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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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décida du sujet. Werner Haftmann dit que Vollard, « ressentant très subtilement les<br />

réactions intimes de son ami artiste » 236 , lui avait proposé ce thème. Monica Bohm-<br />

Duchen 237 écrivit même que Vollard avait officiellement (« formally ») commandé à<br />

<strong>Chagall</strong> des illustrations de l’Ancien Testament. Or, beaucoup d’autres avancèrent que<br />

c’était <strong>Chagall</strong> lui-même qui avait choisi le thème. Par exemple, selon Franz Meyer,<br />

Vollard soumit à l’artiste diverses propositions, mais celui-ci avait déjà fait son choix,<br />

étant familier avec la <strong>Bible</strong> depuis l’enfance 238 . Cette idée est généralement la plus<br />

répandue, ainsi on affirme souvent aujourd’hui que ce fut <strong>Chagall</strong> qui proposa ce projet à<br />

Vollard 239 . Puisque ce dernier avait laissé l’artiste libre de choisir les ouvrages précédents,<br />

il est très probable que cela en fut encore ainsi pour le troisième. Alors qu’aucun document<br />

ne confirme que <strong>Chagall</strong> lui-même imposa son choix, il est tout de même certain que les<br />

sujets sélectionnés étaient toujours en accord avec sa personnalité et son univers : Les<br />

Âmes mortes sont un reflet de l’esprit russe dans lequel l’artiste baignait, et les Fables<br />

témoignent de son affection pour les animaux. De même, le Cirque Vollard met en scène<br />

un des divertissements favoris de <strong>Chagall</strong>. Quant à la <strong>Bible</strong>, <strong>Chagall</strong> devait sans doute être<br />

l’artiste le mieux choisi pour l’illustrer, étant donné ses origines juives. Un jour, il exprima<br />

ses sentiments<br />

sur la <strong>Bible</strong> en ces termes :<br />

« Depuis ma première jeunesse, j’ai été captivé <strong>par</strong> la <strong>Bible</strong>. Il m’a toujours semblé et il<br />

me semble encore que c’est la plus grande poésie de<br />

tous les temps. Depuis lors, j’ai<br />

cherché<br />

ce reflet dans la vie et dans l’art. <strong>La</strong> <strong>Bible</strong> est comme une résonance de la<br />

nature et ce secret j’ai essayé de le transmettre » 240 .<br />

Or, quelle que soit la personne qui fut à l’initiative de ce choix, il faut néanmoins<br />

noter que <strong>Chagall</strong> commença le travail sur la <strong>Bible</strong> bien plus tôt qu’on ne le pense. Alors<br />

que beaucoup d’auteurs comme Meyer<br />

livre en 1931 lorsqu’il finit ses Fables, en réalité, <strong>Chagall</strong> commença ses recherches sur la<br />

<strong>Bible</strong> dès 1925 quand il termina les Âmes mortes. Dans une lettre adressée à son ami Leo<br />

241 écrivirent que l’artiste se lança dans le nouveau<br />

236 Werner Haftmann, <strong>Chagall</strong>, op. cit., p. 26.<br />

237 Monica Bohm-Duchen, <strong>Chagall</strong>, Londres, Phaidon Press Limited, 1998, p. 209.<br />

238 Franz Meyer, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong>, op. cit., p. 179.<br />

239 Par exemple, Jean-Michel Foray écrivit : « after all it was he who had proposed the project to Vollard »<br />

dans « The <strong>Bible</strong> according to <strong>Chagall</strong> », dans <strong>Chagall</strong> e la Bibbia, catalogue d’exposition, Milan,<br />

Mondadori Electa S. p. A., 2004, p. 26.<br />

240 Werner Schmalenbach et Charles Sorlier, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong> de Draeger, op. cit., p. 187.<br />

241 Meyer écrivit : « L’événement capital de 1930 fut, à la suite de la commande d’une <strong>Bible</strong> <strong>par</strong> Vollard, la<br />

première confrontation de <strong>Chagall</strong> peintre avec les Écritures. <strong>Chagall</strong> travaillait aux dernières gravures des<br />

Fables – la toute dernière date du début de 1931 –, et Vollard désirait commencer aussitôt un nouveau<br />

livre. » ; Franz Meyer, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong>, op. cit., p. 179.<br />

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