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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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travaillant pour le théâtre yiddish à Moscou, il cherchait à déployer son talent artistique<br />

dans un format architectural. Ses travaux pour les ballets Aleko et Oiseau du feu<br />

s’inséreraient dans le même esprit. Parallèlement à ses projets des vitraux, <strong>Chagall</strong> reçut<br />

sans cesse d’autres commandes pour des œuvres d’échelle monumentale comme des<br />

décors pour ballets, la peinture sur le plafond du Palais Garnier, des mosaïques<br />

monumentales, de grandes tapisseries etc. En 1958, <strong>Chagall</strong> créa les décors et les costumes<br />

du ballet « Daphnis et Chloé » de Maurice Ravel, dont le spectacle eut lieu à l’Opéra de<br />

<strong>Paris</strong>. En 1963, André Malraux, alors ministre de la Culture, lui proposa de peindre un<br />

nouveau plafond pour ce prestigieux opéra <strong>par</strong>isien, le Palais Garnier. Cette demande<br />

toucha profondément l’artiste, qui accepta et réalisa pour cet espace une scène<br />

monumentale à l’ambiance romantique et chaleureuse sur le thème de la musique et la<br />

danse. Lors de l’inauguration en 1964, <strong>Chagall</strong> exprima son émotion et sa reconnaissance<br />

pour cette commande qui l’avait placé <strong>par</strong>mi les plus grands artistes français :<br />

« Il y a deux ans, M. André Malraux me proposait de peindre un nouveau plafond de<br />

l’Opéra à <strong>Paris</strong>. J’ai été troublé, touché, ému. J’ai douté de moi ; jour et nuit, je pensais<br />

à l’ensemble de l’Opéra. [...] Je voulais, en haut, tel dans un miroir, refléter en un<br />

bouquet de rêves, les créations des acteurs, des musiciens [...]. Chanter comme un<br />

oiseau, sans théorie ni méthode. [...] J’ai travaillé de tout mon cœur et je vous offre ce<br />

travail en don, en reconnaissance à la France, à son École de <strong>Paris</strong>, sans laquelle il n’y<br />

aurait ni couleur ni liberté » 912 .<br />

C’est surtout après cette réalisation que les commandes monumentales affluèrent<br />

du monde entier : l’ambassade de Russie en France lui proposa de décorer une salle de<br />

concert, le Pape commanda un grand vitrail destiné au Vatican, le <strong>par</strong>lement de Jérusalem<br />

proposa de grands panneaux pour la Knesseth. Par ailleurs, en 1964 <strong>Chagall</strong> se rendit à<br />

New York, à l’occasion de l’inauguration de son vitrail <strong>La</strong> Paix au siège des Nations<br />

Unies. Au cours de ce voyage, il rencontra Rudolf Bing, directeur du nouvel Opéra, qui lui<br />

commanda deux immenses peintures murales destinées au hall du bâtiment, ainsi que les<br />

décors et les costumes de <strong>La</strong> flûte enchantée de Mozart. Par amour pour l’art du spectacle<br />

et aussi en raison de sa grande admiration pour Mozart 913 , son compositeur préféré,<br />

<strong>Chagall</strong> se mit passionnément au travail dès son retour à <strong>Paris</strong>. Il composa immédiatement<br />

912 <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong>, allocution en 1964 lors de l’inauguration de la peinture du plafond de l’Opéra.<br />

913 <strong>Chagall</strong> appréciait la musique de Mozart au point de dire que selon lui « Deux des merveilles du monde<br />

sont la <strong>Bible</strong> et la musique de Mozart, et une troisième naturellement, c’est l’amour ».<br />

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