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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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lequel l’artiste s’identifiait au Christ sur la croix. Cette idée, peut-être renforcée <strong>par</strong> la<br />

lecture des poèmes de Blok, s’infiltra dans cette iconographie singulière pour attribuer un<br />

caractère complètement personnel à ce sujet « classique ». Aucun des éléments du tableau<br />

n’est tiré directement de l’iconographie classique de la Crucifixion, mais tout est<br />

reconstitué de manière chagallienne. Cependant, cette touche personnelle, due au<br />

renversement de l’ordre habituel, n’efface pas le sens originel du sujet mais elle y ajoute<br />

une originalité inattendue et mystérieuse.<br />

3. À <strong>Paris</strong>, recherche d’une peinture nouvelle<br />

<strong>Chagall</strong>, sûr de lui, prit la décision d’abandonner les cours qu’il jugeait<br />

insatisfaisants à Saint-Pétersbourg. Ayant obtenu de Vinaver, son mécène de l’époque, la<br />

promesse d’une subvention mensuelle qui lui permettrait d’habiter <strong>Paris</strong>, il <strong>par</strong>tit vers un<br />

nouveau monde. Il arriva, ainsi, à <strong>Paris</strong> en août 1910 « comme poussé <strong>par</strong> le destin » 115 . À<br />

<strong>Paris</strong>, la capitale des arts à l’époque, le jeune artiste désirait voir de ses propres yeux tout<br />

ce dont il avait entendu <strong>par</strong>ler. Les couleurs de cette ville le fascinaient complètement : « Il<br />

me semblait et il me semble jusqu’à présent qu’il n’y a pas de plus grande révolution de<br />

l’œil que celle que j’ai rencontrée en 1910, à mon arrivée à <strong>Paris</strong> » 116 . Sous le soleil de<br />

cette ville, tout rayonnait :<br />

« Choses, nature, gens éclairés de cette “lumière-liberté” baignaient, aurait-on dit, dans<br />

un bain coloré. Jamais je n’avais vu au<strong>par</strong>avant de tels tableaux. Et c’était le<br />

couronnement d’une période unique dans l’Art de ce temps-là en cet unique pays du<br />

monde » 117 .<br />

Quand sa ville natale qu’il venait de quitter lui manquait, <strong>Chagall</strong> se consolait au<br />

Louvre en regardant des tableaux :<br />

« Seule la grande distance qui sé<strong>par</strong>e <strong>Paris</strong> de ma ville natale m’a retenu d’y revenir<br />

immédiatement [...]. Je voulais même inventer des vacances quelconques, rien que pour<br />

pouvoir revenir. C’est le Louvre qui mit fin à toutes ces hésitations. [...] Faisant le tour<br />

115<br />

<strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong>, « Quelques impressions sur la peinture française », art. cit., p. 46.<br />

116<br />

Ibid.<br />

117<br />

Ibid., p. 47.<br />

45

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