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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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l’artiste de s’approprier le pays dans lequel il vivait désormais. Les paysages de France lui<br />

devinrent petit à petit familiers, et l’artiste mit ses découvertes à contribution dans son<br />

travail. Ainsi, ce fut à Limoux qu’il trouva l’inspiration pour ses dernières gouaches des<br />

Fables. <strong>La</strong> vie de <strong>Chagall</strong> fut renouvelée <strong>par</strong> la découverte du paysage français et du<br />

travail<br />

d’illustration<br />

:<br />

« Je me jetais sur des thèmes nouveaux comme je n’en avais jamais vu à Vitebsk, les<br />

fleurs du Midi, les paysans<br />

de Savoie, les bêtes bien nourries. Après la Révolution, la<br />

misère<br />

et la faim, je donnais libre cours à mon appétit. Dans le fantastique que je<br />

voyais,<br />

je ne pouvais oublier la terre d’où nous sortons. <strong>La</strong> rencontre avec Vollard qui<br />

me commandait alors de grands livres illustrés devait aussi contribuer à m’orienter dans<br />

une autre voie » 233 .<br />

Outre le lien étroit avec Vollard, les rencontres de <strong>Chagall</strong> avec des écrivains et les<br />

liens amicaux noués avec eux menèrent l’artiste à illustrer de nombreux ouvrages<br />

contemporains. Les Feuilles libres (1924) de Philippe Soupault, Darius Milhaud, <strong>Marc</strong>el<br />

Arland ; Poèmes d’amour (1925) de Yvan et Claire Goll ; Journal d’un cheval (1926)<br />

également de Claire Goll ; les Sept péchés capitaux (1926) de Jean Giraudoux et<br />

divers auteurs ; En suivant la Seine (1926) et Suite provinciale (1927) de Gustave<br />

Coquiot ; Maternité (1926) et Étapes (1927) de <strong>Marc</strong>el Arland ; Ouvert la nuit (1927) de<br />

Paul Morand ; Une Mélodie silencieuse (1929) de René Schwob etc. furent ainsi<br />

illustrés <strong>par</strong> des dessins et des eaux-fortes de <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong>. Celui-ci garda également<br />

contact avec des écrivains de la littérature yiddish. En 1924, <strong>Chagall</strong><br />

rencontra le poète<br />

Perets<br />

Markish et le romancier Oyzer Varshavsky. Ils traduisirent Ma vie de <strong>Chagall</strong>, du<br />

russe au yiddish, et <strong>Chagall</strong> illustra leurs<br />

journaux d’avant-garde : Khalyastre, No. 2<br />

(1924) édité <strong>par</strong> Markish et Pariz revi (1926) de Varshavsky 234 .<br />

2. Le début du travail sur la <strong>Bible</strong><br />

À la suite de ses illustrations des deux livres majeurs que sont les Âmes mortes et<br />

les Fables 235 , <strong>Chagall</strong> entama le travail sur son troisième livre également commandé <strong>par</strong><br />

Vollard, la <strong>Bible</strong>. Les opinions des biographes sont divisées quant à savoir qui des deux<br />

233<br />

Charles Sorlier, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong> et Ambroise Vollard, <strong>Paris</strong>, Éditions Galerie Matignon, 1981, p. 17.<br />

234<br />

Benjamin Harshav, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong> and His Times – A Documentary Narrative, op. cit., p. 319.<br />

235<br />

Par rapport aux illustrations des Âmes mortes et des Fables,<br />

les contributions de <strong>Chagall</strong> à des textes<br />

contemporains cités précédemment sont moins conséquentes.<br />

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