26.06.2013 Views

LIVRE 2005 - page rieuse - Free

LIVRE 2005 - page rieuse - Free

LIVRE 2005 - page rieuse - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

furent dénoncées par Human Rights<br />

Watch, Amnesty International et le<br />

Parlement européen. » [2] Mais « dans le<br />

no man's land juridique du Sud-Est<br />

kurde, les hommes de la guerre spéciale,<br />

ne se contentant point de tuer qui bon<br />

leur semble, se sont livrés au racket des<br />

commerçants, au chantage, au viol, au<br />

trafic de drogue [5]. [… Et] l'Etat a délégué<br />

la sécurité d'un vaste district - autour<br />

des villes de Siverek et Hilvan - à l'armée<br />

privée d'un chef de tribu, M. Sedat<br />

Bucak, un député proche de<br />

Mme Tansu Ciller [alors<br />

ministre des affaires étrangères]<br />

et qui a droit de vie et<br />

de mort sur ses habitants. Ce<br />

député seigneur de la guerre<br />

est par ailleurs le seul survivant<br />

de l'accident […] de<br />

Susurluk » [3]<br />

Cet « accident […donnait] la<br />

preuve [… que] les gouvernements<br />

successifs turcs avaient<br />

protégé des narcotrafiquants,<br />

abrité des terroristes et financé des<br />

gangs de tueurs pour éliminer dissidents<br />

turcs et rebelles kurdes. Le colonel<br />

Alparslan Türkes le confirma d'ailleurs :<br />

"Çatli a coopéré dans le cadre d'un service<br />

secret travaillant pour le bien de<br />

l'Etat" [6]." » [2] « Depuis, pour les Turcs,<br />

Susurluk est devenu synonyme de la<br />

dérive mafieuse de l'Etat. […] Chef de la<br />

principale unité d'exécution du bureau<br />

des opérations spéciales et impliqué<br />

dans ces assassinats, Abdullah Çatli était<br />

un proche de Mme Tansu Ciller [la<br />

ministre des affaires étrangères] qui lui<br />

rendit un vibrant hommage après à sa<br />

mort dans l'accident de Susurluk. » [3]<br />

Les « responsables politiques et policiers<br />

désignés sont toujours en liberté et […]<br />

affirment avoir agi sur des ordres provenant<br />

du sommet de l'Etat ([…] 43 responsables<br />

policiers impliqués dans ces<br />

Label Europe 100<br />

opérations [… ont été vite] promus.<br />

[7]). » [3]<br />

Cependant, « la MIT elle-même accuse sa<br />

rivale, la direction générale de la sûreté,<br />

de "fournir des cartes de police et des<br />

passeports diplomatiques à des<br />

membres d'un groupe qui, sous couvert<br />

d'activités antiterroristes, se rendent en<br />

Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique,<br />

en Hongrie et en Azerbaïdjan et s'y<br />

livrent au trafic de drogue". Elle donne<br />

une liste nominative de certains<br />

de ces trafiquants protégés<br />

de la sûreté [8] […]. Celleci<br />

[…] livrera, à son tour, une<br />

liste de noms de trafiquants<br />

au service de la MIT. La guerre<br />

des polices pour le contrôle<br />

de ce trafic juteux aura<br />

d'ailleurs coûté la vie à une<br />

quinzaine d'agents de la MIT,<br />

selon le rapport officiel de M.<br />

Kutlu Savas. […] Le très officiel<br />

International Narcotics<br />

Control Strategy Report<br />

(INCSR) du département d'Etat américain,<br />

rendu public fin février 1998, relève<br />

que "environ 75 % de l'héroïne saisie<br />

en Europe est fabriquée ou provient de<br />

Turquie" ». [3]<br />

[1] : (Roger Faligot et Rémi Kauffer, « Les Maîtres-espions.<br />

Histoire du renseignement. Tome 2. De la guerre froide à<br />

nos jours. » (Préface d’Alexandre de Marenches), Robert<br />

Laffont, 4/1994, p. 63)<br />

[2] : (Martin A. Lee, « Les liaisons dangereuses de la police<br />

turque », Le Monde diplomatique 3/1997, p. 9)<br />

[3] : (Kendal Nezan, « La Turquie, plaque tournante du trafic<br />

de drogue », Le Monde diplomatique 7/1998, p.13,<br />

d’après Soner Yalçin et Dogan Yurdakul, « Ries, Gladio'nun<br />

Türk Tetikçisi » ("Le Raïs, tueur turc du Gladio"), Oteki<br />

Yayinlari, Istanbul, 10/1977)<br />

[4] : (D’après Talat Turkan (haut responsable militaire en<br />

retraite, auteur de trois livres sur les Loups Gris), in Info-<br />

Turk Bulletin, Bruxelles, 2/1993)<br />

[5] : (Rapport de l'inspecteur en chef du gouvernement<br />

turc, M. Kutlu Savas, publié le 28/1/1997, dont le texte<br />

expurgé a été publié par le quotidien turc Radikal,<br />

4/2/1998, supplt.)<br />

[6] : (The New York Times, 19/12/1996)<br />

[7] : (Selon le quotidien turc Hürriyet du 6/6/1998)<br />

[8] : (MIT Raporu, publié in Aydinlik, 21/9/1996)

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!