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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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eprésente successivement de bas en haut : Noé et la colombe, Abraham et les trois anges,<br />

Abraham et Melchisédech, et le Christ sur la croix. <strong>La</strong> <strong>par</strong>tie gauche commence <strong>par</strong> le<br />

songe de Jacob, Isaac bénissant Jacob et le sacrifice d’Abraham. Elle représente également<br />

la Descente de croix du Christ et finit <strong>par</strong> le Christ ressuscité. Plusieurs symboliques<br />

chrétiennes présentées révèlent que ce programme iconographique est conçu d’un point de<br />

vue complètement chrétien : <strong>La</strong> figure de Melchisédech, roi mystérieux considéré comme<br />

une préfiguration du Christ, la mise en <strong>par</strong>allèle du sacrifice d’Abraham et de la<br />

Crucifixion, la représentation double de l’échelle de Jacob et de celle du Christ, ainsi que<br />

la mort et la résurrection du Christ au sommet de l’alliance entre Dieu et Israël sont des<br />

exemples indéniables qui soulignent ce fait, tout comme les quatre Évangélistes dans la<br />

rosace au sommet de la fenêtre latérale droite.<br />

Si <strong>Chagall</strong> fit des vitraux de Reims les plus chrétiens <strong>par</strong>mi tous ses vitraux en<br />

allant jusqu’à représenter pour la première fois chez lui le Christ ressuscité sous forme<br />

d’une figure sortant du tombeau, il n’omit pas d’y laisser quelques traces personnelles.<br />

Dans la rosace au sommet de la fenêtre latérale de gauche, l’artiste représenta des<br />

prophètes de l’Ancien Testament en les couronnant <strong>par</strong> une menorah, le chandelier à sept<br />

branches. Pour la fenêtre centrale, il remplit la rosace <strong>par</strong> des motifs astraux, végétaux et<br />

animaliers sur le thème de la Création, et laissa ap<strong>par</strong>aître au sommet une main de Dieu.<br />

Les prophètes et les motifs de la Création faisant <strong>par</strong>tie des éléments fondamentaux chez<br />

l’artiste, ils marquent ainsi d’une couleur chagallienne ces vitraux. <strong>La</strong> menorah et la main<br />

de Dieu sont, quant à elles, des expressions chagalliennes tirées du judaïsme. <strong>La</strong> main de<br />

Dieu est aussi très représentée dans l’art chrétien, mais elle ap<strong>par</strong>aît dès le III e siècle dans<br />

la peinture murale de la synagogue de Doura Europos. <strong>Chagall</strong> l’employait fréquemment<br />

depuis ses eaux-fortes de la <strong>Bible</strong> pour la substituer à la figure de Dieu. Quant au<br />

chandelier à sept branches, l’un des symboles les plus importants dans le judaïsme, il<br />

signifie la lumière et la présence divine. Tous ces exemples concourent à montrer que<br />

l’ensemble de ces vitraux est une grande synthèse dans laquelle il y a une dynamique et<br />

une continuité de l’Ancien au Nouveau Testament et du judaïsme au christianisme.<br />

2. 2. 3. Les vitraux dédiés au thème de la paix<br />

Nous avons observé jusqu’ici comment <strong>Chagall</strong> avait traité le thème biblique sur<br />

de grands supports tels que des tableaux monumentaux et des vitraux à <strong>par</strong>tir de la même<br />

iconographie basée sur les eaux-fortes de la <strong>Bible</strong>. Ses peintures de grand format, le<br />

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