LIVRE 2005 - page rieuse - Free

tout prix l'influence soviétique sur une
Algérie indépendante.
Pour remplir ces objectifs - qu'il n'a pas
tenus -, il a d'abord "rétabli l'autorité de
l'État", c'est-à-dire substitué un pouvoir
personnel au régime républicain. Puis, il
a fait usage de la force en métropole et
surtout dans l'ex-Empire [Voir « Foccart
t'a joué », p. 129]. À tout moment, il a su
tirer le meilleur profit de son inféodation
aux services américains, les servant en
prétendant les combattre, faisant de la
France "le plus fidèle et le plus turbulent
allié des États-Unis". Il a exigé des
Français qu'ils acceptent des restrictions
des libertés démocratiques pour disposer
d'un État fort capable de garantir l'indépendance
nationale et le rayonnement
du pays à l'extérieur. Mais peut-on
être indépendant sans être libre ? » [3]
Un « énarque constipé [... qui, par
ailleurs,] plaide pour un retour à la situation
de 1945, quand les Français travaillaient
entre "48 et 52 heures pour
reconstruire ce pays" [4] » [5] nous rapporte
que le « général [de] Gaulle [...]
déclarait : "Raymond Aron me traitait de
Badinguet. Il a contribué à répandre aux
Etats-Unis l'idée que je n'étais qu'un
général de pronunciamiento de type latino-américain."
» [6]. Mais si Aron, qui
était appointé par la CIA [voir « Preuves à
l’appui », p. 576], a confondu de Gaulle
sur sa similitude avec Badinguet, est-ce
seulement dû à l’influence de la CIA, qui
avait lâché de Gaulle après 1958, ou n’y
a-t-il pas aussi une réelle similitude ?
Bien plus radicaux qu’Aron, de nombreux
écrits luttèrent contre le système
"gaullliste". De même, sous Napoléon III,
divers écrivains participèrent à la lutte
contre l’oppression à coup de pamphlets.
L’un d’entre eux fut « Maurice
Joly, dont le Dialogue aux enfers entre
Machiavel et Montesquieu [7] fut utilisé
par » [8] des membres de l’Okhrana, la
police du tsar Nicolas II. Ils s'en inspirèrent
pour écrire le « plus célèbre faux du
vingtième siècle, les Protocoles des
Sages de Sion », « l’un des livres les plus
vendus et traduits au monde après la
Bible » [9], « censé démontrer l’existence
d’un complot juif mondial pour prendre
le pouvoir. » [8] et qui notamment, servit
beaucoup aux nazis.
S’étonnera-t-on alors que, similairement,
de nombreuses autres justes critiques
faites ensuite contre l’oppression - et
notamment la (néo)gaulliste - soient, à
leur tour, savamment recyclées, récupérées,
pour servir à faire perdurer et progresser
cette oppression [Voir « GRECE,
la patte », p. 214] ?
[1] : (Karl Marx, « Le Dix-Huit Brumaire de Louis
Bonaparte », VII, 1852, trad. revue par Gérard Cornillet,
réed. Messidor – Ed. Sociales, 8/1984, p. 188)
[2] : (Louis Napoléon Bonaparte, apprenant le résultat du
119 Franc du Collier