LIVRE 2005 - page rieuse - Free

l'inspirateur. » [4] [Voir « Mis à SAC. Mis
dans le MIL », p. 140]
« De Gaulle [...] renoncera par réalisme
[à] l’"Algérie française" [...]. Mais il a
d’abord, pendant près de deux ans, laissé
les plus durs [des partisans de l'Algérie
française] généraliser les méthodes de la
bataille d’Alger, et il laissera jusqu’au
bout Foccart transposer ces méthodes
aux néocolonies » [5] « indépendantes ».
Le « réseau stay behind très porté sur
l’extrême-droite […, et qui a œuvré au
putsch de de Gaulle,] a mal vécu son
retournement réaliste [...] sur la question
algérienne [Voir « Barricades
Academy », p . 120].
Mais Jacques Foccart, en
liaison avec l’OTAN, n’a eu
de cesse de récupérer pour
ses barbouzeries françaises
et africaines ces hommes de
main prompts à toutes les
besognes - moyennant un
stage auprès des régimes
rhodésien ou sud-africain
d’apartheid, ou dans le
ranch [gabonais de Bob]
Denard » [6], cet « homme de main [qui
fut] impliqué dans une tentative d'élimination
de Pierre Mendès-France » [7].
Il faut suivre certaines règles ; et notamment
utiliser « au maximum la "matrice
ethnique" pour monter [un] coup d’Etat,
mais en [se] gardant bien de l’aligner sur
une fraction ethnique particulière. Sur le
plan tactique, [on s’efforcera], par
exemple, de recruter tel officier par un
homme ayant la même affiliation ethnique
que lui, et au besoin [on présentera
le] coup d’Etat dans cet esprit.
Il [faut] aussi tenir compte d’un [...] phénomène
post-colonial typique. Les
régimes coloniaux ont eu pour habitude
de recruter le personnel de leurs armées
parmi les groupes ethniques minori-
Franc du Collier 130
taires, car ceux-ci avaient la réputation
d’être plus combatifs et, ce qui était plus
important, on pouvait compter qu’ils se
lanceraient avec enthousiasme dans des
opérations ayant pour but d’exercer sur
les groupes majoritaires une action
répressive. Après la proclamation d’indépendance
des ex-colonies, ces minorités
ont naturellement régressé, au point de
vue de leur importance politique et de
leur situation sociale dans le pays, mais
elles ont continué de fournir une grande
partie des effectifs des forces armées.
C’est ainsi qu’on a pu voir ce spectacle
paradoxal : des minorités
agissant en protectrices officielles
du régime qui les
opprimait. [...] Il n’est donc
guère surprenant que des
officiers mécontents, appartenant
à ces [...] groupes ethniques,
aient joué un rôle
prépondérant dans [de nombreux]
coups d’Etat. » [8]
On ne compte plus les victoires
du gaullisme en
Afrique. « Les principaux leaders
de l'UPC [Union populaire du
Cameroun] ont été assassinés et [...]
Jacques Foccart installe un gouvernement
fantoche [..., en 1960, lors de la]
pseudo-indépendance [du Cameroun].
Cent cinquante-six villages bamikélés
sont incendiés et rasés. Des dizaines de
milliers de personnes sont massacrées
[9]. De cette terrible répression, la
presse française, muselée et aveuglée
par la crise algérienne, ne dira mot. [...]
En 1960, [... au] Congo-Kinshasa (Zaïre)
[..., la France] soutient la rébellion de
Moïse Tschombé dans la région minière
du Katanga au grand dam de l'ONU. [...
Le stay behind] Irving Brown [Voir
« Jospin dans la gueule », p. 224] se
déplace au Congo pour coordonner les
opérations franco-américaines. Utilisant