79 - Vaincre et Convaincre
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maronites; ils n'avaient donc rien à craindre d'eux, parce qu'ils sont conscients de l'attitude tyrannique du Kayem-Makam et du procureur général à leur égard, et qu'ils savent ce qui se trame dans l'ombre contre la politique du Liban. Bou'inein et ses camarades commencèrent à prendre la parole publiquement, et à menacer tous ceux qui se manifestaient contre le gouvernement du Liban et contre sa politique. «Mikhaël Boutakka dit: l'heure approche, Abou Salim, je lui répondais: nous sommes prêts. Nous commencerons par la «tête» et nous laisserons les mercenaires, puis nous verrons ce qu'ils feront. Il me dit: qu'entends-tu par la tête? je répondais: le Kayem-Makam de Zahlé, Ibrahim Bey Abou Khater. Nous nous rendrons chez lui, nous ouvrirons le feu, nous briserons et détruirons tout ce que nous serons en mesure de détruire, puis nous nous dirigerons auprès du procureur général, Amin Alouf, et nous lui exprimerons nos voeux les plus chers à coups de balles de Manser, type Ottoman amélioré»(41). C'est ainsi qu'avec l'établissement du nouveau pouvoir - La France - l'activité de notre hors-la-loi prend une plus grande dimension. Pour contrecarrer la «Moumâna'a» musulmane rassemblée en 1920 autour de l'émir Fayçal appuyé puis lâché par les Anglais, le pouvoir français, appuyé par les notables et les intellectuels maronites, avait besoin pour se consolider d'hommes à tout faire, de hors-la-loi comme Bou'inein qui sont à même de mener les gens sous la bannière d'un discours «libaniste» et «confessionnel». «l'intellectuel organique illettré», le hors- la-loi est toujours l'objet d'une division: d'un côté nous trouvons Bou'inein, le maronite, se soumettre au nouveau pouvoir et servir les Français, tellement il est convaincu par un certain discours idéologique qu'il a fini par démystifier, une fois le pouvoir consolidé et n'ayant plus besoin de gens illettrés comme lui. D'un autre côté, nous trouvons un autre hors-la-loi chi'ite - Melhem Kassem - s'opposer à ce nouveau pouvoir, en menant une lutte armée contre le mandat français en 1920 et au cours de la Grande Révolution Syrienne de 1925-1927.
Le genre de «Moumâna'a» auquel appartenaient ces deux catégories de hors-la-loi est le même: les anciens rapports sociaux (tribu, famille, communauté) qui se défendent contre le pouvoir qui s'annonce. Mais l'un - Bou'inein - est imprégné d'un contenu idéologique qui se constitue dans le cadre de la montée de la Ghalaba maronite appuyée par le mandataire; la «Ghalaba» naissante de la communauté maronite se servait de la révolte des déshérités, comme Bou'inein, pour consolider son pouvoir contre les familles et les tribus qui s'appuyaient sur l'ancien pouvoir ottoman. Tandis que l'autre - Melhem Kassem - est imprégné d'un contenu idéologique constitué dans le cadre de la «Ghalaba» musulmane menacée par le nouveau pouvoir qui s'installe, la «Ghalaba» musulmane chancelante se servait des hors-la-loi, comme Melhem Kassem, pour défendre son pouvoir familial et tribal contre la nouvelle «Ghalaba» maronite soutenue par la domination étrangère; l'Émir Fayçal n'est pas dépourvu du soutien anglais. Les deux hors-la-loi qui ont combattu ensemble contre la tyrannie des jeunes Turcs pendant la première guerre mondiale, se retrouvent dans deux camps politiques différents à la veille du mandat français; mais, avec la consolidation du nouvel État, leurs services «officieux» n'ont plus d'assises, ils sont donc rejeté par le nouveau pouvoir en dehors de l'État hégélien (mandataire) qui se coupe de plus en plus de la société civile et de ses hors-la-loi. L'itinéraire de notre «intellectuel illettré» illustre ce procès constitutif du nouvel intellectuel moderne se trouvant en coupure avec l'idéologie pratique divisée. Au cours de l'année 1920, des membres du Conseil d'administration du Liban - dont Youssef Bey Braydi - furent arrêtés à cause des rapports étroits qu'ils avaient maintenu avec le gouvernement arabe de l'émir Fayçal à Damas. Bou'inein rapporte que c'était à cause des sommes d'argent qu'ils ont dû toucher du Charif Fayçal; c'est à l'époque où des troupes françaises s'apprêtaient à marcher sur Damas. Bou'inein décida de combattre à côté des Français. Il se rendit auprès du conseiller Français siégeant à Zahlé pour le lui proposer, et le conseiller lui demande de l'accompagner, avec une vingtaine de sa bande, dans la campagne qui sera entreprise pour occuper la Syrie.
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