Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
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SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 49<br />
alors au Chef de l’ouest. Le Chef de l’ouest, étant sorti (de prison), offrit le<br />
territoire situé à l’ouest de la rivière Lo ( 214 ), en demandant qu’on supprimât le<br />
supplice de la poutre de métal placée sur le feu ; Tcheou y consentit. Il lui<br />
donna un arc, des flèches, une hachette et une hache d’armes et le chargea<br />
spécialement ( 215 ) de ╓ 203 réduire et de combattre (les rebelles) en lui conférant<br />
le titre de Chef de l’ouest ( 216 ).<br />
# Puis (Tcheou) se servit de Fei Tchong pour gouverner. Fei Tchong était<br />
un flatteur habile et était intéressé ; le peuple des Yn ne lui était pas attaché.<br />
Tcheou se servit en outre de Ngo-lai ( 217 ). Ngo-lai s’entendait fort bien à<br />
perdre les gens et à les calomnier ; c’est pourquoi les seigneurs s’éloignèrent<br />
de plus en plus.<br />
Le Chef de l’ouest revint chez lui ; il pratiqua alors secrètement la vertu et<br />
fit le bien ; les seigneurs se détachèrent en grand nombre de Tcheou et firent<br />
retour au Chef de l’ouest. Le Chef de l’ouest grandit et par suite Tcheou perdit<br />
graduellement son autorité et son importance. Le fils du roi ( 218 ), Pi-kan, lui fit<br />
des remontrances ; il ne les écouta pas. Chang Yong était un sage que les cent<br />
familles aimaient ; Tcheou le dégrada.<br />
Il arriva que le Chef de l’ouest combattit le royaume de Ki ( 219 ) et le<br />
détruisit. Un ministre de Tcheou, Tsou I, ╓ 204 l’apprit et augura mal (du Chef<br />
de l’ouest, prince) ( 220 ) de Tcheou : saisi de crainte, [ ( 221 ) il se hâta d’en<br />
informer Tcheou, disant :<br />
Tcheou dit :<br />
— Le Ciel met donc fin au mandat de nos souverains, les Yn. Si<br />
nous nous en rapportons aux hommes et à la grande tortue ( 222 ),<br />
nous n’osons rien prévoir d’heureux. ╓ 205 Ce n’est pas que les<br />
anciens rois ne nous aident pas, nous leurs descendants ; mais c’est<br />
que Votre Majesté est débauchée et cruelle ( 223 ), et que, par sa<br />
conduite, elle cause elle-même sa fin ; c’est pourquoi le Ciel nous a<br />
rejetés et nous ne pouvons plus jouir de la nourriture. Vous ne<br />
tenez pas compte de la nature que le Ciel vous a donnée ; vous ne<br />
suivez pas les lois directrices ( 224 ). Maintenant, dans tout notre<br />
peuple, il n’est personne qui ne désire votre ruine et ne dise :<br />
« Pourquoi le Ciel ne « fait-il pas descendre sur lui sa colère ?<br />
pourquoi quelqu’un, investi du grand mandat, ne vient-il<br />
pas ( 225 ) ? » Maintenant, ô roi, que ferez-vous ?<br />
— La destinée de ma vie ne dépend-elle pas du Ciel ?<br />
Tsou I se retira en disant :]<br />
— Il est impossible d’adresser des réprimandes à Tcheou.<br />
Après la mort du Chef de l’ouest, le roi Ou, (prince de) Tcheou,<br />
dirigea une expédition armée du côté de l’est ; il parvint au gué de<br />
Mong ( 226 ) ; les seigneurs se révoltèrent contre les Yn ; il y en eut