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« En un large consensus, la classe politique française a préféré occulter le sujet, tant il touchait de réputations ancrées. Aussi peut-il paraître neuf. [... Et si] en Italie, en Suisse et en Belgique, des commissions d’enquête ont éclairé le rôle des stay behind [Voir « Stay behind », p. 43], le sujet est resté tabou en France. » [1] A la Libération, la « France gaulliste est étudiée avec attention et méfiance [par les USA]. Elle est en effet le seul pays libéré stratégiquement important, qui a néanmoins réussi à refuser le protectorat américain auquel elle était destinée après une guerre qui l'avait vue capituler devant l'armée du Reich et s'humilier dans la collaboration du régime de Vichy. » [2] Dès « 1941-1942, Washington avait prévu d’imposer à la France - comme aux futurs vaincus, Italie, Allemagne et Japon - un statut de protectorat, régi par un Allied Military Government of Occupied Territories (Amgot). Ce gouvernement militaire américain des territoires occupés aurait aboli toute souveraineté, y compris le droit de battre monnaie ». [3] « De Gaulle, pour préserver sa pleine souveraineté, n'hésite pas à recycler les anciens fonctionnaires de Vichy dans l'appareil d'Etat. Dès le débarquement allié en Normandie, il assure la continuité de l'administration française. A l'instar Franc du Collier 104 de Papon, de nombreux préfets passent directement de la francisque à la croix de Lorraine sans autre forme de procès. De Gaulle […] fonce en recrutant des fonctionnaires pétainistes dans la structure de la nouvelle administration. Ceuxci se retrouvent blanchis et poursuivent un même combat : ni américains, ni rouges ! » [2] Mais ce sont les services étasuniens qui ont en main le Gladio français. « Pour ce qui concerne la France, en 1947, James J. Angleton prit contact avec Henri Ribière, le patron du SDECE. » [4] « Le colonel Pierre Fourcaud [..., son adjoint] fut chargé de transmettre, en 1947, la proposition [...] (implanter un réseau staybehind) » [5] « au premier président du Conseil de la IV e République, Paul Ramadier, qui l'accepta. Le 4 mai, Ramadier renvoya les ministres communistes de son cabinet, puis il autorisa le ministre des Affaires étrangères, Georges Bidault, à négocier un accord militaire secret avec les États- Unis. » [4] Le réseau fut donc créé « par le colonel Fourcaud, en liaison avec le National Security Council [NSC] des Etats-Unis » [6]. « Le patron du SDECE après la guerre, Ribière, aurait présenté ainsi : "l'opération ‘Rose des vents’. Nous allons créer, zone par zone, dans toute la France, des réseaux de renseignements ultra-secrets, qui ne bougeront pas tant que tout ira bien, mais que nous pourrons réveiller le moment venu. Au lieu d'attendre une invasion [...,] nous prenons les devants et nous organisons une résistance préventive [... Si on] apprenait nos projets [...], on nous accuserait d'attenter aux
lois républicaines, de monter des provocations, de pousser à la guerre [...]" » [5]. « Selon les accords conclus, seul le président du Conseil est tenu informé de l'activation du "stay-behind" local, d'abord dénommé "Mission 48", puis "Arc-en-ciel" [7] » « ou Réseaux bis » [8]. « Il peut se faire communiquer les noms des agents opérant sur son territoire [...]. Le réseau comprend une cellule occulte au sein des principaux services militaires officiels (Sécurité militaire, services extérieurs, etc.) et civils (Renseignements généraux, Secrétariat général de la Défense nationale, etc.). » [4] « Les agents sont recrutés sur le double critère de la compétence et de l'anticommunisme. Compte tenu des réseaux cagoulards [...] du colonel Pierre Fourcaud, il peut s'agir aussi bien d'anciens résistants que d'anciens agents nazis retournés et recyclés. » [4] « Le recrutement en France [des "stay behind"] suivit le retournement du chef de la police de Vichy, René Bousquet - l'ami de François Mitterrand, lui-même approché. Deux intimes du futur Président, Roger-Patrice Pelat et François de Grossouvre [Voir « Gros Œuvre », p. 191], seront du dispositif. Bien entendu, la droite extrême est restée un vivier privilégié. La CIA a recouru au camouflage de sectes, d'ordres templiers ou intégristes. Elle a ainsi utilisé les Paul Touvier, Charly Lascorz [Voir « Charlie’s Angels », p. 155], Luc Jouret, Joseph di Mambro [Voir « Carcan Solaire », p. 162]… les trois derniers dans le sillage du SAC (Service d'action civique) de Foccart et Pasqua [Voir « Hisse Pasqua », p. 147]. » [9] « Ils peuvent recevoir une formation commando au sein de la 11 e Brigade parachutiste de choc à Cercottes (Loiret). » [4] Ce « service Action des ser- vices secrets français (le 11 e Choc du Sdece) a chapeauté les stay behind français jusqu'au début des années quatrevingt-dix. Longtemps commandé par Paul Aussaresses [Voir « Aussaresses aux arrêts ? », p. 138] » [9], selon « la hiérarchie officielle, [il] dépend du service Action des services secrets extérieurs (SDECE) [...] mais, selon la hiérarchie occulte, [il] dépend de l'OTAN par l'entremise du lieutenant-colonel Jacques Foccart » [4] [Voir « Foccart t’a joué », p. 129], « surveillant général de la Françafrique. » [10]. A « partir de 1952, les agents peuvent recevoir une formation complémentaire en guerre psychologique au Psychological Warfare Center de la CIA à Fort Bragg (Caroline du Nord) [Voir « Aux paies, c’est l’O.P.C. », p. 45]. Une cellule du stay-behind, liée au SDECE, le "Brain Trust Action", est subordonnée à l'"Executive Action" de la CIA, pour exécuter des meurtres politiques. Pour permettre à des civils de se former au 11 e Choc, le ministre des Anciens combattants, François Mitterrand, autorise l'utilisation de l'Association des réservistes volontaires parachutistes (ARVP). [... On dispose d’emplois] de couverture. [... Deux] responsables régionaux du staybehind, [... dont] François Durand de Grossouvre [...], créent une société commerciale qui bénéficie aussitôt de la concession exclusive d'embouteillage de Coca-Cola [voir « Caca Collé », p. 543] [La distribution revient à [... deux] filiales des Pastis Pernod.] [Voir « pour la drogue, donc contre ! », p. 144]. [... Le] groupe de l'ex-milicien Paul Touvier se trouve [...] organisé au sein d'un ordre secret de chevalerie, la Militia Sanctæ Mariæ ; [...] celui de Roger Patrice-Pelat à l'intérieur d'une société ésotérique, l'Ordre du Prieuré de Sion. 105 Franc du Collier
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politique française a préféré occulter<br />
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ancrées. Aussi peut-il paraître<br />
neuf. [... Et si] en Italie, en Suisse et<br />
en Belgique, des commissions d’enquête<br />
ont éclairé le rôle des stay behind<br />
[Voir « Stay behind », p. 43], le<br />
sujet est resté tabou en France. » [1]<br />
A la Libération, la « France<br />
gaulliste est étudiée avec<br />
attention et méfiance [par<br />
les USA]. Elle est en effet<br />
le seul pays libéré stratégiquement<br />
important, qui a<br />
néanmoins réussi à refuser<br />
le protectorat américain<br />
auquel elle était destinée<br />
après une guerre<br />
qui l'avait vue capituler<br />
devant l'armée du Reich<br />
et s'humilier dans la collaboration<br />
du régime de<br />
Vichy. » [2] Dès « 1941-1942,<br />
Washington avait prévu d’imposer à la<br />
France - comme aux futurs vaincus,<br />
Italie, Allemagne et Japon - un statut de<br />
protectorat, régi par un Allied Military<br />
Government of Occupied Territories<br />
(Amgot). Ce gouvernement militaire<br />
américain des territoires occupés aurait<br />
aboli toute souveraineté, y compris le<br />
droit de battre monnaie ». [3]<br />
« De Gaulle, pour préserver sa pleine<br />
souveraineté, n'hésite pas à recycler les<br />
anciens fonctionnaires de Vichy dans<br />
l'appareil d'Etat. Dès le débarquement<br />
allié en Normandie, il assure la continuité<br />
de l'administration française. A l'instar<br />
Franc du Collier 104<br />
de Papon, de nombreux préfets passent<br />
directement de la francisque à la croix<br />
de Lorraine sans autre forme de procès.<br />
De Gaulle […] fonce en recrutant des<br />
fonctionnaires pétainistes dans la structure<br />
de la nouvelle administration. Ceuxci<br />
se retrouvent blanchis et poursuivent<br />
un même combat : ni américains, ni<br />
rouges ! » [2]<br />
Mais ce sont les services étasuniens qui<br />
ont en main le Gladio français. « Pour ce<br />
qui concerne la France, en 1947, James<br />
J. Angleton prit contact avec Henri<br />
Ribière, le patron du SDECE. » [4] « Le<br />
colonel Pierre Fourcaud [..., son adjoint]<br />
fut chargé de transmettre, en 1947, la<br />
proposition [...] (implanter<br />
un réseau staybehind)<br />
» [5] « au premier<br />
président du<br />
Conseil de la IV e République,<br />
Paul Ramadier,<br />
qui l'accepta. Le 4 mai,<br />
Ramadier renvoya les<br />
ministres communistes de<br />
son cabinet, puis il autorisa<br />
le ministre des Affaires<br />
étrangères, Georges<br />
Bidault, à négocier un<br />
accord militaire secret avec les États-<br />
Unis. » [4] Le réseau fut donc créé « par<br />
le colonel Fourcaud, en liaison avec le<br />
National Security Council [NSC] des<br />
Etats-Unis » [6].<br />
« Le patron du SDECE après la guerre,<br />
Ribière, aurait présenté ainsi : "l'opération<br />
‘Rose des vents’. Nous allons créer,<br />
zone par zone, dans toute la France, des<br />
réseaux de renseignements ultra-secrets,<br />
qui ne bougeront pas tant que tout ira<br />
bien, mais que nous pourrons réveiller le<br />
moment venu. Au lieu d'attendre une<br />
invasion [...,] nous prenons les devants<br />
et nous organisons une résistance préventive<br />
[... Si on] apprenait nos projets<br />
[...], on nous accuserait d'attenter aux