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La Bible illustrée par Marc Chagall - Université Paris-Sorbonne

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4. Les interprétations et les représentations du texte propres aux Juifs<br />

Si dans l’écriture de sefer Torah une seule faute commise <strong>par</strong> le copiste abolit tout<br />

le rouleau, l’interprétation et les commentaires de la Torah sont abondants et très riches.<br />

Les Juifs ont le constant souci d’expliquer la <strong>Bible</strong>, d’en souligner les grands<br />

enseignements et d’y assurer le fondement des principales fêtes. Ainsi les traditions<br />

targoumiques ou midrashiques – les écrits dont le genre littéraire évoque l’homilétique et<br />

plus généralement le cultuel – sont très développées chez les Juifs 501 . Ces textes, transmis<br />

d’abord oralement et rédigés <strong>par</strong> la suite, sont connus aujourd’hui sous forme de<br />

compilations 502 .<br />

Le terme Targoum signifie « traduction » et dérive du verbe hébreu Tirgem qui<br />

veut dire « expliquer », « traduire ». L’usage de traduire la <strong>Bible</strong> s’est implanté en Israël<br />

plusieurs siècles avant notre ère. Grâce aux découvertes de Qumrân, on sait aujourd’hui<br />

que des versions araméennes de la <strong>Bible</strong> étaient connues avant le 1 er siècle de notre ère 503 .<br />

Le mot Targoum est devenu le nom spécifique de la <strong>par</strong>aphrase araméenne de la <strong>Bible</strong>, qui<br />

renferme, en plus de la traduction proprement dite, des matériaux exégétiques et<br />

midrashiques. Il existe des Targoums de tous les livres bibliques, mais les plus connus sont<br />

les Targoums du Pentateuque dont le Targoum d’Onkelos et le Targoum de Pseudo<br />

Jonathan 504 . Quant au Midrash 505 , il trouve son étymologie dans le terme « drash », qui<br />

veut dire « exiger » mais aussi « rechercher ». Le terme Midrash désigne donc l’exégèse<br />

du texte biblique. Il s’agit toutefois d’une exégèse très <strong>par</strong>ticulière qui use de <strong>par</strong>aboles,<br />

d’allégories, de métaphores et de jeux de mots très complexes, et qui finit <strong>par</strong> produire des<br />

textes fort éloignés du texte biblique commenté. Le midrash est surtout connu comme<br />

« légende » 506 . On appelle aussi <strong>par</strong> « Midrash » (avec une majuscule) des compilations<br />

d’enseignements oraux et de commentaires systématiques des livres bibliques qui n’ont pas<br />

trouvé place dans les recueils du Talmud. On y trouve également des proverbes, des contes<br />

et des fables 507 . En effet, <strong>par</strong> considération pour ces éléments légendaires et didactiques<br />

greffés sur le récit biblique, les images bibliques juives illustrent plus souvent ce genre de<br />

501 e e<br />

cf. Pierre Prigent, L’image dans le Judaïsme – Du II au VI siècle, op. cit., p. 199.<br />

502<br />

Gabrielle Sed-Rajna, <strong>La</strong> <strong>Bible</strong> hébraïque, op. cit., p. 7.<br />

503<br />

Voir « Targoum » dans le Dictionnaire encyclopédique du Judaïsme, op. cit., pp. 1104-1106.<br />

504<br />

Voir glossaire de Gabrielle Sed-Rajna, Les manuscrits hébreux enluminés des bibliothèques de France,<br />

Leuven-<strong>Paris</strong>, Peeters, 1994.<br />

505<br />

Le mot signifiant en hébreu « qui vient du drash ».<br />

506<br />

Gabrielle Sed-Rajna, <strong>La</strong> <strong>Bible</strong> hébraïque, op. cit., p. 7.<br />

507<br />

Voir « Midrash » dans le Dictionnaire encyclopédique du Judaïsme, op. cit., pp. 745-747.<br />

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