79 - Vaincre et Convaincre
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des contacts profonds entre ces deux genres d'institutions, longtemps avant le XIXe siècle, et ceci sans se limiter au seul cadre militaire. Déjà, depuis 1538, l'Empire ottoman resserra ses relations avec la France. L'ambassadeur La Forest, envoyé par François ler auprès du Grand Sultan, put signer un pacte de commerce, puis un traité d'alliance. Le pacte commercial eut une portée plus vaste. Soleiman était un souverain omnipuissant. Il ne vit aucune objection à accorder à 1a France le monopole du commerce avec l'Empire ottoman, et à accorder à François 1er la protection des lieux saints de Palestine que nul ne songeait à menacer. Cet accord est connu sous le nom de «Capitulations». Ce n'est qu'avec la désintégration de l'Empire ottoman que ce traité, qui ne sera jamais dénoué par ce dernier, deviendra une restriction réelle à la souveraineté turque, et un biais qui permettra à la domination européenne de contrôler et de hâter la désintégration du système ottoman. A la fin du XVIe siècle, les revers militaires que connut l'Empire ottoman (Ghalaba centrale), allaient de pair avec les grandes révoltes qui éclatèrent un peu partout à la même époque (pouvoirs locaux). Ce qui poussa les ottomans à tenter à plusieurs reprises la réorganisation de l'Empire. Mais c'est au XIXe siècle que les efforts les plus prolongés furent déployés à «réformer» complètement l'Empire. Ce fut les Tanzimats (Réformes) du XIXe siècle; l'industrie et la production augmentent en Europe, et un besoin grandissant de sources de matières premières et de nouveaux marchés se fit sentir. Le problème des communications se pose avec la circulation des marchandises, l'installation des voies de communication allant vers l'Asie et l'Arabie, en traversant l'Empire ottoman, commencent à faire l'objet de la rivalité des capitalistes. Mais c'est du même danger extérieur, de l'Europe capitaliste qui menaçait l'Empire ottoman au XIXe siècle, que naquirent les raisons du maintien de son intégrité pendant quelques cent ans encore. Les convoitises des puissances ne savaient pas s'harmoniser, Le danger intérieur que présentait la tendance des nationalités au séparatisme et à l'autonomie fut autrement grave. L'Empire se trouve
donc à cette époque dans une impasse. L'Europe soutient les mouvements de libération nationale qui se développent dans les Balkans. L'Eflak et le Bugdan deviennent ainsi autonomes en 1829, tandis que la Serbie obtient son indépendance en 1830, la Grèce en 1830 et la Roumanie en 1862. C'est dans ce contexte que les intellectuels ottomans cherchaient à s'inspirer des institutions européennes, sans étudier les causes fondamentales de la différence qui existait entre les institutions ottomanes et les institutions européennes. Au XIXe siècle, et avant l'apparition des mouvements de réforme de 1839, un traité de commerce est signé avec l'Angleterre. Ce traité reconnaît des privilèges très importants aux Anglais; pour protéger ses intérêts, l'Angleterre cherche une alliance à l'intérieur du pays, alliance qu'elle trouve d'abord avec les commerçants des villes maritimes qui, pour la plupart, appartiennent aux minorités. Il est ainsi devenu indispensable de passer à un autre système économique qui mettait de l'argent entre les mains des paysans. Sous l'influence accrue des étrangers privilégiés et de leurs interprètes locaux, les commerçants indigènes, on tente de remédier à cette situation avec les «Tanzimats». C'est ainsi qu'avec l'entrée de l'argent au village, le paysan commence à s'endetter en hypothéquant sa production, à la suite de quoi apparaît l'usurier. Ainsi s'amorce l'accumulation des richesses Le renouvellement du commerce à l'ère industrielle appela un nouveau type de circulation du capital. Les succursales des banques européennes, et les établissements bancaires qui furent créés dans les principales villes de l'Empire ottoman, fournirent le capital et les moyens d'échange nécessaires à l'expansion commerciale européenne, à ses investissements et aux besoins du commerce local et à ceux de l'État ottoman. la circulation des monnaies européennes théoriquement illégale d'abord, puis tolérée, fut plus que jamais le signe de la dépendance économique de l'Empire ottoman à un moment où le rythme et le volume des échanges s'accroissaient rapidement.
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donc à c<strong>et</strong>te époque dans une impasse. L'Europe soutient les<br />
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tandis que la Serbie obtient son indépendance en 1830, la Grèce en<br />
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C'est dans ce contexte que les intellectuels ottomans cherchaient<br />
à s'inspirer des institutions européennes, sans étudier les causes<br />
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l'apparition des mouvements de réforme de 1839, un traité de<br />
commerce est signé avec l'Angl<strong>et</strong>erre. Ce traité reconnaît des privilèges<br />
très importants aux Anglais; pour protéger ses intérêts, l'Angl<strong>et</strong>erre<br />
cherche une alliance à l'intérieur du pays, alliance qu'elle trouve<br />
d'abord avec les commerçants des villes maritimes qui, pour la plupart,<br />
appartiennent aux minorités. Il est ainsi devenu indispensable de<br />
passer à un autre système économique qui m<strong>et</strong>tait de l'argent entre les<br />
mains des paysans. Sous l'influence accrue des étrangers privilégiés <strong>et</strong><br />
de leurs interprètes locaux, les commerçants indigènes, on tente de<br />
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l'entrée de l'argent au village, le paysan commence à s'end<strong>et</strong>ter en<br />
hypothéquant sa production, à la suite de quoi apparaît l'usurier. Ainsi<br />
s'amorce l'accumulation des richesses<br />
Le renouvellement du commerce à l'ère industrielle appela un<br />
nouveau type de circulation du capital. Les succursales des banques<br />
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principales villes de l'Empire ottoman, fournirent le capital <strong>et</strong> les<br />
moyens d'échange nécessaires à l'expansion commerciale européenne, à<br />
ses investissements <strong>et</strong> aux besoins du commerce local <strong>et</strong> à ceux de l'État<br />
ottoman. la circulation des monnaies européennes théoriquement<br />
illégale d'abord, puis tolérée, fut plus que jamais le signe de la<br />
dépendance économique de l'Empire ottoman à un moment où le<br />
rythme <strong>et</strong> le volume des échanges s'accroissaient rapidement.