Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
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SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 59<br />
déroute et firent défection à Tcheou. [Tcheou s’enfuit et s’en revint dans (sa<br />
ville) ; il monta sur la Terrasse du Cerf ( 203 ) ; il se couvrit et se para de ses<br />
perles et de ses jades, puis il se brûla dans le feu et mourut. Le roi Ou saisit le<br />
grand étendard blanc afin de donner un signal aux seigneurs ; les seigneurs<br />
vinrent tous se prosterner devant le roi Ou et celui-ci alors les salua.] Les<br />
seigneurs suivirent tous le roi Ou et ils arrivèrent dans le royaume de Chang.<br />
[Le peuple tout entier du royaume de Chang les attendait hors de la ville ;<br />
alors le roi Ou envoya la foule de ses officiers parler au peuple de Chang en<br />
ces termes :<br />
« Le Ciel suprême a fait descendre la prospérité.<br />
Les gens de Chang se prosternèrent par deux fois et touchèrent du front la<br />
terre. Le roi Ou répondit à son tour par une prosternation ( 204 ).<br />
Puis il pénétra dans le lieu où Tcheou était mort. Le roi Ou tira en<br />
personne de l’arc sur lui (le cadavre de Tcheou) ; il lança trois flèches ;<br />
ensuite il descendit de ╓ 235 son char ; avec son poignard ( 205 ), il le frappa ;<br />
avec la grande hache jaune il coupa la tête de Tcheou ; il la suspendit au grand<br />
étendard blanc. Puis il alla auprès des deux femmes favorites de Tcheou ( 206 ) ;<br />
toutes deux s’étaient tuées en s’étranglant ; le roi Ou tira encore trois flèches,<br />
les frappa de son épée et les décapita avec la grande hache noire ; il suspendit<br />
leurs têtes au petit étendard blanc. Quand le roi Ou eut fini, il sortit et regagna<br />
l’armée.<br />
Le lendemain, il fit déblayer la route et réparer l’(autel du) dieu de la terre<br />
ainsi que le palais de Tcheou (de la dynastie) Chang. Lorsque le moment fut<br />
venu, cent hommes portaient les étendards han ( 207 ) pour faire faire place<br />
devant lui. Le frère cadet du roi Ou, le fils puîné Tchen-to ( 208 ) présentait avec<br />
ordre le char de cérémonie ; le duc de Tcheou, Tan, avait en main la grande<br />
hache ; le duc de Pi ( 209 ) avait en main la petite hache ; ils se tenaient ainsi aux<br />
côtés du roi. San I-cheng, T’ai Tien et Hong Yao ( 210 ) tenaient tous des épées ;<br />
ils faisaient ainsi une garde au roi Ou. Puis ils entrèrent et se tinrent debout<br />
╓ 236 au sud (de l’autel) du dieu de la terre. Tous ceux des grands bataillons, à<br />
droite et à gauche, le suivaient. Mao Tcheng le puîné offrait l’eau pure ( 211 ) ;<br />
Kang le puîné, (prince de) Wei ( 212 ), avait l’enveloppe de toile et la natte ; le<br />
duc de Chao, Che ( 213 ), avait la seconde étoffe ; le che chang fou ( 214 )<br />
conduisait la victime ; Yn I tira les sorts et prononça la prière ( 215 ) en ces<br />
termes :<br />
— Le dernier descendant des Yn, Tcheou, le plus jeune de tous,<br />
détruisait et perdait la brillante vertu des anciens rois ; il méprisait<br />
et négligeait les dieux du ciel et les dieux du sol ; il ne faisait pas<br />
les sacrifices ; dans sa stupidité, il était cruel pour le peuple du<br />
royaume de Chang. Que cela soit clairement et manifestement entendu<br />
par le Souverain céleste, Empereur d’en haut ( 216 ).]