Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
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SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 111<br />
nous nous bornerons à faire remarquer que, la théorie des cinq Chang li étant<br />
intimement liée à celle des cinq éléments qui ne prit corps que vers le IVe siècle<br />
avant notre ère, il est très vraisemblable que, dans les plus anciens textes, le terme<br />
Chang li désigna une divinité unique.<br />
En second lieu, cette divinité est identifiée par la plupart des commentateurs avec<br />
l’étoile polaire ; nous ne voyons aucune raison (je parle des raisons scientifiques) de<br />
regarder cette identification comme une perversion tardive d’un monothéisme primitif,<br />
et par conséquent nous l’adoptons comme l’expression de l’ancienne croyance<br />
religieuse des Chinois.<br />
Enfin nous croyons que les mots « Empereur d’en haut » sont ceux qui rendent le<br />
mieux le sens du terme Chang li, parce que c’est à leur image que les hommes conçoivent<br />
leurs dieux et que par conséquent le plus élevé en dignité parmi les êtres<br />
célestes doit être appelé l’Empereur d’en haut, tout comme ici-bas on appelle<br />
empereur celui à qui tous obéissent.<br />
01. (226) Le sacrifice in est expliqué comme étant un sacrifice fait avec une intention pure.<br />
— L’expression leou tsong = les six Vénérables, est l’une des plus obscures de tout le Chou<br />
king ; rien n’indique son véritable sens et chaque commentateur l’interprète à sa guise.<br />
Fou Cheng voulait y voir le ciel, la terre et les quatre saisons.<br />
Un passage du Li ki (trad. Legge, t. Il, p. 203) a autorisé K’ong Ngan-kouo à dire que<br />
les six Vénérables étaient les saisons, le chaud et le froid, le soleil, la lune, les<br />
étoiles, les inondations et la sécheresse.<br />
Tcheng K’ang-tch’eng y reconnaît les cinq planètes, les douze mansions lunaires,<br />
l’étoile Se-tchong qui est la cinquième de la Grande Ourse, l’étoile Se-ming qui est la<br />
quatrième de la même constellation, le maître du vent qui est l’astérisme Ki et le<br />
maître de la pluie qui est l’astérisme Pi.<br />
01. (227) Le sacrifice aux montagnes illustres et aux grands fleuves se faisait de loin et c’est ce<br />
qu’indique le mot wang qui signifie « regarder de loin ».<br />
01. (228) Le mot chênn désigne proprement les dieux du ciel et le mot [] les dieux de la terre.<br />
Quoique le <strong>premier</strong> seul soit employé ici, il désigne l’ensemble de tous les dieux soit du ciel<br />
soit de la terre, Rendre hommage à tous les dieux appartient en propre à l’empereur ; aucun<br />
autre homme n’a un pouvoir religieux aussi étendu.<br />
01. (229) On explique ce passage au moyen d’un texte des Rites des Tcheou où il est dit que<br />
les cinq degrés de noblesse (kong, heou, po, tse, nan) avaient chacun un insigne qui était<br />
comme la marque de leur investiture.<br />
Les ducs, marquis et comtes avaient des sortes de rectangles en jade (celui des ducs s’appelait<br />
[] ; celui des marquis [], celui des comtes [] ; voyez des dessins de ces insignes dans<br />
Couvreur, Dict. chinois-francais, p. 433 [css : et Chou king, trad. Couvreur, notes 17 et 251]) ;<br />
les vicomtes et les barons avaient des anneaux (celui des vicomtes s’appelait [], parce qu’on y<br />
avait gravé l’image de céréales ; celui des barons s’appelait [] parce qu’on y voyait la<br />
représentation de joncs ; cf. Couvreur, ibid., p. 620).<br />
— Au moment où le pouvoir changeait de mains, tous les insignes étaient rendus au nouveau<br />
souverain qui les conférait ensuite lui-même aux seigneurs. Il est manifeste d’ailleurs que tout<br />
ce cérémonial féodal date de l’époque des Tcheou et cette considération montre bien le<br />
caractère légendaire des récits relatifs à Choen.<br />
01. (230) Dans ce texte, qui se retrouve le même au chapitre des <strong>Mémoires</strong> <strong>historiques</strong> intitulé<br />
Fong chan chou et au chapitre du livre des Han antérieurs appelé Kiao se tche, c’est aux chefs<br />
des quatre montagnes et aux pasteurs (c’est-à-dire à ceux qui dirigent le peuple, comme le<br />
berger conduit son troupeau) que Choen remet les insignes d’investiture. Dans le texte du