Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
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SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 110<br />
Dans ce système d’interprétation, la Grande Ourse est regardée comme le mécanisme qui<br />
préside à l’évolution universelle, elle est comme la balance qui maintient l’équilibre entre<br />
toutes choses ; on lui applique l’épithète « de jade » à cause de sa couleur blanche. Les sept<br />
gouvernements sont alors, d’après l’explication de Tcheng K’ang-tch’eng, les sept domaines<br />
sur lesquels s’exerce l’action régulatrice de la Grande Ourse, à savoir : le printemps, l’été,<br />
l’automne, l’hiver, les mouvements des astres, la configuration de la terre et la conduite des<br />
hommes.<br />
— C’est cependant une interprétation entièrement différente qui a prévalu chez les<br />
commentateurs du Chou king traditionnel ; selon eux, les quatre caractères siuên kî iŭ hêng<br />
désignent un appareil astronomique au moyen duquel on observait les étoiles ; cet appareil,<br />
d’après les représentations graphiques qu’on en donne (cf. Couvreur, Dict. chinois-français, p.<br />
316), se composait de plusieurs cercles concentriques représentant l’un l’horizon et les autres<br />
les cours des différents astres ; au centre se mouvait un tube qui jouait le rôle d’une lunette<br />
astronomique ; à l’aide de cet appareil Choen observa les sept Gouverneurs ; c’est-à-dire le<br />
soleil, la lune et les cinq planètes qui dirigent tous les autres corps célestes.<br />
— Quelle que soit l’interprétation qu’on adopte, la démarche que Choen passe pour avoir<br />
accomplie est faite dans le même but : Yao ayant résigné l’empire entre ses mains, il consulte<br />
les astres pour voir s’ils témoignent par la régularité de leur cours qu’ils approuvent ce<br />
changement. La réponse étant favorable, il accomplit tous les sacrifices qui lui concilieront la<br />
bonne volonté des dieux.<br />
01. (225) Les commentateurs expliquent généralement le nom du sacrifice lei de la manière<br />
suivante : le sacrifice régulier fait à époque fixe en l’honneur de l’Empereur d’en haut.<br />
c’est-à-dire du ciel, était le sacrifice kiao ; mais, lorsqu’on avait quelque déclaration spéciale à<br />
adresser au ciel, comme ici, par exemple, l’annonce d’un changement de souverain, on<br />
accomplissait un sacrifice spécial qui était du même genre que le sacrifice kiao et c’est ce qui<br />
exprime le mot lei qui signifie genre, espèce.<br />
Le roi Ou, fondateur de la dynastie Tcheou, fit la même cérémonie quand il eut vaincu le<br />
dernier souverain de la dynastie Yn (cf. Chou king, chap. T’ai che, trad. Legge, Chinese<br />
Classics, III, p. 287). Dans le Tcheou li (au chap. XXV,.trad. Biot, t, I, p. 92), il est dit que le<br />
grand prieur fait le sacrifice lei à l’Empereur d’en haut. D’après ces textes, il semblerait donc<br />
que le sacrifice lei s’adressât au ciel.<br />
— Mais d’autres textes viennent ébranler cette opinion :<br />
dans le Che king (décade du roi Wen, ode 7 ; trad. Legge, Chinese Classics, IV, p.<br />
455), le roi Wen nous est représenté comme faisant le sacrifice lei alors qu’il n’est<br />
qu’un seigneur et que, n’ayant pas le titre de Fils du ciel, il n’est pas autorisé à<br />
sacrifier au ciel.<br />
Dans le Tcheou li (au chap. XIX, trad. Biot, t. I, p. 441) il est parlé des quatre<br />
sacrifices lei (Biot traduit assez inexactement : les quatre spécialités) et plus loin il<br />
est dit (trad. Biot, t. I, p. 453) que toutes les fois qu’il y a une grande calamité dans le<br />
ciel ou sur la terre, l’officier appelé siao tsong po offre le sacrifice lei aux dieux de la<br />
terre et des moissons et au temple ancestral.<br />
Du rapprochement de ces passages il résulte que les sacrifices appelés lei ne s’adressaient pas<br />
uniquement au ciel, mais qu’on appelait de ce nom tout sacrifice extraordinaire du même<br />
genre qu’un sacrifice prescrit par les rites (cf. Siu hoang Ts’ing king kié, chap. VIII, p. 15 r°16<br />
v°).<br />
— Nous rencontrons dans ce texte pour la première fois la fameuse expression Chang li qui a<br />
donné lieu à tant de controverses. Nous ne pouvons pas entamer à ce sujet une longue<br />
discussion dans une note :