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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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techniques, que <strong>Chagall</strong> a apprises après son retour définitif en France, comme la<br />

lithographie en couleurs et la céramique, puisent elles aussi leurs sujets et leurs formes<br />

dans la source de cette première <strong>Bible</strong>. Nous pouvons faire le même constat pour les<br />

vitraux. En revanche, les autres illustrations de la <strong>Bible</strong> réalisées après les 105 eaux-fortes<br />

ne <strong>par</strong>tagent guère cette caractéristique : excepté The Story of the Exodus dont la plu<strong>par</strong>t<br />

des compositions sont identiques à celles de la <strong>Bible</strong>, les autres livres sont illustrés à <strong>par</strong>tir<br />

d’un style et d’une problématique très différents de ceux de la première <strong>Bible</strong>. D’abord, si<br />

celle-ci était un excellent exemple de l’existence de la dualité des deux mondes chez<br />

l’artiste, les livres bibliques postérieurs témoignent du changement. Les Dessins pour la<br />

<strong>Bible</strong> ne se soucient plus de cette dualité : la tradition judaïque et les références aux<br />

diverses sources iconographiques sont quasiment absentes. Par contre, l’attention de<br />

l’artiste se porte en priorité sur les épisodes et les personnages qui ne sont pas traités dans<br />

son premier ouvrage et qui concernent essentiellement les femmes. L’artiste réalise<br />

d’ailleurs ces Dessins pour la <strong>Bible</strong> dans un style très libre et fluide, contrairement à la<br />

rigidité de ses eaux-fortes, en profitant de la technique de la lithographie. Il semble que<br />

<strong>Chagall</strong> ait voulu ainsi faire une <strong>Bible</strong> tout à fait différente de la première, ou une <strong>Bible</strong> qui<br />

complèterait les lacunes de la première. En quelque sorte, The Story of the Exodus <strong>par</strong>fait<br />

aussi la première <strong>Bible</strong> en traduisant plusieurs compositions identiques sous la forme des<br />

lithographies en couleurs. Cependant, ces illustrations sur le livre d’Exode sont moins<br />

narratives et plutôt symboliques <strong>par</strong> rapport à la <strong>Bible</strong>. Elles rappellent la signification de<br />

l’Exode aux Juifs comme la Haggadah, et ainsi évoquent la place fondamentale du<br />

judaïsme chez l’artiste. Quant aux Psaumes de David, l’ouvrage peut être considéré<br />

comme une synthèse des illustrations bibliques chagalliennes. Il est construit en lien avec<br />

la tradition du psautier, notamment dans la représentation de David, mais en libre<br />

interprétation du texte en image et avec un message personnel sur l’amour et la paix, cher à<br />

<strong>Chagall</strong> pendant la dernière <strong>par</strong>tie de sa vie. L’artiste représente les psaumes de David<br />

avant tout comme des chants de joie, et en glissant son autoportrait dans ces illustrations, il<br />

se fond dans son propre ouvrage.<br />

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