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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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2. 2. Des fêtes religieuses rappelant la mémoire collective<br />

Dans un deuxième temps, nous abordons les fêtes religieuses « dé-peintes » <strong>par</strong><br />

<strong>Chagall</strong> pendant cette période : Sukkot, Pourim et Hanoucca.<br />

Sukkot, souvenir de la garde divine dans le désert<br />

<strong>La</strong> fête des Tabernacles – appelée également fête des Cabanes ou des Tentes –,<br />

Sukkot, est la fête de la moisson. On remercie Dieu pour la bonté envers le peuple hébreu<br />

manifestée pendant leurs quarante ans d’errance dans le désert, de leur sortie de l’Égypte<br />

jusqu’à leur arrivée en Terre Promise. On construit une cabane en plein air en<br />

commémorant le séjour des Hébreux dans le désert du Sinaï, où ils vécurent dans des<br />

cabanes. Pendant sept jours, on y prend les repas, et on termine la semaine <strong>par</strong> la fête de la<br />

clôture et de la réjouissance de la Loi, durant laquelle on promène les rouleaux de la Torah<br />

dans la synagogue 193 .<br />

Le tableau Le rabbin au citron (appelé aussi Jour de fête) 194 fait référence à cette<br />

fête. Mais son style nous rappelle plutôt un des portraits de Juifs religieux que nous avons<br />

précédemment étudiés. Le Juif de ce tableau est soigneusement représenté, d’une manière<br />

très réaliste (ill. 20), contrairement au personnage schématisé de <strong>La</strong> fête de Hanoucca (ill.<br />

21) 195 que nous verrons plus loin. Il est entièrement vêtu de noir, mais couvert de son châle<br />

de prière blanc, et se trouve debout devant une entrée. Il tient un citron et une branche de<br />

palmier dans ses mains. Alexandre Kamenski 196 expliqua que l’on devait tenir des plantes<br />

dans les mains pendant la prière, et que le citron symbolisait la sagesse, et le palmier la<br />

richesse et la force. Même si le sens religieux s’avère évident, ce tableau garde tout de<br />

même une <strong>par</strong>t de son mystère : le personnage est double, il porte sur la tête un autre<br />

rabbin minuscule. Celui-ci est aussi enveloppé dans son châle, mais il est tourné dans la<br />

direction opposée. Est-il l’incarnation d’un autre soi-même de ce rabbin ? Devant<br />

l’impossibilité de trouver une réponse, nous nous contentons de reconnaître que ce détail<br />

rend le tableau Le rabbin au citron énigmatique.<br />

193<br />

Encyclopaedia Judaica (seconde édition), éd. <strong>par</strong> Fred Skolnik et Michael Berenbaum, op. cit., vol. 19, pp.<br />

299-302.<br />

194<br />

Le rabbin au citron, 1914, Huile sur carton, 100 x 80,5 cm, Düsseldorf, Kunstsammlung Nordrhein-<br />

Westfalen.<br />

195<br />

<strong>La</strong> fête de Hanoucca, 1914, Huile sur carton, 43,5 x 35 cm, Collection <strong>par</strong>ticulière.<br />

196<br />

Alexandre Kamenski, <strong>Chagall</strong> période russe et soviétique 1907-1922, op. cit., pp. 211-217.<br />

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