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octobre 2012 - Lycée français de Shanghai

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La page <strong>de</strong>s profs<br />

« Captiver les élèves ? Tout dans le feeling »<br />

<strong>de</strong> Paris à shanghai en Passant Par hong Kong et Moscou, iL est Passé d’éLÈVe<br />

Médiocre à ProF d’histoire charisMatiQue et Passionné. entretien aVec<br />

réMi Mazourine, Le ProF Qui VouLait <strong>de</strong>Venir Prési<strong>de</strong>nt.<br />

Comment avez-vous atterri à <strong>Shanghai</strong>, <strong>de</strong>puis combien <strong>de</strong><br />

temps y êtes-vous et quel a été votre parcours avant <strong>Shanghai</strong>?<br />

J’ai toujours été un élève assez exécrable mais au lycée j’ai fini<br />

par avoir mon bac quand même et je suis <strong>de</strong>venu un bon étudiant.<br />

Fondamentalement, je suis <strong>de</strong>venu prof parce que je n’aimais<br />

pas l’école. Je trouvais qu’on m’avait fait violence en termes <strong>de</strong><br />

scolarité. Comment je suis venu à <strong>Shanghai</strong> ? C’est grâce à ma<br />

femme, qui voulait absolument voyager, et on a atterri à Hong<br />

Kong, où j’ai passé un an. J’ai passé la meilleure année <strong>de</strong> ma vie<br />

parce que je n’ai pas travaillé (rires). En fait au bout <strong>de</strong> six-huit<br />

mois ça <strong>de</strong>vient pesant, mais je vous assure que six-huit mois <strong>de</strong><br />

glandouille c’est très vivable ! Après une expérience en tant que<br />

remplaçant d’instituteur à Hong Kong, j’ai été pris à <strong>Shanghai</strong> il<br />

y a maintenant sept ans. C’est un peu le hasard qui m’a fait venir<br />

ici finalement.<br />

Quelles étu<strong>de</strong>s avez-vous suivi ?<br />

J’ai commencé par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’histoire, à la Sorbonne, qui<br />

m’ont paru relativement, euh,… Disons que j’avais un potentiel <strong>de</strong><br />

liberté assez fort… Tellement fort que je me suis dit que si je ne<br />

voulais pas régresser intellectuellement par rapport à la terminale,<br />

il fallait que je fasse autre chose, donc j’ai appris le russe. Je suis<br />

d’origine russe. Quand j’étais étudiant, j’allais en Russie chaque<br />

année ce qui m’a permis <strong>de</strong> découvrir ce pays. Quand j’imaginais<br />

la Russie, j’imaginais un pays gigantesque, <strong>de</strong>s gens avec <strong>de</strong>s<br />

© Audrey Lejeune<br />

chapkas, <strong>de</strong>s églises avec <strong>de</strong>s dômes, <strong>de</strong>s troïkas avec les petites<br />

cloches, c’était que <strong>de</strong>s clichés ! Bon ce n’est pas du tout comme<br />

ça. Depuis cette époque, il y a eu 70 ans <strong>de</strong> communisme qui ont<br />

« un peu » changé les choses (sourire). Moi, j’étais en Russie<br />

pendant la crise du rouble par exemple, et en l’espace <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxtrois<br />

jours, en 1997, le rouble s’est mis à valoir absolument rien,<br />

ce qui faisait qu’avec mes dollars je pouvais m’acheter la moitié<br />

<strong>de</strong> la Russie (rires) C’était <strong>de</strong>s expériences vraiment fortes, qui<br />

ont construit ma personnalité.<br />

Qu’est-ce qui vous plait dans votre métier ? On sent bien que<br />

Avez-vous donc une « technique » particulière pour captiver<br />

vos élèves ?<br />

Ça va vous surprendre mais je n’ai pas <strong>de</strong> technique, c’est<br />

essentiellement du feeling. C’est l’adaptation au moment. En fait,<br />

je pense qu’il faut aimer ses élèves. Là où je suis peut-être un<br />

peu différent <strong>de</strong>s profs que j’ai eus, c’est que je m’intéresse plus<br />

à mes élèves et à leurs réactions qu’au programme. Ça nécessite<br />

aussi quand même, je vais me jeter quelques fleurs, une maitrise<br />

totale <strong>de</strong>s notions.<br />

vous aimez vos élèves, votre classe. Quels sont vos rapports Que pouvez-vous nous dire concernant, à tout hasard, M.<br />

avec eux ?<br />

Ver<strong>de</strong>il, un prof « un peu comme vous » disent certains.<br />

Ce que je préfère, c’est le contact avec <strong>de</strong>s jeunes sur un sujet J’aime beaucoup M. Ver<strong>de</strong>il. Alors physiquement, on ne se<br />

qui m’intéresse. Dans le métier d’enseignant, il y a aussi un ressemble pas, ça c’est clair. Mais on a une manière d’appréhen<strong>de</strong>r<br />

aspect un peu acteur. Ce côté one-man-show. En plus, c’est la vie qui est sans doute assez commune. C’est-à-dire que… on<br />

drôlement pratique parce qu’on a un public captif. Dans un one- n’est pas sur terre pour s’emmer<strong>de</strong>r. Ouais ! ça veut tout dire !<br />

man-show, les gens ont payé, ils peuvent partir en gueulant (rires) Mais la plupart du temps on n’a pas le même avis sur à peu<br />

s’ils ne sont pas contents, mais les élèves, ils ne peuvent pas !<br />

(rire sadique) Fondamentalement, quand j’avais votre âge, moi<br />

près tous les sujets.<br />

je voulais <strong>de</strong>venir prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République. La manière dont Qu’aimez-vous faire à <strong>Shanghai</strong> ?<br />

le mon<strong>de</strong> fonctionne, les rapports <strong>de</strong> force, c’est quelque chose <strong>Shanghai</strong>, c’est la ville où je suis <strong>de</strong>venu papa et, du coup,<br />

qui m’a toujours extrêmement intéressé. Le fait d’associer ça j’associe <strong>Shanghai</strong> à la découverte <strong>de</strong> choses nouvelles et<br />

avec le contact <strong>de</strong>s jeunes, qui sont en général beaucoup plus d’émotions fortes. On est super content d’amener son gamin à la<br />

drôles que les vieux… Faut quand même que vous réalisiez, les piscine, on est super fier quand il gagne un match <strong>de</strong> foot. Ça fait<br />

gens <strong>de</strong> votre âge sont beaucoup plus sympas que les gens du partie <strong>de</strong> la vie. Sinon, ce que je vous conseille à <strong>Shanghai</strong>, c’est<br />

miens, les plus vieux (grand rire). En fait j’essaye en général <strong>de</strong> la scène musicale. <strong>Shanghai</strong> c’est peut-être un <strong>de</strong>s endroits les<br />

les provoquer, <strong>de</strong> les faire réagir. J’aime bien.<br />

plus chouettes pour écouter <strong>de</strong>s concerts en live en Asie.<br />

Propos recueillis par Hadrien Trouilleux et Clémentine Van Der Elst<br />

Les perles <strong>de</strong> profs:<br />

« When you come in my class, drink coffee »<br />

« Et oui, 1995, l’année <strong>de</strong> votre naissance….Qu’est ce que vous êtes jeunes…»<br />

« Next week i’m going to a place where savages live... I’m going to Paris.»<br />

« Bon maintenant vous sortez car j’ai une envie pressante ! Pulito, vous ne me suivez pas hein !»<br />

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