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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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déclaration de Balfour, il serait vraisemblable que <strong>Chagall</strong> y fit référence. Mais, au-delà du<br />

contenu des inscriptions et de l’actualité de l’époque, cette œuvre interpelle de toute<br />

manière <strong>par</strong> sa symbolique juive. Parce que, sans connaissance de la langue, ces<br />

inscriptions sont incompréhensibles, les lettres deviennent des signes purement<br />

symboliques qui ne sont principalement accessibles qu’aux Juifs. Ainsi, que cela soit<br />

volontaire ou non de la <strong>par</strong>t de <strong>Chagall</strong>, ce tableau Les portes du cimetière reste comme<br />

une<br />

de ses œuvres les plus judaïques.<br />

Chapitre IV. Le dé<strong>par</strong>t volontaire au pays des autres<br />

Après avoir définitivement quitté son pays natal, <strong>Chagall</strong> gagne Berlin en 1922,<br />

puis <strong>Paris</strong> en automne 1923. Cette démarche s’avère décisive pour son avenir, car l’artiste<br />

se fait vite reconnaître dans le milieu artistique occidental, qui l’amène d’ailleurs vers la<br />

gravure et l’illustration des livres. Durant cette période, avec<br />

le travail sur la <strong>Bible</strong> il<br />

entame<br />

sa longue carrière d’artiste illustrateur de cet ouvrage.<br />

1.<br />

Le premier pas vers la gravure et les livres illustrés<br />

Après son dé<strong>par</strong>t de Russie en mai 1922, en passant <strong>par</strong> la Lituanie, <strong>Chagall</strong> arriva<br />

à Berlin, où sa famille le rejoignit quelques mois plus tard et ils y restèrent jusqu’en août<br />

de l’année suivante. <strong>Chagall</strong> voulut retrouver Herwarth Walden, qui avait organisé en 1914<br />

dans sa galerie « Der Sturm » sa première exposition personnelle, afin de récupérer ses<br />

« deux cents peintures » 214 et de toucher de l’argent que Walden lui devait depuis<br />

l’exposition. Effectivement, Walden continua à utiliser les œuvres de <strong>Chagall</strong> pendant son<br />

absence, en organisant une autre exposition en 1917, et en en vendant même à sa femme et<br />

à d’autres collectionneurs. En réalité, <strong>Chagall</strong> passait pour mort dans le monde artistique à<br />

cause de l’absence de correspondance entre la Russie et l’Europe occidentale, conséquence<br />

de la guerre et de la Révolution soviétique. Ainsi à <strong>Paris</strong> et à Berlin, les gens vendirent les<br />

œuvres qu’ils avaient gardées. Or, le montant de la vente chez Walden, déposé chez un<br />

avoué depuis huit ans, n’avait plus aucune valeur à cause de l’inflation. De plus, les œuvres<br />

214 Remarque de <strong>Chagall</strong> dans l’entretien avec Jacques Guenne pour L’Art vivant, 15 décembre 1927, 3, No.<br />

72, pp. 999-1011. Cf. Benjamin Harshav, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong> and His Times – A Documentary Narrative, op. cit.,<br />

pp. 322-323.<br />

73

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