Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
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SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 127<br />
« Yu resta hors de chez lui huit années ; il passa trois fois devant sa porte et n’y<br />
entra pas.<br />
02. (116) Ce sont là les « quatre modes de locomotion » auxquels il est fait allusion dans le<br />
Chou king, au chap. I et Tsi (trad. Legge, p. 77 ; [trad. Couvreur]).<br />
Pour aller sur la boue, on se servait d’un objet qui, d’après les commentateurs, devait<br />
ressembler à une sorte de van en osier ; on appuyait une jambe dessus et on glissait<br />
ainsi sur la boue sans y enfoncer.<br />
Pour gravir les montagnes, on se servait de crampons. Les noms de ces deux objets,<br />
le van et le crampon, sont orthographiés des manières les plus diverses dans les<br />
nombreux textes qui reproduisent ce passage (cf. le commentaire au IIe chapitre du<br />
livre de Che tse, p. 10 v°.<br />
— Che tse était originaire du pays de Tsin ; son nom personnel était Kiao ; il fut l’hôte du<br />
conseiller de Ts’in, Wei Yang, dans la seconde moitié du IVe siècle avant notre ère.<br />
02. (117) Ta Tai li : chap. VII, Ou ti té.<br />
02. (118) A gauche et à droite, c’est-à-dire en toute occasion, toujours.<br />
02. (119) Chou king : I et Tsi.<br />
02. (120) Dans les paragraphes qui suivent, Se-ma Ts’ien reproduit le fameux chapitre du Chou<br />
king intitulé le Tribut de Yu. A le prendre tel qu’il est, ce chapitre se compose de deux parties<br />
distinctes : la première est une description des neuf provinces de l’empire, description qui suit<br />
généralement un ordre uniforme : limites de la province ; travaux publics qui y furent<br />
exécutés ; qualité de la terre ; nature du tribut ; routes par lesquelles il est apporté à la<br />
capitale ; la seconde partie traite des neuf grandes chaînes de montagne et des neuf grands<br />
cours d’eau de l’empire ; puis elle expose les travaux hydrographiques de Yu ; enfin elle trace<br />
un schème de l’empire mathématiquement organisé.<br />
— Ed. Biot (Sur le chapitre Yu kong du Chou king et sur la géographie de la Chine ancienne,<br />
Journ. asiatique, août-sept. 1842, p. 152-224) a fait une bonne étude critique du Tribut de Yu ;<br />
il a montré que<br />
« le texte ne présente le nom de Yu que deux fois, dans la phrase du<br />
commencement et dans celle de la fin ;<br />
et que, par conséquent,<br />
« si l’on retranchait du texte simplement deux phrases, on pourrait ne voir dans<br />
le Yu kong que l’histoire des progrès d’une grande colonie qui s’étend peu à peu<br />
en desséchant un sol marécageux et chassant devant elle les <strong>premier</strong>s habitants<br />
de ce sol ;<br />
les travaux dont il est question dans ce texte sont d’ailleurs bien trop considérables pour avoir<br />
été exécutés par un seul homme ; la tradition a donc<br />
« fait honneur au seul Yu des travaux continus de plusieurs générations.<br />
— M. von Richthofen (China, t. I, ch. VIII) s’est livré à de savantes recherches sur ce même<br />
sujet ; d’après lui, le texte même du Yu kong n’implique point les gigantesques travaux<br />
d’hydrographie que les commentateurs y ont introduits en donnant aux mots des sens qu’ils ne<br />
comporteraient pas ; il a constaté l’exactitude des notions géographiques de ce fragment de<br />
l’antiquité ; enfin il a prétendu, mais c’est le point le plus sujet à caution de sa remarquable<br />
dissertation, retrouver, grâce au Yu kong, des indications sur la marche qu’auraient suivie les<br />
envahisseurs chinois qui seraient venus de l’ouest.<br />
— La traduction que M. Legge a donnée du Tribut de Yu est une des parties les plus richement<br />
annotées de l’admirable monument qu’il a élevé à la gloire des lettres chinoises.