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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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nullement qu’il y était allé vraiment les mains vides, mais il soulignait juste la dimension<br />

émotionnelle de son voyage.<br />

Chapitre V. <strong>La</strong> reprise de conscience de la judéité<br />

<strong>Chagall</strong> vérifie son origine et son identité en Terre Sainte. Le contact avec le sol de<br />

son peuple motive l’artiste pour ses créations, <strong>par</strong>ticulièrement pour ses illustrations de la<br />

<strong>Bible</strong>. Dans ce chapitre nous allons étudier les œuvres que <strong>Chagall</strong> réalise, en Palestine<br />

puis à son retour en France, relatives au monde d’Israël – du passé au présent, et de<br />

l’imaginaire au réel. Celui-ci devient la vraie préoccupation de <strong>Chagall</strong> avec l’arrivée de la<br />

persécution des Juifs en Europe.<br />

1. Un Juif à la recherche de la Terre Sainte : un pèlerinage ou un<br />

voyage d’artiste ?<br />

En mars 1931, <strong>Chagall</strong> s’embarqua sur le Champollion pour le Proche-Orient avec<br />

sa famille et les poètes juifs Edmond Fleg (1874-1963) et Chaim-Nachman Bialik (1873-<br />

1934). <strong>La</strong> présence de ces personnes sur le bateau dut être à la fois agréable et constructive<br />

pour l’artiste. Fleg était membre du comité artistique à <strong>Paris</strong>, présidé <strong>par</strong> <strong>Chagall</strong> luimême.<br />

Étant juif français, Fleg exprima sa judéité et ses espoirs messianiques à travers des<br />

pièces de théâtre et des vers. Il étudia aussi de grandes figures de l’Ancien Testament, tels<br />

que Salomon et Moïse 258 . Quant à Bialik, le « poète national » hébreu qui écrivit des<br />

poèmes à <strong>par</strong>tir du Livre Saint, <strong>Chagall</strong> l’avait rencontré à Berlin en 1922. Avec ce poète,<br />

qui avait aussi écrit des poèmes en yiddish et qui aimait <strong>par</strong>ler cette langue, l’artiste put<br />

avoir des conversations dans sa langue maternelle durant le voyage. Après avoir visité le<br />

Caire et Alexandrie, ils arrivèrent à Beyrouth. De là, les <strong>Chagall</strong> voyagèrent en train<br />

jusqu’à Haïfa pour voir Hermann Struck, l’artiste berlinois qui avait appris à <strong>Chagall</strong> les<br />

techniques de gravure à Berlin en 1922 et qui avait émigré en Palestine en 1923. À la gare<br />

de Tel Aviv, les <strong>Chagall</strong> furent chaleureusement accueillis <strong>par</strong> le maire Dizengoff. En<br />

l’honneur de <strong>Chagall</strong>, furent organisés de nombreux évènements comme une exposition<br />

258 Françoise Rossini-Paquet, « Vers l’exil... », art. cit., p. 58<br />

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