la direction de Constantin
Melnik et sous la responsabilité du
Premier ministre de l'époque, Michel
Debré. » [4] « Constantin Melnik, [...] a
été formé aux États-Unis à la Rand
Corporation [Principale fondation du
lobby militaro-industiel américain, la
Rand Corporation est le think-tank de la
Direction de la science et de la technologie
de la CIA]. » [5] [Voir « Légitime
Dépense », p. 652]
« Il était alors vital, pour un gouvernement
français, isolé diplomatiquement
du fait de son aventure coloniale, de ne
pas être désigné comme l'organisateur
d'actions de guerre sur le territoire de
pays amis. Celui qui "inventa" le mythe
Franc du Collier 134
d'une organisation secrète autonome
est [le] général [...] Paul Grossin, [qui]
dirige le [SDECE] depuis 1957. [...] Les
services français bâtissent un organigramme,
créent un état-major fictif et
commencent à fournir à la presse des
déclarations enflammées revendiquant
chacun des attentats. Dans le même
temps, les mêmes services font semblant
de tenter de saisir une Main qu'ils savent
insaisissable puisque c'est la leur ! » [4]
La « "main Rouge" établit [...] des liaisons
avec les services secrets français par l’entremise
d’un agent [du SDECE], le colonel
Marcel Mercier [... Un] coup [...]
spectaculaire fut l’assassinat de l’industriel
français Jacques Lemaigre-Dubreuil
[...] le 11 juin 1955 [...] à Casablanca.
Propriétaire des huiles Lesieur, [il] jouait la
carte du nationalisme marocain en soutenant
[...] le parti de l’Istiqlal par [...] son
journal, Maroc Presse. [...] Avant lui, des
nationalistes marocains avaient été exécutés
: Ahmed Diouri, Omar Slaoui, Tahar
Sebti [... Puis,] le 2 mars 1956, le Maroc
accédait à l’indépendance [officielle].
Avec la guerre d’Algérie, la "Main
Rouge" donnera sa pleine mesure. Ce
furent surtout les trafiquants d’armes,
particulièrement des Allemands » [6],
« comme Otto Schlütter, Georges Geiser,
Marcel Léopold ou Georg Puchert » [7],
« qui allaient devenir ses victimes […,
afin de] dissuader les fournisseurs des
rebelles algériens » [8]. « Constantin
Melnik, revendiquera ultérieurement
plus d'un millier d'assassinats politiques.
[...] Ou encore l'explosion du cargo
Atlas, en plein port de Hambourg ; et
l'arraisonnement en Méditerranée du
cargo tchèque Lidice.
Pour empêcher les marxistes du FLN de
s'approvisionner en armes, la CIA met en
place un accord entre les services secrets
extérieurs (SDECE) et le "parrain des par-