LIVRE 2005 - page rieuse - Free

ses réseaux français et belges, la CIA
confie au stay-behind Otto Skorzeny la
planification de l'assassinat du Premier
ministre du gouvernement légal, Patrice
Lumumba, et favorise [... le] colonel
Joseph Mobutu. [...] Jacques Foccart
envoie des mercenaires encadrés par le
Français Bob Denard [...].
Pour gérer le "domaine réservé", le
général-président accorde tous les
moyens nécessaires à Jacques Foccart
[..., qui] dispose d'un bureau jouxtant
celui du président de la pseudo-
République à l'Élysée. [... Pour] le traitement
des dirigeants africains lors de
leurs passages à Paris [...,] est créée [Voir
« Divin Marchiani », p. 152] la "base
Bison", aux Invalides, qui entretient des
liens très étroits avec les stay-behind
américains. » [7]
Le filet est tressé serré et, par exemple,
« le Togo d’Eyadema [...] adhérait au
réseau secret Mosaïque qui reliait des
dictatures africaines pro-occidentales à
l’instar du réseau latino-américain
Condor. » [10] [Voir « On scanda : "Le
fascisme ne passera pas" ? Mais l’opération
Condor passa ! », p. 550]
« Léguée à [...] Chirac, la Françafrique
foccartienne a adoubé un certain
nombre de potentats néocoloniaux, certains
depuis plus de trente ans. Au Togo,
au Cameroun, à Djibouti, au Burkina, en
Guinée, etc. les peuples étouffent sous la
chape de régimes répressifs aux
méthodes policières variées - des plus
brutales aux plus sournoises. » [11] De
Foccart, « Chirac [...] a fait son "Monsieur
Afrique" à partir du milieu des années
soixante-dix, de façon plus centrale en
1986, avec le deuxième passage à
Matignon. C'était indispensable pour
toucher sereinement les dividendes du
continent noir, pétroliers en particulier, -
en contenant les appétits gargan-
tuesques de [...] Pasqua [...]. » [12] Et
Loïk Le Floch Prigent parle ainsi d’Elf ,
qu’il dirigeait : « Il s’agit d’un réseau RPR.
Le personnage central était [...] Foccart.
Ensuite, pour les Africains, il y avait deux
grands frères, [...] Chirac et [...] Pasqua
[..., ce dernier leur paraissant] désigné
par Chirac. » [13]
Digne héritier de de Gaulle, Chirac, « à
l'Elysée, [...] n'a cessé [...] d'armer [les dictatures
africaines] ou de les dédouaner,
de bénir leurs fraudes électorales après y
avoir souvent "coopéré" - au Tchad, au
Gabon, au Cameroun, au Burkina Faso,
au Togo, au Bénin, en Mauritanie, en
Guinée-Conakry, en Guinée équatoriale,
à Djibouti, aux Comores, à Madagascar,
en Algérie, en Tunisie [... Il] a restauré a
un prix effroyable son ami Sassou-
Nguesso, [...] il a impliqué ou laissé interférer
des mercenaires, des commandos,
des instructeurs ou des trafiquants
d'armes français dans les guerres civiles
angolaise [Voir « Fort Angola », p. 645],
soudanaise, libérienne, sierra-leonaise,
bissau-guinéenne, dans la guerre "continentale"
qui met à l'agonie l'ex-Zaïre. [...
Il y eut, au] nom des "intérêts de la
France", des milliers d'assassinats, des
millions de morts, massacrés ou affamés,
un nombre incalculable de tortures et de
viols. [14] » [15]
Bien joué. « On [...] prêche le développement
de l’Afrique, mais on installe un
ordre mercenaire, milicien, dictatorial ou
mafieux [...] dans la majorité des
anciennes colonies. Spécialement en
Afrique centrale pétrolifère. [... Puis] le
pétrole est remplacé par la dette, et cette
double escroquerie [16], dont la fortune
d’un Gaydamak donne une petite idée,
n’a pas servi qu’à financer des coups
d’Etat, des guerres d’agression, des
guerres civiles ou des campagnes électorales
françaises. [... Car] "il y a un tiers
131 Franc du Collier