Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
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SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 174<br />
04. (160) Fa était son nom personnel. En se désignant ainsi, le roi donnait à entendre qu’il<br />
considérait son père comme encore vivant.<br />
04. (161) Le se ma ou généralissime, le se t’ou ou ministre de l’Instruction et de l’Intérieur et<br />
le se k’ong ou ministre des Travaux publics, étaient, si l’on s’en rapporte au Ta tchoan de Fou<br />
Cheng, les trois grands officiers appelés san hong. Wang Koang-lou rejette cependant cette<br />
explication et dit que ces trois fonctionnaires étaient les seuls des six hauts dignitaires qui<br />
eussent des devoirs à remplir en temps de guerre ; c’est pourquoi ils sont spécifiés à l’exclusion<br />
des trois autres. Cette opinion est plus conforme à ce que nous savons de<br />
l’organisation administrative des Tcheou : au temps des Tcheou, les san kong étaient le t’ai<br />
che, ou grand précepteur, le t’ai fou ou grand maître et le t’ai pao ou grand gouverneur. C’est<br />
à la fin de la dynastie des <strong>premier</strong>s Han que le se ma, le se t’ou et le se k’ong furent<br />
considérés comme les san kong ; sous les Tcheou, ils étaient au nombre des six hauts<br />
dignitaires (leou k’ing) qui comprenaient en outre le tchong tsai, le tsong po et le se k’eou (cf.<br />
Couvreur, Dict. chinois-fiançais, p. 382 et 450).<br />
04. (162) Je suis ici la ponctuation du Che ki loen wen ; le texte donné par Kiang Cheng et<br />
Wang Koang-lou, d’après le Ta tchoan de Fou Cheng, nécessite une ponctuation différente.<br />
04. (163) Le Che ki loen wen donne la leçon li = force ; l’édition de K’ien long donne la leçon<br />
li = être au pouvoir ; ce dernier texte ne me paraît pas correct ; si on l’admet cependant, il<br />
faudra traduire : « tant que je serai au pouvoir, je récompenserai ... »<br />
04. (164) Le grand précepteur ou che chang fou n’est autre que Lu Chang (cf. note 152). On<br />
pourrait aussi traduire : le précepteur qui était le vénérable Chang ; mais Lieou Hiang, dans<br />
son ouvrage intitulé Pié lou, dit […] : on le prend pour précepteur ; on le vénère ; on le prend<br />
pour père ; c’est pourquoi il s’appelle che chang fou. Dans son commentaire à l’ode ta ming<br />
du Che king, Mao Tch’an, donne une explication analogue. Dans l’expression che chang fou,<br />
chang n’est donc pas le nom de Lu Chang, mais les trois mots réunis désignent une fonction.<br />
— Il est à remarquer cependant qu’on trouve plus loin dans Se-ma Ts’ien l’expression qui ne<br />
peut plus être le nom d’une fonction et doit signifier : le vénérable Chang.<br />
— Les deux interprétations qu’on donne de l’expression che chang fou sont donc également<br />
plausibles.<br />
04. (165) Cette allocution commence dans le XXXIIe chapitre des <strong>Mémoires</strong> <strong>historiques</strong> par<br />
les deux mots, répétés : ils signifient « rhinocéros vert ». D’après le loen heng de Wang<br />
Tch’ong, un monstre à neuf têtes se serait en effet montré au milieu des eaux et c’est son<br />
apparition que le che chang fou signalerait à ses hommes pour les engager à passer la rivière<br />
au plus vite, de crainte d’être mis à mal par cet être terrible. Se-ma Tcheng donne une<br />
explication beaucoup plus raisonnable en disant qu’on appelait rhinocéros verts les officiers<br />
préposés aux bateaux ; le che chang fou les interpelle pour leur donner l’ordre de se hâter.<br />
04. (166) Les commentateurs se sont ingéniés pour trouver des interprétations subtiles de ce<br />
prodige ; la seule qui paraisse avoir quelque valeur est celle-ci ; le blanc était la couleur mise<br />
en honneur par les Yn ; le poisson blanc qui saute dans la barque du roi et y reste sans défense<br />
est donc, le présage que les Yn tomberont au pouvoir des Tcheou.<br />
04. (167) Le corbeau est l’emblème de la piété filiale et le rouge est la couleur mise en<br />
honneur par les Tcheou ; l’apparition du corbeau rouge était donc la gage que le roi Ou serait<br />
capable de mener à bien l’œuvre entreprise par son père, le roi Wen ; en outre, la voix de cet<br />
oiseau était douce, ce qui donnait à entendre que l’empire jouirait du calme sous le règne du<br />
futur souverain.<br />
04. (168) Cette indication est en complet désaccord avec le Chou king traditionnel d’après<br />
lequel la revue passée au gré de Mong et la harangue faite par le roi Ou au moment d’attaquer<br />
Tcheou seraient des événements consécutifs qui auraient eu lieu dans le cours d’une seule et<br />
même année.