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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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– l’artiste créa une œuvre monumentale, peinte de sa propre main, composée d’un<br />

immense rideau et de trois décors. Il dessina également les esquisses de plus de 80<br />

costumes, soit un nombre plus important que pour Aleko. Cette fois-ci, ce fut Ida qui<br />

dirigea le travail des couturières comme sa mère Bella le fit pour Aleko. L’ensemble des<br />

décors et des costumes créés <strong>par</strong> <strong>Chagall</strong> contribua grandement au triomphe de la<br />

représentation, et la presse écrivit même que les décors de <strong>Chagall</strong> dominaient le<br />

spectacle 680 .<br />

Le retour d’exil en France, pays d’adoption<br />

En avril de l’année suivante, l’artiste eut une grande exposition rétrospective au<br />

Museum of Modern Art de New York. Après l’ouverture de cette exposition qui présentait<br />

le bilan de plus de quarante ans de peinture, l’artiste rejoignit sa fille Ida en mai, qui était à<br />

<strong>Paris</strong> pour y pré<strong>par</strong>er une autre exposition majeure. Pour la première fois depuis la guerre,<br />

<strong>Chagall</strong> retrouva alors <strong>Paris</strong>, la culture et la langue françaises, ses amis artistes et poètes.<br />

D’ailleurs, son lien avec Paul Éluard lui donna l’occasion de réaliser de nouvelles<br />

illustrations de livre. C’est ainsi que Le dur désir de durer, le recueil de dix-neuf poèmes<br />

de Éluard vit le jour, illustré <strong>par</strong> vingt-cinq dessins et un frontispice de <strong>Chagall</strong>. Ce voyage<br />

de retour déclencha également chez l’artiste la création d’une série d’œuvres relatives à<br />

<strong>Paris</strong>, ville où il avait déjà vécu dix-huit ans, et qui lui révéla alors de nouveaux charmes.<br />

Comme l’exprime Franz Meyer, il semble que « le ciel et les arbres, les files de maisons<br />

avec leur éclat unique au monde, la Seine et ses ponts, tout lui <strong>par</strong>lait sa propre langue » 681 .<br />

Tout ce que l’artiste vécut pendant son premier voyage à <strong>Paris</strong> depuis l’exil l’influença<br />

probablement dans sa décision de revenir s’installer en France, malgré ses doutes et ses<br />

craintes quant à l’avenir.<br />

Outre l’organisation de son exposition à <strong>Paris</strong>, l’artiste se pencha aussi sur le choix<br />

du marchand et de la galerie qui allait dès lors s’occuper de la vente de ses œuvres en<br />

France 682 . Mais l’une de ses préoccupations majeures lors de son voyage fut surtout liée au<br />

sort des gravures qu’il avait réalisées avant la guerre. Environ trois cents planches pour la<br />

<strong>Bible</strong>, pour les Ames mortes et pour les Fables, que <strong>Chagall</strong> considérait comme ses œuvres<br />

les plus réussies, reposaient chez Vollard qui les lui avait commandées. Après la mort de<br />

l’éditeur, ses affaires furent transmises à son frère, Lucien Vollard, mais il n’était pas facile<br />

680<br />

Franz Meyer, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong>, op. cit., pp. 228-229.<br />

681<br />

Ibid., p. 231.<br />

682<br />

Cf. Benjamin Harshav, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong> and His Times – A Documentary Narrative, op. cit., p. 582.<br />

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