octobre 2012 - Lycée français de Shanghai

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Dossier D’autres tensions en mer de Chine dePuis PLus de 40 ans, La chine, Les PhiLiPPines et Le VietnaM essayent VaineMent de s’aPProPrier Les îLes sPratLy situées en PLein cœur de La Mer de chine MéridionaLe. Ces îles, s’étendant sur un territoire long de 500 km et large de 400 km, sont revendiquées à la fois par la Chine, le Vietnam, la Malaisie, les Philippines et même par le sultanat de Brunei ! Les îles sont minuscules et ne présentent pas de réel intérêt à première vue. Mais pourquoi tant de pays veulent-ils s’approprier l’archipel? Tout simplement parce que ces petits morceaux de terre possèdent des réserves impressionnantes de gaz et de pétrole (la Chine estime ces réserves à 17 milliards de tonnes) ! De plus, les eaux bordant ces îles regorgent de poissons et sont donc perçues comme des sources supplémentaires de capitaux non négligeables. Durant la Deuxième Guerre mondiale, les îles étaient sous occupation japonaise. En 1946, toutes les bases militaires japonaises ont été désarmées par les Alliés. Depuis, la Chine revendique la souveraineté de toutes les îles de l’archipel. A l’heure actuelle, elle ne possède que neuf îles principales, les Philippines cinq, le Vietnam 21 petites, la Malaisie trois, le sultanat de Brunei deux et Taiwan une (l’île principale de l’archipel). Une carte des Îles Spratly Depuis 1970, on assiste à des affrontements entre ces pays. Par exemple, en 1984, Brunei a exploité des zones de pêche qui ne lui appartenaient pas. En 1988, la Chine a détruit des navires de transport vietnamiens, tuant plus d’une soixantaine de matelots. Depuis 1991, le Vietnam accuse la Chine de violer sa souveraineté territoriale en exploitant du pétrole sur son territoire... La situation est toujours tendue entre les deux « frères communistes» qui essayent de prouver grâce à d’anciens objets (pièces de monnaies retrouvées, documents traitant d’échanges commerciaux) que c’était eux les premiers possesseurs de ces îles. Quant aux Philippines, elles ne revendiquent pas toutes les îles, mais mettent en avant le fait que l’archipel est plus proche de leur pays que d’aucun autre les revendiquant. De plus, ils veulent rebaptiser la mer de Chine méridionale, et l’appeler mer des Philippines de l’Ouest, ce qui n’a fait qu’envenimer les échanges avec la Chine et le Vietnam… Depuis 1998, cet archipel est en effet considéré comme l’un des huit points les plus «sensibles» dans le monde pouvant être à tout 8 moment à l’origine d’une guerre. Ces îles sont occupées militairement par les pays qui les administrent car à défaut de les avoir toutes, ils défendent au moins celles qu’ils ont déjà; on dénombre aujourd’hui 1500 soldats vietnamiens, 450 soldats chinois ainsi qu’une centaine de philippins et de malaisiens. L’issue de ces conflits est indécise, chaque pays restant fermé à tout accord, ou à un éventuel partage du territoire qui mettrait fin aux tensions… Chaque Etat tient à ses lopins de terre qui tous les ans lui rapportent des millions de dollars en raison du pétrole, du gaz ou de la pêche, et n’acceptera jamais de céder ne seraitce qu’un mètre carré de territoire. Les tensions en ce moment entre tous ces pays atteignent un niveau inégalé, des solutions diplomatiques sont donc très attendues même si elles paraissent difficiles au vu de la situation. Marie Marin © Interfax
Des répercussions jusqu’à Shanghai Le récent conFLit entre La chine et Le JaPon à ProPos des îLes diaoyu a eu des conséQuences JusQue dans notre ViLLe. Manifestation en Chine pour les Îles Senkaku/Diaoyu Le conflit pour la souverenaité des îles Senkaku/ Diaoyu a entraîné de nombreuses manifestations dans plusieurs grandes villes de Chine mi-septembre. A Pékin, des milliers de manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade du Japon sur laquelle ils ont lancé des projectiles tout en criant des slogans antijaponais et en chantant l’hymne national. D’autre part, à Qingdao, plusieurs usines appartenant à des entreprises japonaises ont été incendiées et vandalisées. A Shanghai, les manifestants, pour montrer leur colère, s’en sont notamment pris à des voitures et des restaurants japonais (lire le témoignage ci-dessous). En effet, beaucoup de voitures de marques japonaises (Toyota, Honda, Nissan) ont été vandalisées. Et certains restaurants japonais ont subi le même sort, tables fracassées et murs vandalisés. Certains Japonais ont confié avoir peur de sortir de chez eux et le gouvernement japonais a appelé ses ressortissants à la prudence. Une « blague » circule chez les Shanghaiens à ce propos. Il s’agit d’un Japonais qui, en allant acheter ses légumes, aurait dit : « Les îles Diaoyu appartiennent aux Chinois, puis-je avoir des choux s’il vous plait ? » Cette anecdote symbolise bien l’ampleur de ce conflit. Des conséquences économiques Toutefois, il ne faut pas exagérer cette vague de répression. Si le conflit a atteint un pic vers la mi-septembre, notamment entre le 15 et le 20 septembre où beaucoup de manifestations se sont enchainées, les choses se sont calmées aujourd’hui. Choses vues à Shanghai Après avoir discuté avec plusieurs propriétaires de restaurant japonais, beaucoup confirment qu’il y a eu une période tendue mais que le bilan n’est pas non plus désastreux. Certes, certains restaurants ont subi des attaques mais il ne faut pas non plus généraliser. L’ordre à Shanghai a été rétabli. Au-delà des manifestations, ce conflit a aussi eu des conséquences économiques avec la baisse de la Bourse de Shanghai et la fermeture provisoire de certaines usines japonaises, comme Honda qui a ordonné l’arrêt de ses cinq usines d’assemblages en Chine. Or, il faut garder à l’esprit que le fort partenariat économique entre la Chine et le Japon leur permet d’assurer une certaine stabilité économique et de se hisser au niveau de la concurrence mondiale. N’oublions pas que le Japon est le premier investisseur étranger en Chine et que les tensions entre les deux pays peuvent provoquer une crainte au niveau des emplois. En cas de conflit ouvert, les deux économies risqueraient de s’entrainer toutes deux dans leurs chutes. Un haut fonctionnaire du gouvernement nippon a évoqué une perte de 200 millions d’euros pour les constructeurs automobiles. En Chine, le montant des dégâts se chiffreraient à 100 millions d’euros. D’un point de vue plus anecdotique, on peut noter que lors du récent Shanghai Sevens de rugby, l’équipe japonaise n’était pas présente (lire p. 15). De même, les inscriptions au marathon de Shanghai, sponsorisé par deux marques japonaises (Toray et Mizuno) ont longtemps été retardées à cause de la crise avant de rouvrir début octobre. Signe que les choses rentrent dans l’ordre ? Eran Yu « Dimanche 16 septembre, ma famille et moi mangions dans un restaurant situé sur Gubei Circus lorsque nous fûmes témoins d’un évènement rare à Shanghai. Même si nous savions que la Chine était en conflit avec le Japon à propos de la souveraineté de certaines îles, l’arrivée d’une foule de Chinois brandissant banderoles, affiches et drapeaux rouges, encadrée par la police et scandant des slogans patriotiques nous a surpris au plus haut point. Notre inquiétude augmenta quand nous vîmes les manifestants s’arrêter devant un restaurant japonais, criant et jetant des bouteilles sur la devanture de l’échoppe. Mon père nous rassura : ce genre d’événement s’était déjà produit. Des manifestants chinois avaient déjà violemment protesté de cette manière contre des intérêts étrangers, comme il y a quatre ans lors de la venue du dalaï-lama en France. Heureusement, il s’agit d’épiphénomènes qui ne durent jamais trop longtemps. » Cécile Bedel 9 © AFP D o s s i e r
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