Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
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SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 108<br />
Tch’ong (Ier siècle ap. J.-C.) cite la dernière phrase du pseudo Choen tien comme appartenant<br />
au Yao tien ; on trouvera d’autres citations analogues dans le DCCCXLIVe chapitre du Siu<br />
hoang Ts’ing king kié, p. 22 v°. C’est donc le pseudo Choen tien tout entier, et non pas<br />
seulement une partie de ce chapitre, qui faisait corps primitivement avec le Yao tien.<br />
01. (212) Chou king : Choen tien. [et Legge [css : édition/rechercher : ‘2.’]]<br />
01. (213) L’expression òu tièn « les cinq règles » ne se trouve que dans ce texte du Chou king :<br />
les commentateurs veulent y voir les cinq vertus qui règlent les relations de mari et femme,<br />
père et fils, souverain et sujets, frère aîné et frère cadet, ami et ami.<br />
01. (214) D’après le texte du Chou king, il faudrait traduire : fut investi des cent surveillances,<br />
c’est-à-dire qu’il eut la surveillance générale des cent fonctionnaires.<br />
01. (215) Les quatre portes sont les portes de la capitale où Choen allait recevoir les seigneurs<br />
qui venaient des quatre points cardinaux. Certains commentateurs ont voulu y voir les quatre<br />
portes du Ming t’ang ou salle de la distinction où le Fils du ciel recevait les seigneurs en les<br />
distinguant suivant leurs rangs. Dans cette phrase, le mot pīn est l’équivalent du mot qui<br />
signifie « recevoir un hôte », tandis que, dans la phrase suivante, il a son sens propre « être un<br />
hôte ».<br />
01. (216) Chou king : Choen tien.<br />
01. (217) Au lieu de [], le Chou king écrit [] ; ce mot a le même sens, car le commentaire de<br />
Kou-Leang l’explique en disant : C’est une forêt au pied d’une montagne. On voit les libertés<br />
que Se-ma Ts’ien prend avec le texte du Chou king, substituant des gloses aux termes obscurs.<br />
01. (218) Le texte de Se-ma Ts’ien est ici beaucoup plus clair que celui du Chou king et ne<br />
laisse aucun doute sur le sens de la phrase ; dans le Chou king, la concision est telle que le<br />
pseudo K’ong Ngan-kouo a pu en donner l’interprétation suivante : « Le vent violent, le tonnerre<br />
et la pluie ne troublèrent pas », c’est-à-dire que, grâce au bon gouvernement de Choen,<br />
tout les phénomènes naturels se passèrent avec ordre. Mais le sens indiqué par Se-ma Ts’ien<br />
est le plus simple et le plus évident,<br />
01. (219) Dès le <strong>premier</strong> examen triennal (cf. p. 51, n. 3), Choen est jugé digne d’exercer par<br />
procuration le gouvernement.<br />
01. (220) C’est-à-dire que, ne se sentant pas capable de supporter le fardeau de l’État, Choen<br />
ne fut pas heureux d’entendre la proposition de Yao.<br />
Le texte antique, adopté par le Chou king traditionnel, écrit [] il ne succéda pas, il ne voulut<br />
pas succéder. — Ce qui suit montre d’ailleurs que Choen ne persista pas dans son refus.<br />
01. (221) Dans cette phrase, ajoutée au texte du Chou king, Se-ma Ts’ien nous donne son avis<br />
sur le sens très controversé de l’expression Wen-tsou. Wen-tsou — l’aïeul parfait, semble<br />
bien en tous cas être un ancêtre de Yao et c’est ainsi que le culte des ancêtres est la plus<br />
ancienne manifestation religieuse de l’esprit chinois.<br />
— La glose de Se-ma Ts’ien implique une théorie quinaire que la doctrine des cinq éléments<br />
avait mise en vogue à son époque, mais qui paraît bien postérieure à l’âge du Yao tien. En<br />
effet, si Wen-tsou est l’aïeul à la cinquième génération, il faut de nécessité qu’à côté de son<br />
temple se soient trouvés les quatre temples du trisaïeul, du bisaïeul, de l’aïeul et du père (cf.<br />
Wang Koang-lou, dans H. T. K. K., ch. CCCCIV, p. 32 r°). Mais le trisaïeul de Yao est<br />
Hoang-ti qui passe pour le <strong>premier</strong> des souverains ; l’aïeul à la cinquième génération ne peut<br />
donc être que le ciel qui seul régna avant Hoang-ti ; c’est le ciel qui serait l’ancêtre accompli,<br />
suivant Ma Yong. Nous ne craindrions pas, pour notre part, d’accepter cette interprétation qui<br />
montre bien comment le culte des ancêtres, fondement <strong>premier</strong> de la religion chinoise, se<br />
rattache par des gradations insensibles à l’adoration des forces naturelles. Le ciel est imposant<br />
par son immensité, mais si on le vénère, c’est parce qu’il est regardé comme le <strong>premier</strong>