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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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L’artiste et sa femme ne connaissaient pas l’anglais et ne l’apprirent pas du tout. Ils<br />

établirent alors essentiellement des relations avec d’anciens amis comme Jacques et Raïssa<br />

Maritain, Lionello Venturi ainsi qu’avec des écrivains et des intellectuels qui <strong>par</strong>laient<br />

yiddish, dont entre autres leur ancien ami Yosef Opatoshu. Les <strong>Chagall</strong> lisaient<br />

occasionnellement des journaux yiddish et <strong>par</strong>ticipaient <strong>par</strong>fois à des manifestations<br />

culturelles yiddish 657 .<br />

En septembre les <strong>Chagall</strong> s’installèrent dans un ap<strong>par</strong>tement à New York, et le<br />

mois suivant l’artiste passa un contrat exclusif avec le marchand Pierre Matisse, qui lui<br />

assura désormais un revenu régulier d’un montant relativement important. Pierre Matisse,<br />

fils du peintre Henri Matisse, vivait depuis 1924 aux États-Unis où il avait ouvert sa propre<br />

galerie new-yorkaise, et où il était devenu « le grand négociant américain de la génération<br />

surréaliste européenne » 658 . Avant de quitter <strong>Paris</strong>, Pierre Matisse travaillait chez<br />

Barbazanges-Hodebert où il découvrit l’œuvre de <strong>Chagall</strong> à l’occasion de l’exposition de<br />

l’artiste en décembre 1924. Dès lors, Matisse eut l’intention d’organiser à New York une<br />

exposition de <strong>Chagall</strong>, désir qui se réalisa enfin en novembre 1941. L’année suivante,<br />

Matisse exposa de nouveau le peintre à travers des œuvres datées de 1931 à 1941, dont la<br />

Révolution, le tableau qu’il réalisa pour le 25 e anniversaire de la Révolution soviétique 659 .<br />

Ce fut grâce à Pierre Matisse que des tableaux importants de l’artiste entrèrent dans de<br />

grandes collections américaines, « en dépit d’un accueil d’abord réservé de la presse » 660 .<br />

<strong>La</strong> période américaine de l’artiste fut marquée à ses débuts <strong>par</strong> un séjour au<br />

Mexique en lien avec son travail pour le ballet Aleko. Ce ballet sur un trio de Tchaïkovski<br />

ayant pour thème les Tziganes de Pouchkine était mis en scène <strong>par</strong> le chorégraphe Léonide<br />

Massine, qui était aussi d’origine russe. Ainsi, pour <strong>Chagall</strong>, ce travail fut probablement<br />

l’occasion de se replonger dans l’esprit russe, dans lequel il avait baigné dans son enfance<br />

et qu’il avait déjà exploité dans son travail pour le théâtre à Moscou. Or, les pré<strong>par</strong>atifs qui<br />

se déroulèrent d’abord à New York, puis à Mexico, demandèrent à <strong>Chagall</strong> un travail si<br />

intense qu’il dut demander la collaboration de ses proches. Les quatre grands décors furent<br />

peints de la main de l’artiste et les costumes furent réalisés sous la surveillance de Bella.<br />

Comme la plu<strong>par</strong>t des tissus devaient être peints à la main, de nombreux amis furent<br />

appelés à l’aide. <strong>Chagall</strong> s’occupa des moindres détails, allant même jusqu’à déterminer la<br />

forme et la couleur du rideau, et la manière de le lever. Le résultat final fut ainsi<br />

657<br />

Benjamin Harshav, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong> and His Times – A Documentary Narrative, op. cit., p. 509.<br />

658<br />

Ibid., p. 514. Mention de William Rubin.<br />

659<br />

Ibid., pp. 514-516.<br />

660<br />

Franz Meyer, <strong>Marc</strong> <strong>Chagall</strong>, op. cit., p. 209.<br />

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