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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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Pétersbourg) sur l’invitation du ministre de la Culture de l’Union soviétique, Ekaterina<br />

Alexejevna Furtseva. C’était la première visite de l’artiste dans son pays natal depuis qu’il<br />

l’avait quitté en 1922. À Moscou, la galerie Trétiakov organisa en son honneur une<br />

exposition de ses gouaches, de ses huiles et de ses gravures. À cette occasion, on lui<br />

demanda de signer les peintures murales du théâtre juif Kamerny, et à la vue de ses<br />

anciennes œuvres l’artiste ne put retenir ses larmes. Il retrouva également à Léningrad<br />

deux de ses sœurs après cinquante ans d’absence, mais quant à Vitebsk, sa ville natale, il<br />

refusa d’y aller. Autre évènement important, <strong>Chagall</strong> assista le 7 juillet, le jour de son<br />

anniversaire, à l’ouverture officielle du Musée National Message Biblique <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong> en<br />

présence d’André Malraux, ministre de la Culture. Le musée abrite des peintures<br />

monumentales sur le cycle biblique, trois vitraux, des tapisseries, une grande mosaïque et<br />

de nombreuses gouaches. Or, le don <strong>par</strong> <strong>Chagall</strong> de ses œuvres à l’État français semble<br />

avoir causé une certaine tension entre l’artiste et Israël. En réalité, après la donation de<br />

quelques tableaux au musée de Tel Aviv, plus trois tapisseries et treize mosaïques à la<br />

Knesset, les Israéliens voulurent construire un musée à Jérusalem pour accueillir ses<br />

tableaux bibliques. En 1964, l’architecte suisse <strong>Marc</strong>us Diener réalisa même un projet de<br />

bâtiment, mais celui-ci n’aboutit jamais. <strong>Chagall</strong> préféra élever son musée dans son pays<br />

d’adoption, et il s’en expliqua à un ami :<br />

« Ils m’en veulent toujours en Israël d’avoir donné les tableaux du Message Biblique à<br />

la France ? [...] Tu sais, les Juifs ont donné la <strong>Bible</strong> au monde et ils la connaissent sur le<br />

bout des doigts. Ce sont les goys qui devraient s’y intéresser davantage » 918 .<br />

Le 1 er janvier 1977, <strong>Chagall</strong> fut nommé grand-croix de la Légion d’honneur <strong>par</strong> le<br />

président de la République française. <strong>La</strong> même année, il voyagea de nouveau en Israël où il<br />

fut nommé membre d’honneur de la ville de Jérusalem 919 .<br />

Aussi importante que fût la gloire de ses œuvres monumentales, l’artiste ne délaissa<br />

pas les œuvres de taille modeste, notamment ses livres illustrés. En 1966, The Story of the<br />

Exodus fut publié <strong>par</strong> Léon Amiel à New York et à <strong>Paris</strong> avec ses 24 lithographies en<br />

couleurs. En 1967, Le Cirque <strong>par</strong>ut chez Tériade avec un texte et 38 lithographies de<br />

l’artiste. <strong>Chagall</strong> illustra également l’Odyssée d’Homère, avec 82 lithographies en couleur<br />

et en noir et blanc, qui fut édité en 1975. <strong>La</strong> même année, Gérald Cramer publia à Genève<br />

918<br />

<strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong> à Jacob Baal-Teshuva ; Cf. Ibid., p. 266.<br />

919<br />

Ibid., p. 278.<br />

262

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