79 - Vaincre et Convaincre
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personne n'entrave leur chemin à l'intérieur des frontières du Liban. Il leur demanda de ne pas se rendre dans le «vilayet», et de ne pas pénétrer à M'allaqa. En bref le hors-la-loi s'est mis avec sa bande au service du nouveau pouvoir qui s'annonce, avec l'approbation des notables maronites misant sur le projet français au Liban; la mise en application commence au cours de l'année 1919. Bou'inein nous dresse le tableau du nouvel équilibre du pouvoir local tiraillé entre les Anglais les Français et les partisans de l'émir Fayçal. L'année qui se présentait était accueillie avec l'espoir de voir les jours à venir bien plus fastes que ceux qui les avaient précédés, mais l'espoir a été vain. Comment donc retrouver la quiétude d'esprit lorsqu'à Zahlé de nouveaux «Za'amats» (leadership) apparaissent. Ces za'amats se manifestent dans les souks de la ville, et une main agissant dans l'ombre les dirige et les alimente en livres d'or «frappées d'un cheval». Cette catégorie de gens porte les armes et menace les simples et les besogneux. Personne ne peut rien affirmer de l'avenir. Les gens font des supputations. Certains parlent d'un mandat britannique sur le pays, d'autres affirment que ce mandat sera français. D'autres encore disent : un mandat arabe, auquel cas le gouverneur sera son Excellence l'émir Fayçal Ben Hussein Al-Hachimi. Voilà tout ce que disent les gens lorsqu'ils se réunissent. Ils sont également nombreux ceux qui disent : nous sommes libanais. En vérité, les gens sont perdus. Tous ceux qui, tambour et trompette au vent, font des discours dans les rues en faveur des Anglais sont des honnêtes gens. Leur chef est Chéhadé Chéhadé. Quant à ceux qui portent les armes aux côtés de ce dernier, ce sont tous des mercenaires vils menés par Aziz Hourani. C'est un étranger à Zahlé, et Dieu seul sait qui sont son père et sa mère... Les conditions nées de la fin de la première guerre mondiale ont mené ces gens vers Zahlé, où ils se sont installés. Ces mêmes conditions leur ont permis de porter des armes. Cette situation s'en est trouvée renforcée grâce au «blanc-seing» à eux donné par les Anglais. C'est ainsi qu'ils ont commencé leurs agissements et leurs manoeuvres dans les souks et les rues de Zahlé,
s'attaquant à tout homme incapable de leur faire face. L'objectif de ces individus de bas étage est de provoquer des problèmes et des incidents contre le gouvernement du Liban, lequel avait été constitué par Habib Pacha Al-Sa'd. En cette année Zahlé est devenue un champ de bataille. Toutes les nuits les balles ne cessent de siffler. Les agressions contre tout un chacun se multiplient. L'objectif est d'humilier les gens et de briser chez eux toute velléité de résistance et tout esprit indépendant afin de contrôler la population, avant l'arrivée de la commission américaine qui, selon la rumeur, était attendue au Liban afin de mener un référendum dans le cadre duquel les indigènes devaient s'exprimer sur l'identité du mandataire qui devait prendre le pays sous sa houlette: anglais ou français? tel était l'objectif fixé par ceux qui ont armé ces mercenaires de bas étage, et qui «fermaient les yeux» sur leurs agissements, leurs vols et leurs crimes. Ainsi donc tout cela se produisait à Zahlé sous les yeux de monsieur le Kayem-Makam Ibrahim Bey Abou Khater, lequel observait les choses de loin, et opposait une fin de non-recevoir à toutes les plaintes présentées contre ces mercenaires. Le gouvernement local faisait donner les ordres à partir de B'abda, mais toutes ses décisions avaient un caractère provisoire. Après avoir longuement réfléchi à toutes ces questions, Bou'inein et ses camarades se sont réunis au domicile du «Moukhtar» des Maronites, cheikh Ass'ad Abi Rached, et avaient décidé - «nous maronites» - de défendre leurs droits particuliers. Ou bien nous serions éliminés de Zahlé que nous abandonnerons si les mercenaires et ceux qui les appuient tentent de s'opposer à la politique libanaise générale. Ou alors nous mourrons et nous brûlerons tout opposant. Ceci décidé, nous primes nos armes et refimes notre apparition dans les souks. Notre centre de ralliement était souk-el-blat au café de Mikhaël Chnouni. les soldats anglais cantonnés à Zahlé n'intervenaient pas dans les affaires de la population; pour leur part, ils évitaient de circuler à proximité de leurs centres de cantonnement. Quant à la force militaire libanaise présente à Zahlé, elle se trouvait composée de deux officiers
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personne n'entrave leur chemin à l'intérieur des frontières du Liban. Il<br />
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notables maronites misant sur le proj<strong>et</strong> français au Liban; la mise en<br />
application commence au cours de l'année 1919. Bou'inein nous dresse<br />
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L'année qui se présentait était accueillie avec l'espoir de voir les<br />
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Zahlé de nouveaux «Za'amats» (leadership) apparaissent. Ces za'amats se<br />
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C<strong>et</strong>te catégorie de gens porte les armes <strong>et</strong> menace les simples <strong>et</strong> les<br />
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d'autres affirment que ce mandat sera français. D'autres encore disent :<br />
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nous sommes libanais. En vérité, les gens sont perdus.<br />
Tous ceux qui, tambour <strong>et</strong> tromp<strong>et</strong>te au vent, font des discours<br />
dans les rues en faveur des Anglais sont des honnêtes gens. Leur chef<br />
est Chéhadé Chéhadé. Quant à ceux qui portent les armes aux côtés de ce<br />
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un étranger à Zahlé, <strong>et</strong> Dieu seul sait qui sont son père <strong>et</strong> sa mère... Les<br />
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C<strong>et</strong>te situation s'en est trouvée renforcée grâce au «blanc-seing» à<br />
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