Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 73<br />
chemin l’enfant qui avait été abandonné par la jeune femme du sérail. Ils<br />
l’entendirent crier pendant la nuit ; ils en eurent pitié et le recueillirent.<br />
L’homme et la femme continuèrent à s’éloigner et se réfugièrent dans le pays<br />
de Pao. Les gens du pays de Pao, ayant commis une faute, demandèrent à<br />
racheter leur faute en remettant au roi la fille qui avait été abandonnée par la<br />
jeune femme ;] c’est ainsi que la fille abandonnée vint du pays de Pao et c’est<br />
pourquoi on l’appela Pao-se ( 422 ). C’était alors la troisième année du roi Yeou.<br />
Le roi se rendit dans le sérail, y vit (Pao-se) et l’aima. Elle enfanta un fils,<br />
Po-fou. En définitive la reine Chen et l’héritier présomptif furent dégradés ;<br />
Pao-se fut faite reine et ╓ 284 Po-fou héritier présomptif. Le grand astrologue<br />
Po-yang dit :<br />
— Le malheur est consommé ; il n’y a plus moyen d’y échapper.<br />
► Pao-se ne riait pas volontiers. Le roi Yeou désirait la faire rire ; il eut<br />
recours à mille moyens, mais elle ne riait point. Le roi Yeou avait établi un<br />
bûcher qu’on pouvait allumer le jour, un bûcher qu’on pouvait allumer la<br />
nuit ( 423 ) et un grand tambour. (Comme si) les ennemis étaient arrivés, il<br />
alluma le bûcher destiné au jour et les seigneurs accoururent ; lorsqu’ils<br />
arrivèrent, il n’y avait point d’ennemis. Pao-se rit alors aux éclats. Le roi Yeou<br />
en fut aise et plusieurs fois il alluma le bûcher destiné au jour ; mais dans la<br />
suite on n’y crut pas et les seigneurs de leur côté cessèrent les uns après les<br />
autres de venir ( 424 ).<br />
Le roi Yeou nomma haut dignitaire Che-fou, prince de Kouo ( 425 ) et lui<br />
confia le gouvernement ; tous les habitants du royaume s’en indignèrent.<br />
Che-fou était habile à tenir des discours trompeurs ; il savait flatter et il était<br />
âpre au gain. Le roi l’employa ; en outre il dégrada la reine Chen et renvoya<br />
l’héritier présomptif. Le marquis ╓ 285 de Chen ( 426 ), irrité, s’allia au pays de<br />
Tseng ( 427 ), aux barbares occidentaux et aux K’iuen Jong et attaqua le roi<br />
Yeou. Le roi Yeou alluma le bûcher destiné au jour, afin d’appeler les soldats ;<br />
les soldats ne vinrent pas. (Les ennemis) tuèrent donc le roi Yeou au pied de la<br />
montagne Li ( 428 ), emmenèrent prisonnière Pao-se, s’emparèrent de toutes les<br />
richesses des Tcheou, puis se retirèrent.<br />
Alors les seigneurs s’entendirent avec le marquis de Chen pour donner le<br />
pouvoir à l’ex-héritier présomptif du roi Yeou, I-kieou, qui fut le roi P’ing,<br />
afin qu’il fût chargé des sacrifices des Tcheou ( 429 ). Le roi P’ing, ayant pris le<br />
pouvoir, transféra (sa capitale) du côté de l’est, à la ville de Lo ( 430 ), pour se<br />
soustraire aux incursions des Jong. Au temps du roi P’ing, la maison des<br />
Tcheou déclina et s’affaiblit ; les seigneurs usaient de leur force pour opprimer<br />
les faibles. Ts’i, Tch’ou, Ts’in et Tsin ( 431 ) ╓ 286 commencèrent à grandir ; le<br />
pouvoir fut exercé par celui qui avait l’hégémonie dans sa région ( 432 ). — La<br />
quarante-neuvième année (722 av. J.-C.), le duc Yn, de Lou, prit le<br />
pouvoir ( 433 ). — Après cinquante et un ans de règne (720 av. J.-C.), le roi<br />
P’ing mourut.