26.06.2013 Views

La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

et le lendemain, on lit des passages du Livre d’Esther (la Meguilah). Chaque fois que le<br />

nom de Haman est prononcé, les enfants font du bruit en tapant des pieds ou en agitant des<br />

crécelles pour effacer son nom. On donne de l’argent aux pauvres et on échange des<br />

cadeaux, qui sont essentiellement de la nourriture prête à être consommée. Les enfants se<br />

déguisent et <strong>par</strong>ticipent à la distribution de ces cadeaux. Son ambiance proche de celle du<br />

Carnaval fait de Pourim une fête très appréciée des enfants 200 .<br />

Le dessin (ill. 23) de <strong>Chagall</strong> représente justement des petits enfants en train de<br />

porter de la nourriture, cadeau échangé pendant la fête. Le garçon du premier plan est<br />

étrangement gigantesque. Il se dirige vers une maison, de la nourriture à la main, et un<br />

autre garçon fait de même. À droite, nous voyons une table autour de laquelle une dame et<br />

deux enfants s’agitent : ils semblent <strong>par</strong>tager des friandises se trouvant sur la table. Alors<br />

qu’un autre tableau également intitulé Pourim 201 , daté de 1916-1918, représente des<br />

adultes échangeant de la nourriture, les acteurs principaux de ce dessin sont des enfants. Ils<br />

sont peints de façon naïve, comme dans <strong>La</strong> fête des Tabernacles. Cependant, cette œuvre<br />

est surtout intéressante <strong>par</strong> son jeu d’échelles, qui annonce les futures réalisations murales<br />

de l’artiste, notamment celles de Moscou. Le personnage central est peint démesurément<br />

grand, à l’échelle monumentale, occupant ainsi tout le premier plan. En revanche, le<br />

garçon à gauche est minuscule à peine visible, et les autres personnages sont un peu plus<br />

grands que lui. Ces figures de tailles diverses sont dispersées dans l’espace, construisant<br />

alors des perspectives multiples. Cette composition libre dut être conçue pour correspondre<br />

à celle d’une peinture murale. En outre, il est <strong>par</strong>ticulièrement intéressant de remarquer que<br />

l’artiste signa deux fois en bas, à droite en russe et à gauche en hébreu (ל א נ א ש<br />

.מ signifiant « M. ShAGAL »), insistant ainsi sur sa double culture.<br />

Hanoucca : mémoire de la lumière dans le Temple<br />

<strong>La</strong> fête des lumières, Hanoucca, est la seule fête d’origine non-biblique car elle<br />

commémore la victoire des Maccabées sur les Syriens et la reconquête de Jérusalem après<br />

trois ans de combat. Ils démolirent l’autel profané pour en élever un nouveau et<br />

fabriquèrent des objets rituels, entre autres un chandelier à huit branches. Celui-ci devait<br />

commémorer le miracle de la lampe à huile, qui resta allumée huit jours durant et qui<br />

purifia le temple de Jérusalem. Cette reconsécration du Temple est fêtée en hiver <strong>par</strong> « huit<br />

200<br />

Encyclopaedia Judaica (seconde édition), éd. <strong>par</strong> Fred Skolnik et Michael Berenbaum, op. cit., vol. 16, pp.<br />

740-741.<br />

201<br />

Pourim, 1916-18, Huile sur toile, 48 x 69, 5 cm, Brooklyn Museum of Art, legs Louis E. Stern ; cf. Franz<br />

Meyer, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong>, op. cit., cat. ill. 260.<br />

69

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!