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Les années de poudre : lutte armée ou pas? - Festival international ...

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C : Essai d’analyse filmique<br />

Cet essai a été essentiellement fait à partie <strong>de</strong>s analyses séquentielles déjà développées<br />

précé<strong>de</strong>mment, mais aussi grâce aux pistes données par les critiques exposées en troisième<br />

partie. On y a aj<strong>ou</strong>té l’excellent article <strong>de</strong> Marie Fabre, ainsi que <strong>de</strong>s éléments tr<strong>ou</strong>vés dans<br />

un article <strong>de</strong> Lydia Pastorelli – Blanc (« BN et le rapport <strong>de</strong> l’art au réel » revue Hors<br />

champ, P 48 à 51) et d’autres tr<strong>ou</strong>vés dans l’article <strong>de</strong> Dora D’Errico (« BN, le film d’une<br />

mécanique et d’un imaginaire », ENS LSH <strong>de</strong> Lyon, mai 2007)<br />

Commençons par l’entrée en matière : Marco Bellochio place le spectateur à l’intérieur <strong>de</strong><br />

l’appartement, soit avant même l’arrivée <strong>de</strong>s brigadistes, et donne t<strong>ou</strong>t <strong>de</strong> suite à penser avec<br />

la dédicace « à mon père » ainsi qu’avec les premiers mots <strong>de</strong> l’agent immobilier qui décrit<br />

« Questa palazzina è molto tranquilla » dans le noir avant que le chat ... noir donne lui aussi<br />

un premier signe tangible mais non historique <strong>de</strong> la tragédie à venir.<br />

Bernard Debord, lui, choit une autre voie : il s’agit ici du dét<strong>ou</strong>rnement <strong>de</strong>s images<br />

d’archives. Le visage trop lisse <strong>de</strong> Mao Ze Dong, auréolé–nimbé et diffusant une lumière<br />

rayonnante issu <strong>de</strong>s plus kitschissimes images <strong>de</strong> la propagan<strong>de</strong> chinoise désamorce dès la<br />

première secon<strong>de</strong> faussement involontairement une pesanteur idéologique qui aurait pu<br />

plomber le film dès son introduction.<br />

A la suite, la force <strong>de</strong>s images puissantes <strong>de</strong>s défilés propagandistes révolutionnaires est<br />

atténuée par la voix off <strong>de</strong> l’auteur lui-même qui pose ses problématiques.<br />

En un sens, les <strong>de</strong>ux démarches apparemment opposées tr<strong>ou</strong>vent p<strong>ou</strong>rtant leur point commun<br />

dans la prééminence du « JE » (« à MON père », « je suis <strong>de</strong> cette génération… ») et la<br />

présentation du dispositif filmique : Un enfermement où le spectateur va être partie prenante<br />

du propos du réalisateur d’un côté, un mo<strong>de</strong> d’emploi du film et <strong>de</strong> son récit via <strong>de</strong>s images<br />

d’archives mises à distance critique par la parole <strong>de</strong> l’autre.<br />

Le but <strong>de</strong> ce c<strong>ou</strong>rt paragraphe est donc <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à quoi servent au final ces <strong>de</strong>ux<br />

démarches à la fois parallèles et dissemblables.<br />

A partir <strong>de</strong>s bases précé<strong>de</strong>mment indiquées, il semble que l’on peut dégager trois grands axes<br />

d’analyse avec mise en parallèle :<br />

D’abord le rapport à l’Histoire et à sa représentation p<strong>ou</strong>r le spectateur : il s’agit ici du<br />

choix <strong>de</strong> la représentation du temps, et du choix <strong>de</strong>s images entre fiction et « réalité ».<br />

Ensuite ces <strong>de</strong>ux films présentent, on vient d’y revenir, un disc<strong>ou</strong>rs à la première personne :<br />

c’est la question <strong>de</strong> la mise en scène, où là s’affirme la différence <strong>de</strong> Buongiorno, notte.<br />

Enfin et en forme <strong>de</strong> conclusion, il s’agira donc <strong>de</strong> résumer le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux auteurs,<br />

à la fois sur leur vision personnelle <strong>de</strong> leur <strong>pas</strong>sé, mais aussi sur la différence entre<br />

l’expérience italienne et celle <strong>de</strong> la France, le t<strong>ou</strong>t renvoyé au spectateur <strong>de</strong>s <strong>années</strong> 2005/<br />

2012.<br />

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