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Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...

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SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 129<br />

On remarquera que le nom de Hou-k’eou reste alors isolé et n’a plus aucun sens ; on peut se<br />

demander si le mot qui le suit n’est pas une interpolation destinée à rattacher à la légende des<br />

travaux de Yu une simple énumération géographique des montagnes de la province qui sont<br />

Hou-k’eou, Leang et K’i ; le doute est d’autant plus permis que les commentateurs ont la plus<br />

grande peine à identifier les monts Leang et K’i, de manière à rendre intelligible la relation<br />

qu’avaient ces montagnes avec les travaux hydrographiques de Yu ; on va le voir dans ce qui<br />

suit.<br />

La montagne Hou-k’eou était au sud-ouest de l’actuel Ki-tcheou, préfecture de P’ing-yang,<br />

province de Chān-si. D’après Ts’ai Tch’en, la montagne Leang ou Lu-Leang est au nord-est<br />

de la préfecture secondaire de Yong-ning, préfecture de Fen-tcheou, province de Chān-si ; la<br />

montagne K’i ou Hou-k’i est à l’ouest de la sous-préfecture de Hiao-i, dans la même<br />

préfecture que la précédente. — Si l’on adopte l’opinion de Ts’ai Tch’en, les montagnes<br />

Leang et Ki auraient alors été fort éloignées du Hoang-ho et on ne comprend plus quel rapport<br />

elles peuvent avoir avec les travaux qui sont attribués à Yu pour la correction des eaux de ce<br />

fleuve. C’est pourquoi les commentateurs modernes adoptent volontiers l’opinion plus<br />

ancienne de K’ong Yng-ta suivant qui les montagnes Leang et K’i étaient situées sur la rive<br />

droite du Hoang-ho, par conséquent dans l’ancienne province de Yong : dans cette hypothèse,<br />

la montagne Leang est au nord-ouest de la sous-préfecture de Han-tch’eng, préfecture de Singan,<br />

province de Chàn-si ; la montagne Ki est au nord de la sous-préfecture de Ki-chan,<br />

préfecture de Fong-siang, même province.<br />

Si nous considérons Hou-k’eou, Leang et K’i comme faisant partie primitivement de l’élément<br />

géographique du Yu kong, et comme ayant été rattaché d’une manière tout artificielle à<br />

l’élément légendaire et rythmique par l’intercalation du mot, nous n’avons plus besoin de<br />

recourir à la bizarre hypothèse de K’ong Yng-ta qui place dans la province de Yong des<br />

montagnes dont il est parlé à propos de la province de Ki, et nous adoptons les identifications<br />

de Ts’ai Tch’en.<br />

02. (124) Le nom de T’ai yuen se retrouve encore aujourd’hui dans celui de la préfecture de<br />

T’ai-yuen, capitale provinciale du Chān-si.<br />

— Yo-yang signifie proprement « au sud de la montagne » ; la montagne dont il s’agit ici est<br />

le Houo-t’ai-chan, dans la préfecture secondaire de Houo, préfecture de P’ing-yang, province<br />

de Chān-si.<br />

Les commentateurs chinois, auxquels nous nous rattachons, expliquent cette phrase en disant<br />

que Yu répara les digues élevées par son père Koen à T’ai-yuen et que les travaux auxquels il<br />

se livra depuis T’ai-yuen jusqu’à Yo-yang avaient pour but de régler le cours de la rivière Fen.<br />

M. von Richthofen (China, I, 351) dit que le cours de la rivière Fen n’a jamais eu besoin<br />

d’être corrigé ni endigué et que les travaux de Yu ne peuvent se rapporter qu’à une<br />

réorganisation administrative.<br />

Pour notre part, il nous semble que, d’un bout à l’autre du Yu kong, on distingue les débris<br />

d’une légende qui présente Yu sous les traits d’un ingénieur hydrographe ; la partie<br />

administrative est, au contraire, celle qui ne se rattache point au nom de Yu ; au lieu<br />

d’interpréter le Yu kong au moyen d’un seul système d’explication, comme le fait M. von<br />

Richthofen, nous y reconnaissons deux éléments hétérogènes qui demandent à être analysés<br />

suivant des principes différents : la partie rythmique qui traite des travaux de Yu est une<br />

légende et doit être acceptée comme telle, c’est à-dire que, quelque fantastiques que puissent<br />

paraître ces travaux, il ne faut pas chercher à les dissimuler en donnant aux mots du texte des<br />

sens qu’ils n’ont point ; mais d’autre part, à côté de cet élément légendaire se trouve une<br />

géographie statistique de l’empire dont il importe de bien mettre en lumière le caractère précis<br />

et positif. Nous n’expliquons pas toute la première partie du Yu kong par les travaux de Yu,<br />

comme le fait M. Legge à la suite des commentateurs chinois ; nous ne l’expliquons pas non<br />

plus tout entière par un plan administratif comme le tente M. von Richthofen ; mais nous

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