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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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Chapitre III. L’adaptation ou la conversion ? – les œuvres religieuses<br />

après la <strong>Bible</strong><br />

<strong>La</strong> représentation de Dieu en figure humaine dans les Dessins pour la <strong>Bible</strong> prouve<br />

un changement radical chez <strong>Chagall</strong>. Cette souplesse face à sa tradition juive notifie son<br />

adaptation au monde occidental et à son art religieux, qui ne lui sont plus étrangers mais<br />

aux quels il ap<strong>par</strong>tient désormais. Dans ce chapitre, nous allons voir comment l’artiste<br />

approfondie son art religieux en prônant un message universel, comment il concilie sa<br />

tradition religieuse avec la tradition chrétienne, cela à travers son Message Biblique et ses<br />

nombreux vitraux. <strong>Chagall</strong>, se convertit-il ou juste s’adapte-il aux commandes ?<br />

1. Vers la grandeur<br />

Comme nous venons de le voir dans le chapitre précédent, si le retour de l’artiste<br />

en France est marqué <strong>par</strong> la publication de ses livres illustrés, avec entre autres la <strong>Bible</strong>, le<br />

dernier quart de sa vie est dominé <strong>par</strong> des réalisations d’une envergure grandiose comme<br />

les vitraux. <strong>La</strong> première rencontre de <strong>Chagall</strong> avec le vitrail se fit lorsque le Père Couturier<br />

lui demanda de décorer le baptistère de la chapelle Notre-Dame-de-Toute-Grâce sur le<br />

plateau d’Assy. Comme nous l’avons vu, <strong>Chagall</strong> avait terminé en 1957 pour cet édifice<br />

son panneau de céramique représentant la Traversée <strong>par</strong> le peuple hébreu de la mer Rouge.<br />

C’est à cette occasion qu’il réalisa également les dessins figurant deux anges, mis en œuvre<br />

en vitraux <strong>par</strong> le maître-verrier Paul Bony. Ce sont deux vitraux simples, quoique d’une<br />

importance <strong>par</strong>ticulière car ils constituent les premières œuvres de ce type pour <strong>Chagall</strong>,<br />

qui entamait là une longue carrière dans ce domaine. L’artiste fut ensuite sollicité afin de<br />

créer les maquettes pour les vitraux de la cathédrale de Metz.<br />

Il faut rappeler le contexte dans lequel l’artiste fut amené à créer des œuvres pour<br />

les édifices religieux. Lorsque le Père Couturier s’efforça de mettre en œuvre concrètement<br />

le mouvement du renouveau de l’art sacré, lancé dès le tournant du siècle <strong>par</strong> Maurice<br />

Denis et Georges Desvallières avec leurs Ateliers d’art sacré, il exprima clairement ses<br />

positions. En affirmant que « les nouveaux maîtres ne sont pas chrétiens, mais ils sont les<br />

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