Revue Municipale n°59 - Landser

Christophe KREB, né à Mengen (landkreis =
arrondissement : Sigmaringen, land : Bade-Wurtemberg)
un peu au nord du Lac de Constance, fait ses études à
l’Université de Fribourg en Brisgau de 1589 à 1592 où il
obtient le grade de magister. Il semble avoir été curé à
Fribourg de 1597 à 1606. Il apparaît régulièrement sur le
registre des baptêmes de Landser à partir du 17 juillet
1607. Il est parrain d’une fille du chevalier Jean Conrad
Degelin de Wangen et de Marianne Degelin de Wangen
née de Reinach, la marraine étant la fille du grand bailli
de la seigneurie de Landser, Jean Christophe de Stadion.
Il est d’ailleurs choisi comme parrain à plusieurs reprises
par les Landserois et devient après 1619 le doyen du
chapitre rural d’entremonts (intercolles). Il décède le 18
août 1629 et est inhumé au cimetière de Landser. Il a
successivement 3 vicaires à partir de 1621. Georges
FISCHER, de 1621 à 1622, qui officie pour 2 baptêmes l’un
le 2/12/1621, l’autre le 24/03/1622 et pour un mariage le
24/01/1622, aura une longue carrière après Landser, à
Helfrantzkirch, à Berentzwiller, puis comme gérant et
chapelain de la commanderie de l’Ordre teutonique de
Mulhouse enfin comme administrateur de l’église Saint
Affre de Riedisheim. Le second vicaire, Sébastien
JEMLER, est né à Frickingen dans l’arrondissement du lac
de Constance du land Bade-Wurtemberg et a fait ses
études à l’Université de Fribourg en Brisgau. Il est donc
originaire de la même région et a suivi le même cursus
que son patron Christophe Kreb. Extrêmement actif, il
officie 56 fois pour des baptêmes entre le 27/12/1622 et le
20 juin 1627 et sera choisi 7 fois comme parrain par les
parents. C’est aussi lui qui officie pour les confirmations à
Landser du 21 mai 1624 où là encore il parraine à 12
reprises. Pour les mariages, il est choisi 7 fois
nommément comme témoin entre le 28/05/1623 et 1627.
On ignore son devenir après Landser. Le troisième vicaire
est Jean FREY dont on parle au paragraphe suivant.
Pendant son rectorat d’une vingtaine d’années, C. KREB
a eu l’apport de 3 chapelains : Bartholomé WEY officie 23
fois pour des baptêmes entre 1610 et 1620, Jean SENG
officie 4 fois entre 1620 et 1621, enfin Michel Bär (1622-
1630) est actif aussi bien pour les baptêmes que comme
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parrain lors des confirmations de 1624. Il décède à
Landser, peu après C. KREB , le 8 février 1630.
Jean FREY, pourrait être originaire de Fribourg en
Brisgau et y avoir fait ses études universitaires. Toujours
est-il, qu’il succède à Sébastien IRMLER en tant que
vicaire de Christophe KREB dès le 19 mars 1628 sur le
registre des baptêmes. Après le décès de C. KREB, il
prend en charge la cure de Landser et s’y montre très
actif. Le 8 janvier 1631, il baptise le fils de Christophe de
Schauenburg, bailli de la seigneurie de Landser, en
qualité de recteur de la paroisse. Mais le 17 décembre
1632 à 8 heures du matin, un détachement de 300
suédois pénètre par surprise dans Landser. Se heurtant
sans doute à une certaine résistance, ils tuent une
vingtaine de personnes dont Georges WALLISER de
Magstatt et le curé Jean FREY et incendient le village. Il
s’ensuit une période très troublée qui ne prendra fin que
plus de 20 ans plus tard, avec la prise de fonction du Curé
Adam KELLER, qui sera vénéré par ses paroissiens et
aura un rayonnement sur toute la région et même audelà.
Jean SCHLICKLIN, apparemment vicaire de Jean
FREY, n’apparaît qu’une fois sur le registre des baptêmes
comme parrain le 19 octobre 1630 et deux fois sur le
registre des mariages, comme témoin, les 3 mars et 29
juin 1631. Il aurait été assassiné en 1633. Quant à Henri
JOCHAER, il ne figure qu’une seule fois sur les registres
de Landser, le 1 er juillet 1632 pour le baptême de François
Reinhard noble fils du bailli de Landser Christophe de
Schauenburg et d’Appolonia de Stadion. Le parrain est
Jean Reinhard de Schauenburg et la marraine Anne
Marie Truchsess de Wolhausen née de Reinach.
Pour les férus d’histoire, j’ai résumé sur les 2 tableaux
suivants le résultat actuel de mes recherches concernant
ces hommes, qui furent probablement les plus
importants pour la population de Landser et de sa
seigneurie, car ils avaient en charge non seulement la
direction spirituelle, mais aussi la vie quotidienne, les
événements clefs de l’existence (baptême, mariage,
décès), l’enseignement… et constituaient une référence
bien plus proche que celle d’un seigneur, souvent
lointain.
Article en provenance de Jean-Claude SCHUMACHER.
La période de la guerre de trente ans est marquée par de nombreuses lacunes et même l’arrêt des registres
paroissiaux de baptêmes de 1632 à 1636, de mariages de 1632 à 1646 et de sépultures de 1631 à 1655. Voilà qui témoigne
de l’ampleur des bouleversements et des destructions subies par la région et explique l’imbroglio et les nombreuses
incertitudes, sur les successeurs de Jean FREY. Aussi, c’est lui qui clôture notre évocation des curés de Landser.
Notes sur le tableau de la page suivante :
(*) Le recteur était à l’époque un prêtre séculier, diocésain, présenté par un collateur (le seigneur) à une cure et
qui est nommé (pouvoirs canoniques) par l’évêque du diocèse (ici Bâle). Il touchait une part de la dîme et était
chargé de l’administration de la paroisse.
(**) Le vicaire remplace le recteur en l’absence de celui-ci, c’est un prêtre auxiliaire qui assiste le curé.
(***) Le chapelain : au Moyen Age surtout, les catholiques aisés fondent des chapellenies, autrement dit font une
donation au profit d’une chapelle permettant de salarier un prêtre dont la seule fonction est de célébrer, sur un
autel particulier, une messe (quotidienne, hebdomadaire, mensuelle…) en mémoire des défunts de la famille du
fondateur.