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Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...

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SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 57<br />

demeure du roi, elle se transforma en un corbeau de couleur rouge dont la<br />

voix était douce ( 167 ).<br />

En ce temps, huit cents seigneurs se réunirent au gué de Mong, quoiqu’on<br />

ne leur eût point donné rendez-vous. Ces seigneurs disaient tous :<br />

— C’est le moment de punir Tcheou.<br />

Le roi Ou leur dit :<br />

— Vous ne connaissez pas encore la volonté du Ciel ; le moment<br />

n’est pas encore arrivé.<br />

Il ramena donc ses soldats et s’en retourna.<br />

Deux ans plus tard ( 168 ) on apprit que Tcheou se livrait à ╓ 227 des orgies et<br />

à des cruautés de plus en plus grandes : il avait tué le fils de roi Pi-kan ; il<br />

avait emprisonné le vicomte de Ki. Le grand précepteur, Ts’e, et le second<br />

précepteur, Kiang, prirent leurs instruments de musique et s’enfuirent auprès<br />

de (Ou, prince de) Tcheou. Alors le roi Ou fit une proclamation à tous les<br />

seigneurs en ces termes : « Yn a accumulé crime sur crime. Il m’est<br />

impossible, si je ne le punis pas définitivement, d’obéir au roi Wen. »<br />

Il se mit donc à la tête de ses chars de guerre qui comptaient trois cents<br />

quadriges, de trois mille guerriers ardents comme des tigres et de quarantecinq<br />

mille soldats armés de cuirasses pour aller dans l’est punir Tcheou.<br />

La onzième année, au douzième mois, au jour ou ou ( 169 ), les soldats<br />

franchirent tous le gué de Mong. L’assemblée entière des seigneurs disait :<br />

— Courage ! courage ( 170 ) ! N’ayons aucune mollesse !<br />

Le roi Ou fit alors la grande harangue ( 171 ) et s’adressa à la foule en ces<br />

termes :<br />

— Voici, le roi (de la dynastie) Yn, Tcheou, obéit aux paroles de<br />

╓ 228 sa femme ( 172 ) ; il s’est séparé lui-même du Ciel ; il a ruiné et<br />

corrompu les trois principes ( 173 ). Il s’est aliéné ses oncles et ses<br />

frères ( 174 ). Il a interrompu et rejeté la musique de ses ancêtres pour<br />

la remplacer par des chants de débauche ; il a changé et altéré les<br />

sons justes pour plaire à sa femme. C’est pourquoi maintenant moi,<br />

Fa, je me borne à exécuter avec respect le châtiment céleste. Faites<br />

tous vos efforts, ô hommes vaillants ! C’est une tentative qu’on ne<br />

peut répéter ni deux, ni trois fois ( 175 ).<br />

La deuxième lune ( 176 ), [ ( 177 ) au jour kia tse, à l’aube, le roi Ou arriva le<br />

matin dans la plaine de Mou ( 178 ) qui était dans le voisinage de Chang ( 179 ) ;<br />

alors il fit une harangue. Le roi ╓ 229 Ou, s’appuyant de la main gauche sur la<br />

grande hache jaune et de la main droite brandissant le fanion blanc afin de<br />

donner un signal ( 180 ), s’écria :<br />

— Vous êtes venus bien loin, ô hommes de la terre d’Occident !

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