79 - Vaincre et Convaincre

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26.06.2013 Views

éduction de leurs différences. En quoi toute la sphère politique, dominante dans les formations en transition, est diluée, exclue. Se situant sur ce plan, les caractéristiques des divers discours arabes ne manquent pas d'être communes dans une large mesure : cette mesure est accentuée, sans doute un peu artificiellement, d'abord par le fait que nous nous en tenons au discours des intellectuels, et par le fait, ensuite, que ce qui nous retient, c'est la structure du champ idéologique, bien plus que la formation des conjonctures du même ordre qui y ont lieu...»(46). Deuxième partie: Théorie et Histoire . Chapitre quatrième Le vaincu ou de la «Moumana'a» (1). Nous venons de terminer notre description des différentes lectures de l'histoire de la pensée politique arabe contemporaine, lesquelles nous avons réduites à trois genres d'intellectuels: - L'orientaliste et son ombre, l'intellectuel arabe moderne, le rapport qui les lie se rapprochant de la dialectique hégélienne du Maître et de l'Esclave. - L'intellectuel islamique traditionnel dont la problématique trouve son fondement dans l'hostilité théorique nietzschéenne envers la dialectique hégélienne et le christianisme. - L'intellectuel marxiste avec ses deux visages, économiste et althusserien aussi bien orthodoxe que maoïste... Cette typologie pose plus d'une question en ce qui concerne la distinction et l'enchevêtrement de ces trois lectures; elle se base sur des critères implicites permutant l'ordre des typologies entre ces différents discours, à titre d'exemples: il va sans dire que l'intellectuel nationaliste n'est pas considéré, dans cette typologie, comme «tenant d'un discours» indépendant, il s'insère plutôt dans le discours de l'intellectuel arabe

moderne comme un moment de la dialectique orientaliste/intellectuel arabe moderne. A signaler aussi le rapprochement fait, dans cette typologie, entre des discours qui étaient apparemment connus pour leur différence, à savoir l'optique commune établie entre l'intellectuel arabe moderne et l'intellectuel marxiste, ainsi qu'entre Nietzsche et l'intellectuel islamique traditionnel qu'on avait l'habitude d'identifier à l'idéalisme hégélien et de lui régler son compte sur le terrain de cette identification. Cette permutation pose le problème de la méthode à suivre dans la lecture de l'histoire de la pensée, c'est le problème de l'état actuel de la théorie et de l'histoire de l'idéologie Les marxismes et le concept d'idéologie. L'idéologie a été un aspect du sensualisme(2), ou du matérialisme français du XVIIIe siècle, disait Gramsci. A l'origine, le mot signifiait : «science des idées», et puisque l'analyse était la seule méthode reconnue et appliquée par la science, le mot signifiait «analyse des idées», c'est-à-dire «recherche de l'origine des idées». Les idées devaient être décomposées en leurs éléments originaires, et ceux-ci ne pouvaient être autre chose que les «sensations». Mais le sensualisme pouvait sans trop de difficultés s'accorder avec la foi religieuse, avec les croyances poussées aux dernières limites en la puissance de «l'esprit» et dans ses «destinées mortelles»(3). «Comment le concept d'idéologie, de «science des idées» d'«analyse portant sur l'origine des idées», a pu prendre le sens d'un «système d'idées» déterminé, est un problème à examiner historiquement car logiquement le processus est facile à saisir et à comprendre»(4). Si Gramsci affirme que Freud est, dans ce sens, le dernier des idéologues, nous pouvons dire, d'un autre côté, que Destutt de Tracy en est le plus explicite. Il traite de l'histoire de nos moyens de connaître en les résumant en trois éléments:

éduction de leurs différences. En quoi toute la sphère politique,<br />

dominante dans les formations en transition, est diluée, exclue. Se<br />

situant sur ce plan, les caractéristiques des divers discours arabes<br />

ne manquent pas d'être communes dans une large mesure : c<strong>et</strong>te<br />

mesure est accentuée, sans doute un peu artificiellement, d'abord<br />

par le fait que nous nous en tenons au discours des intellectuels, <strong>et</strong><br />

par le fait, ensuite, que ce qui nous r<strong>et</strong>ient, c'est la structure du<br />

champ idéologique, bien plus que la formation des conjonctures du<br />

même ordre qui y ont lieu...»(46).<br />

Deuxième partie: Théorie <strong>et</strong> Histoire .<br />

Chapitre quatrième<br />

Le vaincu ou de la «Moumana'a» (1).<br />

Nous venons de terminer notre description des différentes lectures<br />

de l'histoire de la pensée politique arabe contemporaine, lesquelles nous<br />

avons réduites à trois genres d'intellectuels:<br />

- L'orientaliste <strong>et</strong> son ombre, l'intellectuel arabe moderne, le<br />

rapport qui les lie se rapprochant de la dialectique hégélienne du<br />

Maître <strong>et</strong> de l'Esclave.<br />

- L'intellectuel islamique traditionnel dont la problématique trouve<br />

son fondement dans l'hostilité théorique ni<strong>et</strong>zschéenne envers la<br />

dialectique hégélienne <strong>et</strong> le christianisme.<br />

- L'intellectuel marxiste avec ses deux visages, économiste <strong>et</strong><br />

althusserien aussi bien orthodoxe que maoïste...<br />

C<strong>et</strong>te typologie pose plus d'une question en ce qui concerne la<br />

distinction <strong>et</strong> l'enchevêtrement de ces trois lectures; elle se base sur des<br />

critères implicites permutant l'ordre des typologies entre ces différents<br />

discours, à titre d'exemples: il va sans dire que l'intellectuel nationaliste<br />

n'est pas considéré, dans c<strong>et</strong>te typologie, comme «tenant d'un discours»<br />

indépendant, il s'insère plutôt dans le discours de l'intellectuel arabe

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